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la premiere du pié suivant :

Arma værumque cano… Troji qui primus ab oris.


La syllabe no est la césure, & commence le troisieme pié.

En François la césure ou repos est mal placée entre certains mots qui doivent être dits tout de suite, & qui font ensemble un sens inséparable, selon la maniere ordinaire de parler & de lire ; tels sont la préposition & son complément : ainsi le vers suivant est défectueux.

Adieu, je m’en vais à… Paris pour mes affaires.

Il en est de même du verbe est qui joint l’attribut & le sujet, comme dans ce vers.

On sait que la chair est… fragile quelquefois.

Par la même raison, on ne doit jamais disposer le substantif & l’adjectif de façon que l’un finisse le premier hémistiche, & que l’autre commence le second, comme dans ce vers.

Iris dont la beauté… charmante nous attire.

Cependant si le substantif faisoit le repos du premier hémistiche, & qu’il fût suivi de deux adjectifs qui achevassent le sens, le vers seroit bon, comme :

Il est une ignorance… & sainte & salutaire. Sacy.

Ce qui fait voir qu’en toutes ces occasions la grande regle, c’est de consulter l’oreille, & de s’en rapporter à son jugement.

Dans les grands vers, c’est-à-dire dans ceux de douze syllabes, la césure doit être après la sixieme syllabe.

Jeune & vaillant héros… dont la haute sagesse.
xx1xxxx2xx3xx4xx5xx6xxxxxx7xx8xx9x10x11x12

Observez que cette sixieme syllabe doit être une syllabe pleine ; qu’ainsi le repos ne peut se faire sur une syllabe qui finiroit par un e muet : il faut alors que cet e muet se trouve à la septieme syllabe, & s’élide avec le mot qui le suit.

Et qui seul sans ministre… à l’exemple des dieux
1xxx2xxx3xxx4xxxx5x6xxxxxx7

Soûtiens tout par toi-même… & vois tout par tes yeux.
xx1xxx2xxxx3xxx4xxxx5xxx6xxxxxxx7

Dans les vers de dix syllabes, la césure doit être après la quatrieme syllabe.

Ce monde-ci… n’est qu’une œuvre comique
x1xxx2xx3xx4

Où chacun fait… ses rôles différens. Rousseau.
x1xxxx2xx3xx4

Il n’y a point de césure prescrite pour les vers de huit syllabes, ni pour ceux de sept ; cependant on peut observer que ces sortes de vers sont bien plus harmonieux quand il y a une césure après la troisieme ou la quatrieme syllabe dans les vers de huit syllabes, & après la troisieme dans ceux de sept.

Au sortir… de ta main puissante,
Grand Dieu que l’homme étoit heureux !
La vérité toûjours présente
x1 2 3 4
Le livroit à ses premiers vœux.
x1 2xx3

Voici des exemples de vers de sept syllabes.

Qu’on doit plaindre une bergere
xx1xxxxx2xxx3
Si facile à s’allarmer :
x1x2x3
Pourquoi du plaisir d’aimer
Faut-il se faire une affaire ?

Quels bergers… en font autant
Dans l’ingrat… siecle où nous sommes ?
Achante qu’elle aime tant
Est peut-être un inconstant
Comme tous les autres hommes. Deshoulieres.

C’est ce que l’on pourra encore observer dans la premiere fable de M. de la Fontaine.

La cigale… ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva… fort dépourvûe.
. . . . . . . . .
Pas un seul… petit morceau
De mouche ou… de vermisseau.
Elle alla… crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant… de lui préter
Quelque grain… pour subsister, &c.

Au reste je ne parle ici que des vers de douze, de dix, de huit, & de sept syllabes ; les autres sont moins harmonieux, & n’entrent guere que dans le chant ou dans des pieces de caprice. (F)

CETACÉE, adj. (Hist. nat. Ichth.) on donne ce nom aux poissons qui respirent par le moyen du poumon, qui s’accouplent, qui conçoivent, qui mettent bas leurs petits, & qui les alaitent comme les animaux quadrupedes. Tels sont le dauphin, le veau-marin, la baleine, &c. Willughby, Hist. pisc. Voyez Poisson.

CETERAC, s. m. asplenium, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le caractere est déterminé par la figure des feuilles qui sont découpées en ondes. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* Le ceterac adoucit les humeurs acres par son mucilage ; fortifie les parties par son astriction, & rétablit le ton des visceres rélâchés ; c’est pourquoi il passe pour pectoral & apéritif. Il est bon dans la toux, l’asthme, la jaunisse, le gonflement de rate, la suppression des urines, maceré dans le vin, ou bouilli soit dans de l’eau, soit dans du bouillon. Mathiol dit que la poussiere dorée sur le revers de ses feuilles, prise avec le succin blanc réduit en farine, dans le suc de pourpier ou de plantain, soulage dans la gonorrhée. On fait fréquemment usage de cette plante avec les autres capillaires, dans les décoctions & les bouillons.

CETINA, (Géograph.) riviere de Dalmatie, qui prend sa source dans la Bosnie, & se jette dans le golfe de Venise.

CETONA, (Géog.) ville d’Italie, dans le territoire de Sienne.

* CETRA, (Hist. anc.) c’étoit le nom qu’on donnoit à une espece de petits boucliers ronds de cuir, dont les Espagnols, & les anciens Africains, se servoient à la guerre. On employoit pour les faire la peau de l’animal appellé orix, ou suivant d’autres celle de l’éléphant ; ces boucliers étoient fort légers ; ils étoient d’usage tant dans la cavalerie que dans l’infanterie.

CETRARO, (Géog.) petite riviere d’Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure.

CEU, (Géog.) ville de la Chine, dans la province de Chanton ou Xantung.

CEVA, (Géog.) ville forte d’Italie, dans le Piémont, au comté d’Asti, sur le Tanaro. Long. 25. 40. lat. 44. 20.

* CEVADILLA, (Hist. nat.) les Espagnols donnent ce nom à une espece de graine qui croît en Amérique, dans la nouvelle Espagne ; elle ressemble beaucoup à de l’orge, hormis qu’elle n’est que de la grandeur de la graine de lin. La cevadilla vient sur un épi qui est tout semblable à celui de l’orge ; on la regarde comme très-échauffante & caustique, aussi ne la prend-t-on point intérieurement ; on l’applique extérieurement sur les plaies & ulceres gangréneux,