L’Encyclopédie/1re édition/BORDAGE, BORDAGES, FRANCBORD

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 332-333).
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BORDAGE, BORDAGES, FRANCBORD, FRANCBORDAGE, en Marine ; ces mots sont synonymes. On nomme ainsi le revêtement de planches qui couvrent le corps du vaisseau par dehors, depuis le gabord jusqu’au plat-bord. Quelques-uns l’appellent le francbordage, pour le distinguer du bordage intérieur qui s’appelle serrage, serres, ou vaigres. Les Charpentiers appellent aussi bordages les planches qu’ils employent. On dit bordage de tant de pouces, par exemple, de quatre pouces, c’est-à-dire, qu’il a quatre pouces d’épaisseur. Quelques-uns prétendent que l’épaisseur du francbordage se doit régler par l’épaisseur de l’étrave, & qu’on lui doit donner le quart de cette épaisseur & même un peu plus.

La largeur des planches du francbordage est le plus souvent de 18, 20, ou 22 pouces.

Le bordage de l’arcasse peut être d’un tiers plus mince que celui des côtés. Lorsqu’il s’agit des plus grands vaisseaux pour lesquels il faut des bordages plus épais, & par conséquent plus difficiles à plier, on tâche de se passer de feu en tout ou en partie ; c’est-à-dire, de n’avoir pas besoin de les chauffer & de les plier beaucoup : & pour cet effet, on prend des poutres qu’on choisit fort unies, & on les scie en courbe entier sur des modeles, ou en demi-courbe ; & en ce cas, on les chauffe un peu pour achever de les faire courber. Voy. Marine, Pl. VI. fig. 31. le dessein d’un bordage.

Il faut que les bordages & les cintres qu’on destine pour un vaisseau, soient pris de quatre à six pouces plus longs que leur juste mesure, même en y comprenant leur rondeur, ou bien ils se trouveront trop courts. (Z)

Bordage de fond. Les constructeurs ne conviennent pas également de ce qu’on doit entendre par bordages de fond : les uns comprennent sous ce mot tous les bordages depuis la quille jusqu’au premier bordage des fleurs, & par conséquent les gabords & les ribords ; souvent on n’entend que les bordages depuis les ribords jusqu’au premier bordage des fleurs : d’autres confondent aussi les gabords & les ribords, en prenant l’un & l’autre mot pour les deux premieres planches qui joignent la quille par les deux côtés ; au lieu qu’il y a des charpentiers qui les distinguent, nommant ces deux premieres planches seulement gabords ; & les deux autres premieres planches qui suivent, c’est-à-dire une de chaque côté après les gabords, ils les nomment ribords. Voy. Marine, Pl. V. fig. 1. n°. 162. la place de ces bordages.

Bordage des fleurs ; ce sont les planches qu’on employe à border les fleurs du vaisseau, & qui en font la rondeur dans les côtés, depuis le fond de cale jusque vers la plus basse préceinte. Cette rondeur contribue beaucoup à faire flotter le vaisseau ; elle sert à le faire relever plus aisément lorsqu’il vient à toucher ; & elle fait qu’il ne s’endommage pas si facilement qu’il feroit, si le bas de ses côtes étoit plus quarré.

On employe dans les fleurs d’un vaisseau trois ou quatre pieces de bordage, ou même plus, selon la grandeur du navire, & selon la rondeur qu’on leur veut donner.

Bordage d’entre les préceintes ou couples ; ce sont les deux pieces de bordage qu’on met entre chaque préceinte : elles s’appellent aussi fermetures ou fermure. Voyez Pl. VI. n°. 32. la figure de ce bordage.

On donne aux bordages d’entre les préceintes une largeur convenable à la grandeur du vaisseau : ceux qui sont entre les deux plus basses préceintes, doivent être proportionnés, ensorte que les dalots y puissent être commodément percés, & qu’ils se rencontrent juste au-dessous de la seconde préceinte.

Les entre-sabords sont proportionnés à la largeur qu’on donne aux sabords. Les bordages d’entre les préceintes qui sont au-dessus des sabords, doivent aussi avoir leur juste proportion pour y percer les dalots du haut pont. Il faut remarquer qu’à la préceinte qui est au-dessus des sabords, on commence à diminuer l’épaisseur des bordages, & qu’on continue jusqu’au haut.

On donne le plus souvent aux fermures ou couples d’entre les préceintes, la moitié de l’épaisseur des préceintes ; cependant on change cette disposition, selon qu’on le juge à propos, par rapport aux proportions du bâtiment entier : mais à l’égard de leur largeur ou hauteur, il n’y a point de regle à donner, que de prendre bien garde que toutes les fermures soient si bien proportionnées que les sabords & les dalots puissent s’y placer commodément & d’une maniere qui soit agréable ; & pour cet effet on les doit tenir un peu plus étroites vers l’avant & vers l’arriere qu’au milieu. Au reste comme on ne les présente point, & qu’il faut les dresser toutes prêtes par la regle seulement, il y faut être fort exact, & prendre soin qu’il n’y ait point de défauts.

Bordages d’entre les deux préceintes du premier rang, ou plus basses préceintes. Voyez Preceinte.

Bordages des sabords, fermures des sabords ; ce sont tous les bordages d’entre les deux préceintes, où les sabords sont percés.

Bordages d’entre les sabords de la premiere & de la seconde batterie. Voyez Pl. V. fig. 1. n°. 171. & 172.

Bordage des acastillages ou esquain, quein, qlin. Voyez Esquain.

Premier bordage de l’esquain ; c’est le bordage qui se pose sur la lisse de vibord, pour commencer les acastillages : il est plus épais que le reste de l’esquain. Voyez ce bordage Pl. VI. n°. 33.

Bordages pour recouvrir les ponts ; voyez la Pl. VI. n°. 34. & 35. la fig. de ces bordages.

Bordages du premier pont ; voyez Pl. V. fig. 1. n°. 78.

Bordages du second pont ; Pl. V. fig. 1. n°. 125.

Bordages des gaillards ; Pl. V. fig. 1. n°. 146.

Bordages du vaigrage ; voyez Pl. IV. fig. 1. n°. 141.

Bordages du vaigrage entre deux ponts ; voy. Pl. IV. fig. 1. n°. 117.