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de ses extrémités d’une grosse houpliere : on s’en sert à fermer les trains en route. Voyez Train.

FERMO ou FIRMO, Firmium, (Géog.) ville de l’état de l’Église, dans la Marche d’Ancone, avec un archevêché érigé en 1589 par Sixte V. remarquable par la naissance de Lactance, & du P. Annibal Adami, jésuite italien, né en 1626, connu par des ouvrages de poésie & d’éloquence. Elle est aussi la patrie du cardinal Phil. Ant. Gualtério, qui y naquit en 1660, & qui cultiva sans cesse les Arts & les Sciences avec une espece de passion. Deux fois il perdit ses livres & ses manuscrits, entr’autres une histoire universelle qu’il avoit composée, dont les matériaux formoient quinze grandes caisses ; ses médailles, ses recueils de toutes sortes de raretés : & réparant toûjours ses pertes, il laissa après sa mort, arrivée en 1727, une nouvelle bibliotheque de 32 mille volumes imprimés ou manuscrits, outre une dixaine de cabinets remplis de curiosités de l’art & de la nature.

Je reviens à Fermo : elle est située proche du golfe de Venise, à 7 lieues S. E. de Macérata, 9 N. E. d’Ascoli, 13 S. E. d’Ancone, 40 N. E. de Rome. Long. 31. 28. lat. 43. 8. (C. D. J.)

* FERMOIR, s. m. (Tailland.) c’est un ciseau qui a deux biseaux. Il a différentes formes. Les ouvriers en bois, comme les Menuisiers, les Ebénistes, les Sculpteurs, les Charpentiers, les Charrons, sont ceux qui s’en servent le plus. Pour faire cet outil, le forgeron prend une barre de fer, la plie en deux, met une acérure entre deux, corroye le tout ensemble, & enleve le fermoir. La partie qui n’est point acérée, forme la tige & l’embase : la tige est la pointe qui entre dans le manche de bois : l’embase est cette saillie qui arrête le manche, & qui empêche que la tige ne dépasse plus ou moins. Le fermoir, en cette partie, est semblable au ciseau de menuisier. Voyez les Planches de la Taillanderie.

Fermoir, (Bourr. & autres ouvriers) celui des Tonneliers est un instrument de fer dont les Bourreliers se servent pour tracer sur des bandes de cuir des raies pointées. Il est rond, un peu courbé, de la longueur d’un pié, garni d’un manche de six pouces. Ce manche s’applatit par le bout, & se sépare en deux parties, entre lesquelles est placée une petite roue dentelée, fort mince, dont le centre est traversé par un clou rivé, dont les extrémités sont soûtenues dans les plaques du manche ; en conséquence cette roue tourne sur son axe, & marque sur le cuir une raie pointée, lorsqu’on glisse cet instrument dessus. Voyez les figures, Pl. du Bourrelier.

Fermoir, (Charpenterie.) c’est un ciseau à deux biseaux, qui sert aux Charpentiers & aux Menuisiers à ébaucher & hacher leur bois avant de passer la demi-varlope dessus.

Fermoir, (Jardinage.) voyez l’art. Jardinier, où nous donnerons le détail de ses principaux outils.

Fermoir, (Menuiserie.) est un ciseau à deux biseaux, qui sert aux Menuisiers à ébaucher ou hacher le bois : il y en a de différentes largeurs ; il a un manche de bois. Voyez les figures des Planches de Menuiserie.

