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sont toutes chargées, elles ne courent pas beaucoup plus de risques que les autres vaisseaux, parce que le grand poids qui est dedans, les fait beaucoup enfoncer, ce qui les soûtient. (Z)

CARAQUES, (les) Géog. peuple sauvage de l’Amérique méridionale, au Pérou, sur la côte de la mer du Sud ; leurs coûtumes different des autres nations de ce pays.

CARARA, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert en quelques endroits d’Italie, & particulierement à Livourne, pour la vente des laines & des morues.

Le carara est de cent soixante livres du pays, où la livre n’est que de douze onces poids de marc, ce qui revient à cent dix livres six onces trois gros, un peu plus, de Paris, Amsterdam, & autres villes où la livre est de seize onces. Le carara fait cent trente-six livres poids de Marseille. (G)

CARARA, (Géog.) petite ville d’Italie, avec titre de principauté, fameuse par ses carrieres de marbre.

* CARA-SCHULLI, (Hist. nat. bot.) arbrisseau des Indes, assez semblable au caprier. Voyez dans l’Histoire des plantes de Ray, la liste des propriétés merveilleuses qu’on lui attribue.

CARASOU, (Géog.) il y a deux rivieres de ce nom dans la Turquie ; l’une en Natolie, dans la Caramanie ; l’autre en Romanie, dans la Turquie, en Europe.

Carasou, (Géog.) ville de la Tartarie Précopite, dans la Crimée.

CARAT, s. m. on donne ce nom au poids qui exprime le degré de bonté, de finesse, & de perfection ou d’imperfection de l’or. Les auteurs ne sont pas d’accord sur l’origine de ce mot : Ménage, après Alciat, le dérive du Grec καράτζιον, qui étoit une espece de petit poids. Savot le dérive, ce qui revient au même, de caratzion, qui signifioit un denier de tribut, ou une espece de monnoie qu’on battoit à cette fin : cet auteur dit que, comme la division du fin de l’argent a été faite par une espece de monnoie qu’on appelloit denier, aussi le titre de l’or a été marqué par une monnoie d’or qu’on appelloit en ce tems-là carat. D’autres le dérivent simplement du Latin caracter : mais beaucoup de personnes aiment mieux suivre l’opinion de Kennet, qui le dérive de carecta, terme qui signifioit anciennement, selon cet auteur, un certain poids, & qui a été employé depuis pour exprimer la finesse de l’or, ou la pesanteur des diamans.

Le carat d’or est la vingt-quatrieme partie d’une quantité d’or, quelle qu’elle soit : ainsi un scrupule qui doit peser vingt-quatre grains, est un carat à l’égard d’une once d’or ; car une once contient vingt-quatre scrupules.

Si une once d’or n’a aucun alliage, c’est de l’or à vingt-quatre carats, si l’alliage est d’un carat, c’est de l’or à vingt-trois carats ; s’il est de deux carats, c’est de l’or à vingt-deux carats, & ainsi du reste : mais on assûre qu’il ne peut se trouver d’or à vingt-quatre carats ; parce qu’il n’y en a point qui ne contienne quelque portion d’argent ou de cuivre, si bien purifié qu’il soit. Voyez Carature.

L’or rouge est le moins estimable, parce qu’il contient quelque portion de cuivre qui lui donne cette couleur ; le jaune est le meilleur.

Le carat de perles, de diamant, & des autres pierres précieuses, n’est que de quatre grains. Chimie de Lemery, onzieme édit. de Paris, pag. 91.

Suivant ce que l’on a vû ci-dessus, les Monnoyeurs ont fixé à vingt-quatre carats le plus haut titre ou la plus grande perfection de l’or. Il y a des demi, des quarts, des huitiemes, des seiziemes, & des trente-deuxiemes de carat. Ces degrés servent à marquer l’alliage : par les lois de France, il est défendu aux orfévres de travailler l’or au-dessous de vingt-trois carats.

Le carat de fin est donc un vingt-quatrieme degré de bonté ou de perfection d’une piece de pur or.

