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forte d’Italie en Savoie, capitale d’un pays de même nom, au confluent de la Sture & du Tanaro. Long. 25. 30. lat. 44. 35.

CHERAY ou CHAHY, (Comm.) on distingue en Perse deux sortes de poids, le civil & le légal ; c’est ainsi qu’on nomme le premier ; il est double de l’autre. Voyez Poids, Man, & Batman ; voyez aussi les diction. du Comm. & de Trév.

CHERAZOUL, (Géog.) ville d’Asie dans le Curdistan, entre Mosul & Hispahan.

CHERBOURG, (Géog.) ville maritime & port de France en Normandie, dans le Cotentin. Lon. 16d 2′ lat. 49d 38′ 26″.

CHER-CENS, (Jurisp.) dans la coûtume d’Orléans, artic. cxxiij. se dit d’un cens plus fort que le cens ordinaire, qui dans l’état présent est moins considéré comme le produit de l’héritage, que comme une reconnoissance de la seigneurie directe ; au lieu que le cher-cens est égal à-peu-près au revenu annuel de l’héritage, & par cette raison il n’est point sujet à droit de relevoisons ni ventes dans la coûtume d’Orléans:les rentes seigneuriales qui tiennent lieu de cens, sont dans les autres coûtumes la même chose que ce que celle d’Orléans appelle cher-cens, & les coûtumes de Blois & de Dunois cher-prix. Voy. Cher-prix. (A)

* CHERCHE, s. f. on donne ce nom 1° aux différentes courbes selon lesquelles on pratique le renflement leger qui fait tant à l’élégance des colonnes. Voyez Colonnes, voyez Sections coniques, Conchoide de Nicomede. C’est en effet cette courbe qu’on suit pour les Ioniques & les Corinthiennes renflées à la maniere de Vignole. 2° Au trait d’un arc surbaissé ou rampant, déterminé par plusieurs points ou intersections de cercles, ou d’autres courbes, ou de droites & de courbes. On dit aussi dans ce cas, cerce de même que cherche. La cherche est surbaissée, quand elle a moins d’élévation que la moitié de sa base ; & surhaussée, quand le rapport de la hauteur à la base est plus grand que celui de 2 à 1. 3°. Du développement de plusieurs circonférences fait selon quelque ligne verticale ; pour cet effet, il faut concevoir un fil élastique courbé circulairement, de maniere que toutes les circonférences ou tours tombent les uns sur les autres ; si l’on fixe à terre la premiere circonférence, & qu’en prennant le bout du fil élastique on le tire en haut, on aura le développement appellé cherche, & l’on donnera à ce développement l’épithete de ralongé, & autres selon le rapport qu’il y aura entre la circonférence la plus basse & celles qui s’éleveront en spirale au-dessus de cette circonférence. 4°. Au profil d’un contour courbe, découpé sur une planche même, pour diriger le relief ou le creux d’une pierre, en indiquant au Tailleur les parties qu’il doit enlever. Si la pierre doit être concave, la cherche est convexe; si au contraire la cherche est concave, c’est que la pierre doit être convexe.

CHERCHÉE, adj. quantité cherchée, (Algeb. ou Géom.) Les Géometres ou les Algébristes appellent ainsi la quantité qu’il s’agit de découvrir quand on propose un problème. Si l’on demandoit, par exemple, que l’on déterminât le nombre, lequel multiplié par 12 produise 48, on trouveroit que le nombre 4 est la quantité cherchée, &c. Chambers. (E)

On distingue dans chaque problème les quantités connues, & la quantité ou les quantités cherchées. Ainsi dans le problème précédent, 12 & 48 sont les quantités connues. Voyez Problème, &c. L’art des équations consiste à comparer & à combiner ensemble les quantités connues & les quantités cherchées, comme si les unes & les autres étoient connues, & à découvrir par le moyen de cette combinaison les quantités cherchées, c’est-à-dire, à parve-

nir à une équation où la quantité cherchée soit exprimée sous une forme qui ne renferme que les quantités connues. Voyez Arithmétique universelle. (O)

* CHERCHE-FICHE, (Serrur.) c’est une sorte de pointe acérée dont la tête forme un tour d’équerre, & est ronde de même que le reste du corps de cet outil : il est de cinq à six pouces, & son usage est de chercher dans le bois le trou qui est dans l’aile de la fiche lorsque cette aile est dans la mortoise, afin d’y pouvoir placer la pointe qui doit arrêter la fiche.

