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de fer rond, tout d’une piece avec elle, & qui empêche le crochet de s’échapper des crans ; & à conduire le crochet, en soûtenant la barre pendant le mouvement de la porte ou du guichet.

On appelle encore crémaillere, soit en bois, soit en fer, ces parties ou tringles dentées dans lesquelles se met un chevalet qui sert à tenir une surface, comme celle d’un pupitre, plus ou moins inclinée.

On donne le même nom à une bande de fer plat, sur la longueur de laquelle on a pratiqué des dents ou hoches profondes. Cette bande a un bout de chaîne à une de ses extrémités, par lequel elle peut être suspendue ; elle est embrassée par une autre bande de fer plat qui se meut sur elle, dont l’extrémité supérieure peut s’arrêter dans chacune de ses dents, & dont l’inférieure est terminée par un crochet. On place cet assemblage dans les cheminées de cuisine ; on fait descendre ou monter le crochet à discrétion, par le moyen des dents ou crans ; on passe un pot à anse ou un chauderon dans le crochet, & ce vaisseau demeure ainsi exposé au-dessus de la flamme.

CREMASQUE, (le) Géog. mod. petit pays d’Italie dans les états de la république de Venise, dont Cresme est la capitale.

CREMASTER, s. m. en Anatomie ; c’est une épithete qu’on donne à deux muscles appellés autrement suspenseurs des testicules. Ce mot vient du grec κρεμᾷν, suspendere, suspendre, pendre.

C’est un trousseau de fibres musculaires qui se détache de chaque côté, quelquefois du petit oblique du bas-ventre, quelquefois du transverse, & d’autres fois de la bande ligamenteuse de Fallope, de-là descend avec une production du péritoine dans le scrotum, & s’épanoüit sur la membrane vaginale du testicule. Voyez Scrotum, Vagin, &c. (L)

CRÊME, s. f. (Œconom. rustiq.) c’est la partie la plus délicate & la plus grasse du lait. Voyez Lait.

Creme, (Pharmacie & Diete.) La creme est la décoction d’une semence farineuse, passée & rapprochée en une consistance moyenne entre la tisanne ou l’état vraiment liquide & la consistance de pulte ou de bouillie claire. La creme de ris, la creme d’orge mondée, &c. sont les préparations les plus usitées de cette espece.

Creme de chaux, (Chimie.) voyez Chaux.

Creme de lait, (Med. Diete & Chimie.) voyez Lait.

Creme de tartre, (Chimie.) voyez Tartre. (b)

Creme fouettée ; c’est une creme qu’on fait élever en mousse en la foüettant avec de petits osiers ; on y fait quelquefois entrer un peu de sucre en poudre, de gomme adragante pulverisée, & d’eau-de-fleur-d’orange.

CRÉMENT, s. m. (Gramm.) c’est, dans les langues tant anciennes que modernes, l’accroissement d’une ou plusieurs syllabes qui surviennent à un mot, soit dans la formation de ses tems, soit dans la formation de ses cas ; comme dans amavit de amo.

CREMIEU, (Géog. mod.) petite ville de France en Dauphiné, dans le Viennois, à une lieue du Rhône. Il y en a une autre du même nom dans la même province.

CREMINIECK, (Géog. mod.) ville de Pologne dans la haute Wolhinie, aux confins de la Podolie, sur la riviere d’Ikwa.

CREMITTEN, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne dans la Prusse brandebourgeoise, sur la Pregel.

CREMMEN, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne dans la moyenne Marche de Brandebourg.

CREMNITZ ou KREMNITZ, (Géog. mod.) ville de la haute Hongrie au comté de Zoll, remarquable par ses mines d’or & par les ducats qu’on y frappe,

qui passent pour être la monnoie d’or la plus pure & la moins mêlangée qui soit connue en Europe.

CRÉMONE, (Géog. mod.) grande & forte ville d’Italie au duché de Milan, capitale du Crémonois, sur le Pô. Long. 27. 30. lat. 45. 8.

CRÉMONOIS, (le) Géog. mod. pays d’Italie au duché de Milan, borné par le duché de Mantoue, le Bressan, le Lodesan, le Crémasque, & le Parmesan. Il est très-fertile. Crémone en est la capitale.

CREMPE, (Géog. mod.) ville d’Allemagne dans le cercle de la basse Saxe, au duché de Holstein, appartenante au roi de Danemark, sur la riviere de Crempe.

CREMS, (Géog. mod.) ville d’Allemagne dans la basse Autriche, sur la Crems, qui se jette dans cet endroit dans le Danube.

CREMSIER, (Géog. mod.) ville d’Allemagne en Moravie, sur la riviere de Morave.

CRENEAUX, en termes de Fortification, sont des ouvertures qu’on pratique dans les murs de différens ouvrages de la fortification, ou dans les murs des lieux qu’on veut défendre, pour y passer le fusil & tirer sur l’ennemi. Le creneau differe de l’embrasure, en ce que celle-ci est une ouverture pour tirer le canon, & que l’autre n’est que pour le fusil. On appelle aussi le creneau meurtriere ; il doit avoir trois ou quatre pouces de diametre. (Q)

* CRENÉES, s. f. pl. déesses des fontaines, ainsi appellées du mot grec κρήνη, fontaine.

CRENELAGE, s. f. à la Monnoie ; c’est l’action par laquelle on donne à un flanc avec la machine à marquer sur tranche, le cordonnet ou la légende sur tranche. Voyez Marquer sur la tranche.

CRENELÉ, adj. en terme de Blason. On dit qu’une piece honorable d’un écu est crenelée, lorsqu’elle est découpée comme l’étoient les anciennes murailles à creneaux.

Le mot françois est dérivé de cran, coupure, entaillure ; & l’anglois, de ce que c’est un endroit d’où l’on peut combattre. Upton l’appelle en latin imbatallatum, mot forgé de l’anglois ; mais la plûpart disent pinnatum, de pinna, creneau. Voyez Creneaux. Menet. & Trév.

Son origine vient sans doute de ce que l’on donnoit ces sortes de figures aux guerriers qui avoient les premiers escalade une muraille, ou défendu avec plus de courage. La Lande en Bretagne, d’argent à la face crenelée de gueules. (V)

CRENELER, à la Monnoie, c’est marquer sur tranche. Voyez Crenelage,

CRENER, ciseau à crener. Voyez l’art. Ardoise.

Crener, (Fondeur en caract. d’Impr.) est une façon que les Fondeurs de caractere d’Imprimerie donnent à certaines lettres, comme par exemple aux ſ, f, ſſ, ff, des caracteres romains, & beaucoup plus à ces lettres en caracteres italiques. La partie supérieure & tournante en excede le corps & porte à faux. La façon est de dégager légerement avec un canif cette petite partie d’un peu de matiere qui l’environne, afin qu’elle puisse se loger facilement dans le vuide que lui présentera une autre lettre qui lui sera contiguë.

CRENEQUINIER, s. m. (Art milit. & Hist. mod.) homme de guerre allant à cheval, & armé d’un habillement de tête semblable au heaume ou casque. On formoit des corps de crenequiniers dans notre ancienne milice.

CRENON, s. m. (ardoise.) voyez l’article Ardoise.

* CRÉOLES, adj. pris sub. (Hist. mod.) nom que l’on donne aux familles descendues des premiers Espagnols qui s’établirent en Amérique, dans le Mexique. Elles sont beaucoup plus nombreuses que les