Le carat de prix est la vingt-quatrieme partie de la valeur d’une once ou d’un marc d’or. On dit aussi quelquefois un carat de poids, qui est la vingt-quatrieme partie du poids de l’once ou du marc. V. Grain, Poids, &c.

On a déja vû que le carat est aussi un poids dont on se sert pour peser les diamans, les perles & les pierres précieuses, & qu’en ce cas il ne se divise qu’en quatre grains. Voyez Diamant & Grain. C’est ce qui fait conjecturer à quelques-uns que ce mot doit dériver du Grec κεράτιον, qui signifie un fruit, que les Latins appellent siliqua, & les François carouge ou caroube. Chaque grain de ce légume peut peser quatre grains de froment ou d’orge ; c’est pourquoi le mot Latin siliqua a toûjours été usité pour signifier un poids de quatre grains. (E)

CARATCHOLIS, (les) Géog. peuple d’Asie, dans la Colchide, au nord du mont Caucase ; on les nomme aussi Karakirks ou Circassiens noirs, à cause du tems noir & toûjours couvert qu’il fait dans leur pays.

CARATURE, s. f. (Chimie & métall.) c’est ainsi qu’on appelle le mêlange de parties d’or avec des parties ou d’argent seul, ou d’argent & de cuivre, selon une certaine proportion. Ce mêlange est destiné à faire les aiguilles d’essai pour l’or. Selon que l’on veut avoir un plus grand nombre d’aiguilles, & mettre une plus grande précision dans l’essai de l’or par la pierre de touche, on divise le marc d’or en un plus grand nombre de parties égales : supposons-le, par exemple, divisé en vingt-quatre parties, l’or pur sera représenté par vingt-quatre ; l’or le plus pur après le premier, par vingt-trois parties d’or, & par une partie d’argent ; l’or le plus pur après le précédent, sera représenté par vingt-deux parties d’or, & par deux parties d’argent ; ainsi de suite. Cette division du marc en vingt-quatre parties est purement arbitraire, & l’on auroit pû la faire ou plus petite ou plus grande. S’il n’entre, dans le mêlange destiné à faire les aiguilles d’essai, que de l’or & de l’argent, il s’appellera carature blanche. S’il y entre de l’or, de l’argent & du cuivre, il s’appellera carature mixte.

On voit par rapport à la carature mixte, que la combinaison est double. Exemple, l’or le plus pur étant comme vingt-quatre, celui qui sera le plus pur immédiatement après l’or de vingt-quatre, sera allié, ou de deux parties égales d’argent & de cuivre, ou de deux parties inégales ; & dans ce second cas où il y a inégalité, ou il y aura deux parties d’argent contre une de cuivre, ou deux parties de cuivre contre une d’argent ; ou trois parties d’argent contre une de cuivre ; ou une partie d’argent contre trois de cuivre ; ainsi de toutes les autres combinaisons d’alliage d’argent & cuivre, dont le nombre des parties prises ensemble doit servir de complément à celui de vingt-quatre qui représente l’or pur.

Observez toutefois que quoique la division du marc d’or pur destiné à faire des aiguilles d’essai, soit arbitraire ; elle ne peut pourtant être poussée que jusqu’à un certain point, au-delà duquel les altérations de couleurs occasionnées par l’alliage, dans les traces des aiguilles sur la pierre de touche, passeroient par des nuances si imperceptibles, qu’on ne pourroit porter aucun jugement du degré de pureté de l’or éprouvé. Voyez Alliage.

Le mêlange destiné à faire les aiguilles d’essai pour l’argent s’appelle ligature. Voyez Ligature. Voyez à l’article Essai la maniere de faire les aiguilles d’essai pour l’or & l’argent, & à l’article Pierre celui de Pierre-de-touche. (—)

CARAVAIA, (Géog.) riviere de l’Amérique méridionale, qui prend sa source dans le Pérou.

CARAVALLE, voyez Caravelle.