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jusqu’à Honorius. 4°. Ajoûtez à cela que l’on voit également sur les médailles qu’on pourroit soupçonner être du haut empire, & sur celles qui sont d’un tems moins éloigné, les mêmes figures de rameaux, de palmes, d’étoiles, &c. ce qui supposeroit que les mêmes monétaires ont vécu plusieurs siecles. 5°. Enfin les mêmes types sont répétés dans des contorniates qui représentent des princes qui ont régné dans différens tems.

Mais quoique ces médailles soient postérieures aux hommes illustres qu’elles représentent, il n’en faut pas conclure qu’elles soient méprisables : car outre qu’elles peuvent par leurs légendes nous apprendre beaucoup de choses d’un siecle éloigné, elles sont intéressantes en ce qu’elles nous ont conservé l’histoire de la Gymnastique. Voyez la dissert. de M. Mahudel, dans les mém. de l’acad. royale des Inscript. tome III. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CONTORSION, s. f. l’action de tordre ou de tourner une partie du corps hors de sa situation naturelle.

Les danseurs de cordes s’accoûtument dès leur jeunesse aux contorsions de leurs membres, pour rendre les fibres de leurs articulations plus lâches, plus souples, & par-là plus propres pour toutes sortes de postures. Voyez Posture.

On se sert aussi du mot contorsion, pour marquer l’état d’une chose qui est de travers, comme un membre, &c.

La contorsion du cou, ou le torticolis, est occasionnée, selon Nucke, par le relâchement ou la paralysie de l’un des muscles mastoïdiens ; car delà il arrive que son antagoniste, dont l’effort n’est plus contrebalancé, se contracte par sa propre force & tire la tête de son côté. Voyez Paralysie.

Il ajoûte qu’on ne peut remédier trop tôt à cette maladie, & il prescrit dès le commencement des linimens capables de relâcher & de ramollir les fibres, qu’on doit appliquer non-seulement sur le muscle en contraction, mais aussi & principalement sur le muscle paralytique relâché, qui est le siége de la maladie. Chambers. (Y)

Contorsion, en Peinture, se dit des attitudes outrées, quoique possibles, soit du corps soit du visage. Le peintre en voulant donner de l’expression à ses figures, ne leur fait faire souvent que des contorsions. (R)

CONTOUR, (Peint.) on appelle ainsi les extrémités d’un corps ou d’une figure, ou les traits qui la terminent & qui la renferment en tous sens. Dufresnoy recommande que les contours soient polis, grands, coulans, sans cavités, ondoyans, semblables à la flamme ou au serpent.

Il est bon de se souvenir de ces préceptes ; mais lorsqu’on veut que ce qu’on fait ait un certain degré de perfection, il est infiniment plus sûr de mettre devant soi un bon modele dans l’attitude dont on a besoin. Dictionn. de Peint. (R)

CONTOURNÉ, adj. dans le Blason, se dit des animaux représentés en place ou courant, le visage tourné vers le côté gauche de l’écu ; parce que l’on suppose qu’ils doivent regarder naturellement le côté droit. Voyez le Trévoux.

Les anciens comtes de Charollois, de gueules au lion d’or, la tête contournée. (V)

CONTRA. Voyez Haute-contre.

CONTR’ABOUT, (Jurisprud.) est un héritage qui appartient à un preneur à cens ou rente, & qui l’affecte & hypotheque au bailleur, outre l’héritage qui lui est accensé, pour sûreté du payement de la rente ou du cens. Voyez le glossaire de M. de Lauriere, & au mot About. (A)

CONTRACTATION, sub. f. (Comm.) tribunal établi en Espagne pour les affaires & le commerce des Indes occidentales.

Ce conseil est composé d’un président, de deux assesseurs, d’un fiscal, de deux écrivains, & d’un Officier chargé des comptes. Jusqu’à l’an 1717 il étoit toujours resté à Seville, où s’étoit fait son premier établissement ; mais pour procurer une plus prompte expédition dans les affaires du négoce, il a été transféré à Cadix avec la jurisdiction consulaire, dont le conseil fut réduit à trois personnes. Diction. de Comm. (G)

CONTRACTION, s. f. (terme de Gramm.) C’est la réduction de deux syllabes en une. Ce mot est particulierement en usage dans la Grammaire greque. Les Grecs ont des déclinaisons de noms contractés ; par exemple, on dit sans contraction τοῦ Δημοσθένεος en cinq syllabes, & par contraction Δημοσθένους en quatre syllabes. L’un & l’autre est également au génitif, & signifie de Demosthene. Les Grecs font aussi usage de la contraction dans les verbes. On dit sans contraction ποιέω, facio, & par contraction ποιῶ, &c. Les verbes qui se conjuguent avec contraction, sont appellés circonflexes, à cause de leur accent.

Il y a deux sortes de contractions ; l’une qu’on appelle simple, c’est lorsque deux syllabes se réunissent en une seule, ce qui arrive toutes les fois que deux voyelles qu’on prononce communément en deux syllabes, sont prononcées en une seule, comme lorsqu’au lieu de prononcer Ὀρφέϊ en trois syllabes, on dit Ὀρφεῖ en deux syllabes. Cette sorte de contraction est appellée synchrese. Il y a une autre sorte de contraction que la méthode de P. R. appelle mêlée, & qu’on nomme crase, mot grec qui signifie mêlange ; c’est lorsque les deux voyelles se confondant ensemble, il en résulte un nouveau son, comme τείχεα, muri, & par crase τείχη en deux syllabes. Nous avons aussi des contractions en François ; c’est ainsi que nous disons le mois d’Oust au lieu d’Aoust. Du est aussi une contraction, pour de le ; au pour à le ; aux pour à les, &c. L’empressement que l’on a à énoncer la pensée, a donné lieu aux contractions & à l’ellipse dans toutes les Langues. Le mot générique de contraction suffit, ce me semble, pour exprimer la réduction de deux syllabes en une, sans qu’il soit bien nécessaire de se charger la mémoire de mots pour distinguer scrupuleusement les différentes especes de contractions. (F)

Contraction, en Physique, signifie la diminution de l’étendue des dimensions d’un corps, ou le resserrement de ses parties, par lequel il devient d’un moindre volume, &c. Voy. Condensation.

Contraction pris dans ce sens, est opposé à dilatation. Voyez Dilatation, &c. Chambers.

La plûpart des corps se contractent par le froid, & se dilatent ou se raréfient par la chaleur. Voyez Froid, Chaleur, Raréfaction, &c.

A l’égard du méchanisme par lequel cette contraction & cette dilatation s’operent, c’est ce que les Physiciens veulent expliquer, mais qu’ils ignorent encore, & qu’apparement ils ignoreront long-tems.

Force de Contraction ou force contractive, s’entend de cette propriété ou force inhérente à certains corps, par laquelle, lorsqu’ils sont étendus, ils peuvent se rétablir dans leur premier état. Telle est la force par laquelle une corde à boyau fortement tendue & allongée par ses deux extrémités, se rétablit, dès qu’on la relâche, dans sa longueur naturelle. Voyez Corde, Élastique. (O)

Contraction, (Médecine.) terme de Physiologie. Contraction des muscles, voyez Mouvement