qu’ils sont indisposés : c’est ce que leur reproche Arcudius, lib. V. de extrem. unct. cap. ult. Cependant le P. Goar en reconnoissant la réalité de cet usage dans les églises orientales, dit que cette onction n’est pas sacramentelle, mais cérémonielle, & donnée aux malades dans l’intention de leur rendre la santé ; comme on a vû quelquefois dans l’église latine, des évêques & de saints personnages employer à la même fin les onctions d’huile benite, ainsi qu’il paroît par une lettre d’Innocent I. à Decentius, rapportée dans le tome II. des conciles, pag. 1248. Outre cela les Grecs assemblent plusieurs prêtres & jusqu’au nombre de sept, pour des raisons mystiques & allégoriques, qu’on peut voir dans Arcudius & dans Siméon de Thessalonique. Il paroît par le sacramentaire de S. Grégoire, de l’édition du P. Menard, page 253, que dans l’église latine on employoit aussi plusieurs prêtres ; mais l’usage présent est qu’un seul prêtre confere validement ce sacrement.
Le P. Dandini, dans son voyage du Mont-Liban, distingue deux sortes d’onctions chez les Maronites ; l’une qu’on appelle l’onction avec l’huile de la lampe : mais cette onction, dit-il, n’est pas celle du sacrement qu’on n’administroit ordinairement qu’aux malades qui étoient à l’extrémité ; parce que cette huile est consacrée seulement par un prêtre, & qu’on la donne à tous ceux qui se présentent, sains ou malades indifféremment, même au prêtre qui officie. L’autre espece d’onction, suivant cet auteur, n’est que pour les malades ; elle se fait avec de l’huile que l’évêque seul consacre le jeudi-saint, & c’est à ce qu’il paroît leur onction sacramentelle.
Mais cette onction avec l’huile de la lampe est en usage non-seulement chez les Maronites, mais dans toute l’église d’Orient, qui s’en sert avec beaucoup de respect. Il ne paroît pas même qu’ils la distinguent du sacrement de l’extrème-onction, si ce n’est comme l’observe le P. Goar, qu’ils la regardent comme une simple cérémonie pour ceux qui sont en santé, & comme un sacrement pour les malades. Ils ont dans les grandes églises une lampe dans laquelle on conserve l’huile pour les malades, & ils appellent cette lampe la lampe de l’huile jointe à la priere. (G)
EXTREMIS, (Jurispr.) on appelle in extremis, le dernier tems de la vie, où quelqu’un est atteint d’une maladie dont il est décédé.
Les dispositions de derniere volonté, faites in extremis, sont quelquefois suspectes de suggestion ; ce qui dépend des circonstances. Voyez Testament, Suggestion.
Les mariages célébrés in extremis avec des personnes qui ont vécu ensemble dans la débauche, sont nuls quant aux effets civils. Voyez Mariage. (A)
EXTRÉMITÉ, s. f. (Gramm.) est la partie qui est la derniere & la plus éloignée d’une chose, ou qui la finit & la termine.
C’est en ce sens qu’on employe ce mot dans les phrases suivantes. Les extrémités d’une ligne sont des points. On ne peut pas aller d’une extrémité à l’autre, sans passer par le milieu.
Extrémités du corps humain (les) Medec. doivent être observées dans les maladies, sur-tout dans celles qui sont aiguës ; parce qu’elles peuvent fournir un grand nombre de signes prognostics très importans pour juger de l’évenement. Il n’arrive jamais que les hommes meurent sans qu’il se fasse quelque changement notable dans l’extérieur des extrémités : on peut y considérer principalement la chaleur, le froid, la couleur, le mouvement & la situation respectivement à l’état naturel.
C’est toûjours un bon signe dans les maladies aiguës, que les extrémités ayent une chaleur tempérée, égale à celle de toutes les autres parties, avec souplesse dans la peau. On peut trouver les extrémités
Le froid des extrémités dans les maladies aiguës, est toûjours un très-mauvais signe, à moins que la nature ne prépare une crise ; ce qui s’annonce par les bons signes qui concourent avec le froid de ces parties : lorsqu’elles sont froides, que les autres parties sont brûlantes avec sécheresse, & que ces symptomes sont accompagnés d’une grande soif, c’est un signe de malignité dans la maladie : si on a peine à dissiper le froid des extrémités par les moyens convenables pour les réchauffer, & sur-tout si on ne peut pas parvenir à leur redonner de la chaleur, c’est un très mauvais signe qui devient même mortel & annonce une fin prochaine, si en même tems ces parties deviennent livides & noires. Voyez Froid fébrile.
C’est toûjours un très-bon signe dans les maladies aiguës, que les extrémités conservent leur couleur naturelle. La couleur rouge & enflammée de quelques parties du corps que ce soit, est aussi un bon signe, si elle provient d’un dépôt critique qui se soit fait dans ces parties. La couleur livide & noire des extrémités, sur-tout si le froid s’y joint, est un signe mortel.
C’est aussi un très-mauvais signe, que le malade agite continuellement & d’une maniere extraordinaire ses piés & ses mains, ou qu’il les découvre quoiqu’ils soient froids.
On doit de même très-mal augurer d’un malade qui se tient constamment renversé avec les extrémités tant supérieures qu’inférieures, toûjours étendues. Voyez Situation du Corps dans les maladies, & les prognostics qu’on doit tirer de leur différence. Voy. l’excellent ouvrage de Prosper Alpin, de præsagienda vitâ & morte, dont cet article est extrait. (d)
Extrémités, (Peinture.) Ce qu’on nomme les extrémités en Peinture, sont sur-tout les mains & les piés : la tête qui devroit être comprise dans la signification de ce terme, est un objet si important dans cet art, que les principes qui y ont rapport font une partie séparée, & demandent des réflexions particulieres. Les mains & les piés contribuent beaucoup à la justesse de l’expression, & en augmentent la force. Ces extrémités sont susceptibles de graces qui leur