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chambre des communes, doit avoir au moins cinq cents livres sterling de rente : à la rigueur c’est à la province qu’ils représentent à payer tous leurs frais ; mais aujourd’hui il arrive rarement qu’on l’exige. Voyez Parlement. (G) (a)

Chevalier du bain, (Hist. mod. d’Angl.) ordre militaire en Angleterre. On a déjà donné sur cet ordre, au mot Bain, un détail instructif, auquel nous n’ajoûterons que peu de lignes.

Il est singulier qu’on ignore le tems de l’institution de cet ordre de chevalerie, qui fut en honneur au moins depuis Henri IV. jusqu’au tems de Charles II. & qui depuis ce prince fut entierement négligé, & presque oublié jusqu’en 1725, que le roi Georges I. le ressuscita par une création de trente-six nouveaux chevaliers. La cérémonie fut somptueuse ; elle coûta plus de trente mille livres sterling au roi, & quatre ou cinq cents à chaque chevalier. Le duc de Montauge en fut nommé grand-maître, & cette dignité lui valut sept à huit mille pieces. Le chevalier Robert Walpole, dès-lors regardé comme premier ministre, porta l’étendart. Le roi pour concilier plus de faveur à cet ordre ressuscité, déclara qu’il seroit comme la pepiniere des chevaliers de la jarretiere. Mais les desirs, les intentions, les volontés des rois, ne sont guere mieux réalisées après leur mort que celles des particuliers. Art. communiqué par M. le chevalier de Jaucourt.

Chevalier baronet, (Hist. mod. d’Angl.) classe de nobles en Angleterre, entre les barons & les simples chevaliers. Voyez le mot Baronet, & ajoûtez-y le détail suivant.

La prodigalité de Jacques I. le mettant toûjours à l’étroit, il eut enfin recours en 1614 à un projet formé par le comte de Salisbury : c’étoit de créer des chevaliers baronets, qui faisoient un corps de noblesse mitoyen entre les barons & les chevaliers ordinaires. Le nombre en fut d’abord fixé à deux cents ; mais le roi n’en fit que cent à la premiere promotion, suivant Rapin Thoiras, & seulement dix-neuf, suivant Tindal.

Dans les actes de justice on devoit ajoûter aux titres de ces chevaliers, celui de baronet, avec le nom de sire, & leurs femmes devoient être qualifiées de lady. Leur place à l’armée fut établie au gros près de l’étendart du roi, pour la défense de sa personne. Afin de donner quelque couleur à cette nouvelle institution, les patentes porterent qu’ils entretiendroient chacun 30 soldats en Irlande pendant trois ans, à raison de huit sous par jour pour chaque soldat, ou qu’ils payeroient mille quatre-vingt-quinze livres sterling, & que le roi se chargeroit d’entretenir ces troupes en Irlande. Aussi est-ce la coûtume pour ceux qui depuis ce tems-là ont été reçus à cet ordre, d’avoir une quittance endossée à leurs lettres patentes de la même somme de mille quatre-vingt-quinze livres sterling, destinée au même usage ; & faute d’un pareil endossement, plusieurs baronets furent obligés, sous le regne de Charles II. de payer cette somme de mille quatre-vingt-quinze livres sterling. Voyez Tindal. Art. communiqué par M. le chevalier de Jaucourt.

Chevalier. (Jurisp.) Nous avons en cette matiere à parler de plusieurs sortes de chevaliers ; savoir, les chevaliers du guet, les chevaliers d’honneur, & les chevaliers ès lois.

Chevalier du guet est un officier d’épée préposé à la garde de la ville avec un certain nombre d’hommes à pié & à cheval. Le guet n’étoit autrefois en faction que la nuit, c’est pourquoi le chevalier du guet étoit appellé præfectus vigilum. Présentement à Paris une partie du guet monte aussi la garde le jour. Le chevalier du guet de Paris étoit établi dès le tems de S. Louis ; il avoit voix délibérative lorsqu’on jugeoit

les prisonniers pris par sa compagnie, suivant une déclaration du 27 Novembre 1643. Cet office a été supprimé ; celui qui est présentement à la tête du guet a le titre de commandant.