L’usage de la tête est d’enfoncer les pointes entierement en appliquant la partie ronde sur la pointe, & en s’en servant comme de repoussoir; c’est même le nom qu’on donne à cette tête : on dit qu’elle est faite en repoussoir en L.

Le cherche-fiche a quelquefois sa pointe un peu courbée, & l’on s’en sert alors quand il s’agit de pratiquer une route oblique aux pointes.

CHERCHER, (Maréchal.) chercher la cinquieme jambe, en termes de Manége, se dit d’un cheval qui a la tête pesante & peu de force, & qui s’appuie sur le mors pour s’aider à marcher. (V)

* CHERCHEURS, s. m. pl. (Théolog.) hérétiques dont M. Stoup a fait mention dans son traité de la religion des Hollandois. Il dit que les chercheurs conviennent de la vérité de la religion de Jesus-Christ, mais qu’ils prétendent que cette religion n’est professée dans sa pureté dans aucune église du Christianisme ; qu’en conséquence ils n’ont pris aucun parti, mais qu’ils lisent sans cesse les écritures, & prient Dieu de les aider à démêler ce que les hommes ont ajoûté ou retranché de sa véritable doctrine. Ces chercheurs infortunés, selon cette description, seroient précisément dans la religion chrétienne ce que les Sceptiques sont en Philosophie. L’auteur que nous venons de citer, dit que les chercheurs ne sont pas rares en Angleterre, & qu’ils sont communs en Hollande : deux points sur lesquels il est contredit par le Moreri, sans aucun fondement à ce qu’il me semble. L’état de chercheurs est une malédiction de Dieu plus ou moins commune à tous les pays, mais très-fréquente dans ceux où l’incrédulité n’a pas encore fait les derniers progrés ; plus l’incrédulité sera grande, plus le nombre des chercheurs sera petit : ainsi il y aura infiniment moins de ces hérétiques en Angleterre, qu’en Hollande.

CHERCONNEE, s. f. (Commerce.) étoffe soie & coton, quelquefois à carreaux, qui se fabrique aux Indes. Dict. de Trevoux & du Comm.

CHERIF ou SHERIF, s. m. (Hist. mod.) titre fort en usage chez les Mahométans. Il est tiré de l’Arabe, & signifie seigneur : rarement les Turcs le donnent à leur empereur ; ils préferent celui de sultan qui exprime plus dignement sa qualité. Il se donne néanmoins au souverain de la Mecque, qui est non pas vassal du grand-seigneur, mais son allié & sous sa protection. Voyez Cheq.

On appelle encore aujourd’hui de ce nom de cherif, plusieurs princes d’Afrique ; savoir, l’empereur de Sus, qui est aussi roi de Tafilet, le roi de Fez & celui de Maroc, qui sont devenus souverains depuis le commencement du seizieme siecle, & se disent descendus d’un docteur de la loi, nommé Mahomet-Ben-Hamet, autrement le cherif Hascen, dont les trois fils parvinrent à détrôner les légitimes souverains de Maroc, de Fez & de Tafilet. Leurs descendans sont encore aujourd’hui en possession de ces royaumes. (a)

Cherip, (Comm.) monnoie d’or qui se fabrique & a cours dans toute l’Egypte : elle vaut 6 l. 17 s. 3 d.

CHERIJAR, (Géog.) ville d’Asie dans la Perse à la province de Teren.