Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/760

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nécessaire en certains cas, comme dans la mortification ou autres maladies des testicules, & singulierement dans la sarcocele & la varicocele. On l’a quelquefois faite aussi à des maniaques. Voyez Sarcocele, &c.

La castration peut aussi se pratiquer sur les femmes. Athenée dit que le roi Andramiris fut le premier qui fit châtrer des femmes. Hesychius & Suidas rapportent que Gyges fit la même chose. Galien observe qu’on ne les peut châtrer sans les mettre en danger de la vie. Dalechamp, sur le passage d’Athenée que nous venons de citer, dit qu’il ne faut pas entendre là châtrer à la lettre, que ce n’étoit que boucler.

Pour faire l’opération de la castration dans les maladies du testicule, qui n’ont pû se guérir par les différens secours qu’elles indiquoient, on fait coucher le malade sur le dos ; on lui fait assujettir les jambes & les mains par des aides. Le Chirurgien pince la peau du scrotum sur la tumeur à l’endroit de l’anneau, avec les pouces & les doigts indicateurs de ses deux mains ; un aide prend le pli de peau que tenoient les doigts de la main droite ; l’opérateur prend alors un bistouri droit avec lequel il fend ce pli. Il continue l’incision jusqu’à la partie inférieure au moyen d’une sonde cannelée & du bistouri. Il sépare tout le tissu cellulaire qui entoure le testicule, soit en le coupant, soit en le déchirant. On fend le muscle cremaster suivant sa longueur, pour mettre le cordon spermatique à nud. On passe par-dessous une aiguille courbe, enfilée de quelques brins de fil ciré, afin d’en faire la ligature. Voyez Ligature. Quelques praticiens veulent qu’on ne lie que l’artere. Si le cordon spermatique est gonflé jusqu’au-dessus de l’anneau, il faut débrider cette ouverture, & ne point faire de ligature. On coupe le cordon ; & si l’artere donnoit du sang, on mettroit sur son embouchûre un peu de charpie imbibée d’eau de rabêl.

L’artere de la cloison du scrotum donne quelquefois du sang : dans ce cas, on peut en faire la ligature, ou appliquer sur l’embouchûre un petit bourdonnet trempé dans l’essence de rabel.

Après avoir extirpé le testicule, on retranche avec le bistouri les levres de la poche que forme le scrotum. On panse la plaie avec de la charpie seche, soûtenue d’une compresse en fer à cheval, & le tout contenu par un suspensoire. Voyez Suspensoire.

Il ne faut lever l’appareil qu’au bout de trois ou quatre jours, lorsque la suppuration le détache : on peut seulement dès le lendemain humecter la charpie avec l’huile d’hypericum.

Les pansemens doivent être simples, & ne demandent pas d’autres attentions que la cure des ulceres. Voyez Ulcere.

Il est à propos de faire saigner le malade, & de lui faire sur le bas-ventre des embrocations avec les huiles émollientes, pour relâcher le tissu de toutes les parties, & prévenir l’inflammation. (Y)

CASTRATI, s. m. (Hist. mod.) ce nom qui est purement Italien, se donne à ceux qu’on a fait eunuques dans leur enfance pour leur procurer une voix plus nette & plus aiguë. Les Castrati chantent dans les concerts la même partie que les femmes, ou dessus. Voyez Dessus, Chanteur. A l’égard de la cause physique pour laquelle les Castrati ont la voix grêle & aiguë ; il ne paroît pas plus facile de la trouver, que d’expliquer pourquoi ils n’ont point de barbe. Mais le fait est certain, & cela suffit. (O)

CASTRES, (Géog.) ville de France en Languedoc. Long. 19. 55. lat. 43d. 37′. 10″.

CASTRO, (Géog.) petite ville maritime d’Italie au royaume de Naples, dans la terre d’Otrante. Long. 36. lat. 40. 18.

Castro, (Géog.) petite ville d’Italie dans la Campagne de Rome, sur le Garigliano, à deux milles de Fondi, avec titre de duché. Long. 29. 15. lat. 42. 33.

Castro d’Airo, (Géog.) ville du Portugal dans la province de Beira, entre les rivieres de Duero & de Vouga.

Castro-Buon, (Géog.) ville de Portugal dans la province de Beira, sur la riviere de Coa.

Castro-Caltado, (Géog.) petite ville d’Italie dans le grand duché de Toscane, au territoire de Sienne.

Castro-Franco, (Géog.) petite ville d’Italie dans la marche Trévisane, aux Vénitiens.

Castro-Geritz, (Géog.) ville d’Espagne dans la vieille Castille, au comté de Mendoza.

Castro-Marino, (Géog.) ville forte, & port de mer du Portugal dans les Algarves.

Castro-Mento, (Géog.) ville de Portugal dans la province de Beira, sur la riviere de Coa.

Castro-Novo, (Géog.) ville d’Italie en Sicile, dans la vallée de Mazare, à la source du Platani. Long. 31. 30. lat. 37. 40.

Castro-Reale, (Géog.) petite ville de Sicile dans le val de Demona, à la source du Razzolino.

Castro-del-Rey, (Géog.) ville forte d’Espagne, dans le royaume de Galice.

Castro-Verreyna, (Géog.) ville de l’Amérique méridionale au Pérou, fameuse par les mines d’argent qui se trouvent dans son voisinage. Long. 305. lat. mérid. 13.

Castro-Villare, (Géog.) petite ville d’Italie au royaume de Naples, sur les frontieres de la Basilicate, avec titre de duché.

Castro-de-Urdiales, (Géog.) petite ville d’Espagne dans la Biscaye, avec un port sur l’Océan.

CASTROMA, (Géog.) riviere de l’empire Russien, qui prend sa source dans la contrée de Kneesma, & se perd dans le Wolga.

Castroma, ou Kastrom, (Géog.) ville de l’empire Russien dans le duché de Susdal, sur les bords du Wolga, & à l’embouchure de la riviere de Castroma.

CASUALITÉ, s. f. revenu casuel. Voyez ci-dessous Casuel.

CASUEL, Voyez Casoar.

CASUEL, adj. (Jurisprudence.) se dit de ce qui échet fortuitement. Ainsi un revenu casuel est celui qui dépend d’évenemens incertains qui arrivent ou n’arrivent pas ; ou qui arrivent tantôt plus souvent, tantôt plus rarement. Telle est la portion des revenus du roi, qui consiste en aubaines, confiscations, paulette, &c. Telle est encore celle des revenus des seigneurs, qui résulte des mutations des fiefs & terres qui relevent d’eux, comme quints, requints, reliefs, lods & ventes, desherences, amendes, &c. Voyez chacun de ces termes à leur rang.

On appelle casuel simplement, en sous-entendant le terme de revenu, les profits d’une cure qui ne sont point fixes, comme sont le baise-mains, les baptêmes, & enterremens. (H)

* CASUISTE, s. m. (Morale.) Qu’est-ce qu’un Casuiste ? c’est un Théologien qui s’est mis en état par une longue étude des devoirs de l’homme & du Chrétien, de lever les doutes que les fideles peuvent avoir sur leur conduite passée, présente & future ; d’apprécier la griéveté devant Dieu & devant les hommes, des fautes qu’ils ont commises, & d’en fixer la juste réparation.

D’où l’on voit que la fonction de Casuiste est une des plus difficiles par l’étendue des lumieres qu’elle suppose, & une des plus importantes & des plus dangereuses par la nature de son objet. Le Casuiste tient, pour ainsi dire, la balance entre Dieu & la