On avoit aussi créé en 1631 & 1633 des offices de chevalier du guet dans toutes les grandes villes ; mais ils ont été supprimés en 1669, à l’exception de ceux qui étoient créés plus anciennement, tels que celui de Lyon.

Chevalier d’honneur, est un officier d’épée qui a rang, séance, & voix délibérative dans certaines compagnies de justice : il y en a dans quelques cours supérieures, dans les bureaux des finances, & dans les présidiaux : ils ne peuvent assister au jugement des procès criminels qu’ils ne soient gradués. Voyez les édits, déclarations, & arrêts indiqués dans Brillon, au mot chevalier, n. 5.

Chevalier de justice, est un titre que prennent certains chevaliers, pour signifier qu’ils n’ont point été dispensés des preuves de noblesse.

Chevalier ès lois, étoit un officier de justice auquel le roi conféroit le titre de chevalier. On distinguoit autrefois ces chevaliers des chevaliers d’armes. Guillaume Flotte chancelier de France, Guillaume Bertrand, Jean du Chastelier, Simon de Bucy premier président du parlement, Pierre de Senniville, tous nommés en 1340 dans une déclaration de Philippe de Valois pour le privilége de l’université de Paris, sont qualifiés chevaliers en lois.

Froissard, liv. I. ch. lxxvij. dit pareillement que Simon de Bucy étoit chevalier en lois. Il donne aussi la même qualité à Renaud de Sens.

Plusieurs chanceliers & autres magistrats furent faits chevaliers.

Jacques de Beauquemar premier président du parlement de Roüen, fut fait chevalier par Charles IX. le 26 Septembre 1566. Voyez le traité de la noblesse par de Laroque, chap. cv. (A)

Chevalier, s. m. (Ornit.) pluvialis major. Ald. limosa venetorum. Gesn. oiseau aquatique qui pese sept onces : il a quinze ou seize pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’au bout des pattes ; l’envergure est d’environ vingt-deux pouces ; le bec est mince, & de couleur noire, à l’exception de l’angle de la piece inférieure qui est rouge ; il a deux pouces & demi de longueur. Le sommet de la tête, la face supérieure du cou, le dessus des ailes, les épaules, & la partie antérieure du dos, sont de couleur brune mêlée de couleur cendrée ou blanchâtre : les bords des plumes du sommet de la tête sont blancs, & le milieu est noir : le croupion & le dessous de l’oiseau sont blancs. Il y a vingt-six grandes plumes brunes dans les ailes ; les cinq premieres sont d’un brun foncé, & leurs barbes intérieures sont parsemées de points blanchâtres ; les dernieres grandes plumes sont de couleur moins foncée, & ont de petites taches blanches : la queue a environ trois pouces de longueur ; elle est composée de douze plumes sur lesquelles il y a des bandes transversales & ondoyantes, alternativement brunes & blanches. Les pattes sont fort longues, & dégarnies de plumes jusqu’à deux pouces au-dessus de la premiere articulation ; leur couleur est mêlée de verd, & de couleur livide : le doigt postérieur est petit ; les ongles sont noirs, & le doigt extérieur est uni au doigt du milieu à sa naissance.

On a donné le nom de chevalier aux piés verts à cet oiseau, à cause de la couleur de ses piés ; il y en a un autre que l’on a nommé le chevalier aux piés rouges, parce qu’il a les piés d’un jaune rougeâtre : son bec est un peu plus court que celui du premier ; son cou & sa tête sont d’un brun cendré ; il a une ligne blanche au-dessus des yeux ; au reste ces deux oiseaux se ressemblent. Willughby, ornith.