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sorte de marasme, dont les impressions sont douloureuses, & qui affectent des parties sensibles, le rendent accidentellement très-étroit de boyau : s’il manque entierement de corps, si ses flancs offrent aux yeux une cavité profonde, nous disons que le cheval est cousu. Lorsque d’ailleurs ses côtes sont bien tournées, ses flancs se rétablissent aisément.

On doit attentivement examiner les flancs de tous les chevaux que l’on achete, & principalement ceux des chevaux qui sont vieux, non-seulement en ce qui concerne la conformation de cette partie, mais sur-tout par rapport aux mouvemens des muscles qui concourent a la respiration ; mouvemens qui sont plus vifs, plus précipités & plus altérés, selon les diverses maladies dont l’animal peut être attaqué. Le flanc est altéré, lorsque la dilatation ou la contraction, ou, pour m’expliquer plus clairement, lorsque le soûlevement ou le resserrement de ces mêmes muscles sont plus prompts que dans l’état naturel. Si l’animal est âgé, cette altération est à craindre ; s’il est jeune, elle exige de grands ménagemens & un régime particulier : car elle ne peut avoir été occasionnée que par la mauvaise nourriture ou par un grand feu, & un travail excessif & outré. En retranchant l’avoine à l’animal dans ces derniers cas, en le mettant à une diete humectante & rafraîchissante, en lui administrant quelques lavemens émolliens, en lui faisant une legere saignée ; en prescrivant ensuite l’usage du lierre terrestre en poudre, donné chaque matin dans du son à la dose de demi once, pendant un mois, & même pendant un espace plus considérable de tems, s’il en est besoin, on sera assûré de calmer l’agitation de son flanc.

Le battement en sera beaucoup plus vif, s’il est causé par la fievre. Voyez Fievre. L’expiration entrecoupée par une nouvelle inspiration, qui fait appercevoir conséquemment un mouvement redoublé lors de la dilatation des faces latérales de l’abdomen, caractérise la pousse. Voyez Pousse. &c. (e)

Flanc. Les écrivains donnent aussi ce nom aux deux lignes droites qui se trouvent au milieu des deux côtes de la lettre O, qui sont en effet comme ses deux flancs.

Flanc, (à la Monnoie.) Le métal ayant été fondu en lames, & passé par les laminoirs avec un instrument appellé coupoir ou emporte-piece (voyez l’article Coupoir), on coupe de la lame un morceau rond comme une piece unie au palet, d’une grandeur & d’une épaisseur conséquente à l’empreinte que doit recevoir cette espece de palet, qu’on appelle flanc, pour devenir une monnoie. Ce flanc ou piece unie, avant de passer au balancier, est donnée aux ajusteurs, pour la rendre du poids qu’elle doit avoir ; ensuite on la recuit, en la fait bouillir dans un fluide préparé, &c. enfin elle continue d’être appellée flanc jusqu’à ce qu’on y ait empreint l’effigie, les armes, légendes de tranches ou cordonnet. Voyez Couper, Blanchir.

FLANCONADE ou FLACONADE, (Estocade de) Escrime ; c’est une botte de quarte forcée qu’on porte dans le flanc de l’ennemi.

Voici la façon de l’exécuter : 1o . du talon du tranchant pressez le foible de l’épée ennemie : 2o . entrelacez votre lame de façon avec la sienne, que le talon de votre tranchant soit de quarte sur le foible de sa lame, & l’autre partie de votre lame sous son bras : 3o . de cette position alongez l’estocade, comme il est enseigné pour l’estocade de quarte.

Flanconade ou Flaconade, (Parade de) pour parer la flaconade, il faut faire tout ce qui sera enseigné pour parer en tierce (voyez Parade en tierce) ; mais remarquez que la position de cette parade est bien différente : car l’épée de l’ennemi, au lieu de se trouver du côté du vrai tranchant, se trouve du cô-

té du faux & au-dedans du bras. Cette parade est appellée

dans les salles d’armes, parade de quinte.

