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mater perlarum, & l’écaille d’huître. Voyez Nacre, Huître.

Coquille de S. Jacques. Voyez Peigne.

Coquille, en Anatomie, nom de quelques os situés dans les fosses nazales, à cause qu’ils ressemblent à des coquillages. Voyez Nez.

On les appelle aussi cornets. Voy. Cornets. (L)

* Coquille, s. f. (Hist. anc.) instrumens de Musique faits de coquille. On en voit dans les anciens monumens. Ils sont tournés en spirale, & se terminent en pointe.

Coquille, du latin cochlea, en Architecture, c’est un ornement de sculpture imité des conques marines, & qui se met au cul-de-four d’une niche.

Coquille double, est celle qui a deux ou trois levres, comme il s’en voit une de Michel Ange à l’escalier du capitole.

Coquille, est un petit ornement qu’on taille sur le contour d’un quart de rond.

Coquille d’escalier, est le dessous de marches, qui tournent en limaçon, & portent leur délardement. C’est aussi dans un escalier de bois, rond ou quarré, le dessous de marches délardées, lattées, & ravalées de plâtre.

Les ouvriers appellent coquilles, deux morceaux de métal pareils forgés ou aboutis en relief, pour être soudés ensemble, comme les deux moitiés d’une boule ou d’une fleur-de-lys, & d’autres ornemens à deux paremens & isolés.

Coquille de trompe. Voyez Trompe.

Coquille de bassin. Voyez l’article Bassin en coquille. (P)

Coquilles à boulet, (Art milit. Artillerie.) sont, dans l’Artillerie, les moules dont on se sert pour faire les boulets. Il y a de ces coquilles qui sont de fonte & d’autres de fer. Pour faire un boulet il faut deux coquilles, qui se joignent & se serrent ensemble : quand on y coule le fer, cette jointure, qui n’est jamais assez exactement fermée pour qu’il n’en sorte point un peu de métal, en laisse sortir quelques parties qu’on appelle les barbes du boulet. On les casse ensuite pour le rendre rond. Voyez Boulet. (Q)

Coquille, est une ustensile de cuivre, dont les Diamantaires se servent pour mettre les diamans en soudure. Il ressemble à un de à coudre un peu évasé, & se termine par une queue de cuivre que l’on plie du côté que l’on veut tailler ou polir le diamant. Voyez Pl. prem. du Diamantaire, fig. 7. Q M est une coquille seule dont le manche est ôté ; O une coquille posée sur un tas percé, dont on fait sortir au moyen du poinçon N, le reste du manche qui est rompu pour en mettre un autre ; P est le tas percé.

Coquille, s. m. (Peintre éventailliste.) petites coquilles de moules de riviere, dans lesquelles on fixe par le moyen d’une gomme, de l’or, de l’argent ou autre métal moulu & reduit en poudre, à l’usage des Peintres, des Eventaillistes. On couvre la coquille d’un papier qu’on lie dessus, afin de garantir la matiere qui y est contenue, de la poussiere & autres ordures.

Coquille, terme de Charron, c’est une planche sculptée en coquille, qui sert pour appuyer les piés du cocher. Voyez la figure dans les Planc. du Sellier.

Coquille, en terme de Fourbisseur. Voy. Plaque.

Coquille, (Jardinage.) est un ornement qui imite les conques marines, dont on se sert dans les compartimens des parterres pour en orner la naissance ou le milieu. On le peut placer aussi sur les côtés, & généralement par-tout.

Il y a des coquilles à doubles levres, & dont les côtes sont très-différentes. On en peut faire de broderie, de gazon, de statissée, ou de marguerites. (K)

Coquille, terme d’Imprimerie, c’est une lettre

déplacée de son cassetin, & mêlée parmi d’autres lettres de la même casse : ce mêlange repété brouille le caractere, & charge une épreuve de nombre de lettres pour d’autres, que l’on appelle des coquilles.

Coquille, en terme de Marchand de modes, c’est un demi-cercle tant soit peu plissé, formé seul d’une bande d’étoffe découpée, ou de reseau d’or ou d’argent. Les coquilles sont d’usage dans les garnitures des robes, dans les barbes, &c. Voyez ces mots.

Coquille, (Rubanier.) se dit de certains agrémens qui se font sur les lisieres des galons, & qui imitent à-peu-près les coquilles.

* COQUILLIER, s. m. (Hist. nat.) On donne ce nom ou à une collection considérable de coquilles, ou à l’endroit d’un cabinet d’histoire naturelle où elles sont rangées.

Coquillier, s. m. en terme d’Eventailliste, est une boîte divisée par de petites barres de bois en plusieurs cellules, dans lesquelles ils placent les coquilles qui contiennent les couleurs dont ils se servent. Voyez la fig. 23. Pl. de l’Eventailliste.

COQUILLON, (Monnoyage.) est l’argent fin que l’on retire en forme de coquille au bout d’une espece de brassoir, lorsque ce métal est à un certain degré de fusion.

COQUIMBO, (Géog.) ville de l’Amérique méridionale, près d’une riviere de même nom au Chili. Long. 306d 24′ 15″ . lat. 29d 54′ 10″ .

* COQUINS, s. m. pl. (Hist. mod.) communauté établie à Liége en 1150, par Lambert le Begue, qui leur donna dans cette ville un domicile & des fonds. Quant au nom de coquin, c’est au peuple qu’ils en furent redevables.

COR

COR, s. m. terme de Chirurgie, est un calus ou durillon qui se forme aux doigts des piés. Voyez Calus.

Les cors viennent d’une trop grande compression de la peau, qui en conséquence se durcit & forme un nœud.

On guérit les cors, premierement en les amollissant avec l’emplastrum de ranis cum mercurio, ou avec celui de Mynsicht, galban. crocat. & du sel ammoniac, & les arrachant ensuite. Un morceau de bœuf crud appliqué en forme d’emplâtre, & renouvelé souvent, est aussi fort propre à les dissiper en peu de tems.

On fait beaucoup de cas de l’emplâtre suivant. Prenez de la poix navale ℥ j. du galbanum dissous dans le vinaigre ℥ β. du sel ammoniac ʒ j. du grand diachilum ℈ j. β. Mêlez selon l’art.

L’emplâtre de gomme ammoniac est aussi fort utile, de même que les sucs de souci & de pourpier. Ce dernier sur-tout est si efficace, selon Riviere, qu’on détruit les cors & les verrues dans sept ou huit jours, en les frottant deux fois par jour avec les feuilles écrasées de la plante, appliquées ensuite sur les excroissances en forme de cataplasme.

Avant de se servir des emplâtres de quelqu’espece que ce soit, il est à propos de bien ramollir le cor, en baignant les piés pendant deux ou trois heures, deux ou trois soirs, à l’heure du coucher ; & les couper ensuite doucement à plat avec un canif bien tranchant, & prenant garde d’aller jusqu’au vif.

Il ne faut se servir qu’avec beaucoup de circonspection des remedes corrosifs que quelques charlatans distribuent ; j’en ai vû des effets tragiques, par l’impression que ces compositions ont faites sur les tendons, qui sont souvent l’origine des cors, ou du moins qui leur servent d’attache. (Y)

* Cor, s. m. (Chauder. & Chasse.) instrument à vent à l’usage des chasseurs. Il est contourné ; il va insensiblement en s’évasant depuis son embouchure