* Fermoirs, (Reliûre.) ce sont des assemblages de pieces de cuivre, d’argent, ou d’un autre métal. L’une de ces pieces est une plaque, sur laquelle un crochet se meut à charniere. Cette plaque s’attache avec de petits clous sur un des côtés de la couverture du livre ; sur l’autre côté, & à un endroit correspondant à ce crochet, est attachée une autre plaque qui fait la fonction d’agraffe : le crochet entre dans cette agraffe, & tient le livre fermé. Quelquefois l’extrémité du crochet, au lieu d’être recourbée pour saisir l’agraffe, est percée d’un trou, & l’agraffe est alors terminée par un bouton : ce bouton entrant

avec force dans l’œil du crochet, tient le livre fermé. On appelle les premiers fermoirs, fermoirs à crochet ; & les seconds, fermoirs à bouton. Les fermoirs ne sont plus guere d’usage qu’à ces livres d’église de peu de volume, qu’on appelle des heures. Ils se font de cuivre jaune, avec des emporte-pieces qui coupent d’un coup une des plaques, d’un autre coup l’autre plaque, ensuite le crochet. Nous donnerons dans nos Planches la figure de ces emporte-pieces. Voyez ces Planches & leur explication.

Fermoir, (Stuccateur.) c’est une espece de ciseaux dont les Artistes se servent pour travailler en stuc. Voyez la Planche de Stuc.

FERMURES, s. f. pl. (Marine.) ce sont des bordages qui se mettent par couples entre les préceintes ; ils s’appellent aussi couples. Voyez Bordages & Couples. (Z)

Fermure, terme de Riviere, perche qui a aux extrémités une roüette pour attacher un bout au train, & l’autre à la rive, avec des pieux.

FERNANDO, (Géog.) île de la mer du Sud, d’environ douze lieues de tour, à quelque distance du Chily, découverte par Jean Fernando, mais qui est encore deserte. Longit. 302. 40. lat. mérid. 36. 30. (D. J.)

FERO ou FARE, en latin Glossariæ, (Géog.) île de l’Océan septentrional, au nord des Westernes & de l’Irlande, en allant vers l’Islande ; elles dépendent du roi de Danemark. Il y en a vingt-quatre, douze grandes & douze petites. M. d’Audifret se trompe en les mettant entre le 51 & le 61e degré de latitude, puisque la plus méridionale est au-delà du 61e degré, & qu’elles occupent tout le 62e de latitude dans leur longueur. Elles sont au nord N. O. sous le même méridien d’Armagh en Irlande, pour les plus orientales, c’est-à-dire par les 10 degrés de longitude pour la pointe boréale de Suidro. (D. J.)

* FÉROCE, adj. épithete que l’homme a inventée pour designer dans quelques animaux qui partagent la terre avec lui, une disposition naturelle à l’attaquer, & que tous les animaux lui rendroient à juste titre, s’ils avoient une langue ; car quel animal dans la nature est plus féroce que l’homme ? L’homme a transporté cette dénomination à l’homme qui porte contre ses semblables la même violence & la même cruauté que l’espece humaine entiere exerce sur tous les êtres sensibles & vivans. Mais si l’homme est un animal féroce qui s’immole les animaux, quelle bête est-ce que le tyran qui dévore les hommes ? Il y a, ce me semble, entre la férocité & la cruauté cette différence que, la cruauté étant d’un être qui raisonne, elle est particuliere à l’homme ; au lieu que la férocité étant d’un être qui sent, elle peut être commune à l’homme & à l’animal.

FERONIA, (Mythol.) divinité célebre à laquelle on donnoit l’intendance des bois, des jardins, des vergers. Les affranchis la regardoient aussi comme leur patrone, parce que c’étoit sur ses autels qu’ils prenoient le chapeau ou le bonnet qui marquoit leur nouvelle condition.

Feronia avoit dans toute l’Italie des temples, des sacrifices, des fêtes & des statues. Un de ses temples étoit bâti in campis Pometinis, dans le territoire de Suessia-Pométia, à 24 milles du marché d’Appius. C’est-là qu’Horace décrivant son voyage de Rome à Brindes, ajoûte en plaisantant qu’il ne manqua pas de s’arrêter pour rendre ses hommages à Féronie : « ô déesse, s’écrie-t il, nous nous lavâmes les mains & le visage dans la fontaine qui vous est consacrée ».

Ora, manusque, tuâ lavimus, Feronia, lymphâ.

Sat. V. liv. I. v. 24.

Mais le temple principal de cette divinité cham-