FLANDRE, (Géog.) grande province des Pays-Bas, trop connue pour nous arrêter à la décrire ; on peut la diviser en Flandre autrichienne & en hollandoise. Elle est entre la mer d’Allemagne, l’Artois, le Hainaut, le Brabant, la Gueldre, la province d’Utrecht, & le comté de Zélande. On entend quelquefois improprement par la Flandre, tous les Pays Bas catholiques. Voyez sur tout ce magnifique pays, Buzelin, ann. Gallo-Flandriæ ; Guichardin, descript. de Flandre ; Meyer, hist. de Flandre ; Grammaye, antiq. Flandriæ ; Longuerue, descript. de la France ; Aubert le Mire, ann. de Flandre, & autres (D. J.)

* FLANELLE, s. f. (Draper. & Comm.) c’est une espece d’étoffe de laine, claire, peu serrée, qui n’est point piquée ou matelassée, mais qui est fort chaude, composée d’une trame & d’une chaine, & faite avec un métier de Tisserand à deux pédales, de la même maniere que l’on fabrique la revêche. Voyez Revêche.

Flanelles, terme de Manufacture de glaces. On appelle flanelles parmi les ouvriers qui mettent les glaces au teint, les pieces d’étoffe de laine, mollettes & peu serrées, à-travers desquelles se filtre le vif-argent qui coule de dessous une glace étamée. Elles servent à purifier ce minéral des ordures qu’il a contractées pendant le peu de tems qu’il a resté sur la feuille d’étain. On les appelle flanelles, parce qu’elles sont assez souvent de cette espece d’étoffe ; ainsi elles portent toûjours ce nom, de quelqu’étoffe qu’on se serve.

On nomme aussi flanelle, l’étoffe qu’on met sur la glace avant de la charger de plombs ou de boulets de canon, quoiqu’on y employe aussi d’autres étoffes, comme du molleton, de la revêche & de la serge. Voyez l’article Verrerie. Dictionn. de Trév. & de Conmerce.

FLANCONS, ancien terme de Monnoyage, étoit ce que l’on appelle aujourd’hui flanc. Voyez Flanc.

FLANQUE, s. f. (Blason.) se dit d’une piece de blason formée par une ligne en voûte qui part des angles du chef, & se termine à la base de l’écusson. Il porte d’hermine aux deux flanques vertes. Voyez les Planches de Blason.

Les flanques se portent toûjours par paires ou par couples.

Leigh fait deux différentes pieces de la flanque & de la flasque, la premiere est plus courbée que la seconde, mais Gibbon n’en fait qu’une, qu’il appelle flanque. Chambers.

FLANQUÉ, terme de Blason, qui se dit des paux, arbres & autres figures qui en ont d’autres à leurs côtés. Aux armoiries de Sicile, les paux d’Arragon sont flanqués de deux aigles.

Pingon en Savoie, d’azur à une fasce d’or. flanquée de deux pointes d’argent appointées vers la fasce.

FLANQUER, ou l’action de flanquer, v. act. (Fortific.) en général, c’est découvrir, défendre ou battre le côté d’une place, d’un corps, d’un bataillon, &c.

Flanquer une place, c’est disposer un bastion ou un autre ouvrage, de maniere qu’il n’ait aucune partie qui ne puisse être défendue, ou sur laquelle on ne puisse tirer de front ou de côté.

On dit, flanquer une muraille avec des tours. On dit aussi, ce bastion est flanqué par le flanc opposé & par une demi-lune. Cet ouvrage à corne est flanqué par la courtine.

Toute fortification qui n’a qu’une défense de front, est défectueuse : pour la rendre complete, il est nécessaire qu’une partie flanque l’autre ; c’est pourquoi la courtine est toûjours la partie la plus forte d’une place, à cause qu’elle est flanquée par les flancs qui