L’Encyclopédie/1re édition/CARATURE

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CARATURE, s. f. (Chimie & métall.) c’est ainsi qu’on appelle le mêlange de parties d’or avec des parties ou d’argent seul, ou d’argent & de cuivre, selon une certaine proportion. Ce mêlange est destiné à faire les aiguilles d’essai pour l’or. Selon que l’on veut avoir un plus grand nombre d’aiguilles, & mettre une plus grande précision dans l’essai de l’or par la pierre de touche, on divise le marc d’or en un plus grand nombre de parties égales : supposons-le, par exemple, divisé en vingt-quatre parties, l’or pur sera représenté par vingt-quatre ; l’or le plus pur après le premier, par vingt-trois parties d’or, & par une partie d’argent ; l’or le plus pur après le précédent, sera représenté par vingt-deux parties d’or, & par deux parties d’argent ; ainsi de suite. Cette division du marc en vingt-quatre parties est purement arbitraire, & l’on auroit pû la faire ou plus petite ou plus grande. S’il n’entre, dans le mêlange destiné à faire les aiguilles d’essai, que de l’or & de l’argent, il s’appellera carature blanche. S’il y entre de l’or, de l’argent & du cuivre, il s’appellera carature mixte.

On voit par rapport à la carature mixte, que la combinaison est double. Exemple, l’or le plus pur étant comme vingt-quatre, celui qui sera le plus pur immédiatement après l’or de vingt-quatre, sera allié, ou de deux parties égales d’argent & de cuivre, ou de deux parties inégales ; & dans ce second cas où il y a inégalité, ou il y aura deux parties d’argent contre une de cuivre, ou deux parties de cuivre contre une d’argent ; ou trois parties d’argent contre une de cuivre ; ou une partie d’argent contre trois de cuivre ; ainsi de toutes les autres combinaisons d’alliage d’argent & cuivre, dont le nombre des parties prises ensemble doit servir de complément à celui de vingt-quatre qui représente l’or pur.

Observez toutefois que quoique la division du marc d’or pur destiné à faire des aiguilles d’essai, soit arbitraire ; elle ne peut pourtant être poussée que jusqu’à un certain point, au-delà duquel les altérations de couleurs occasionnées par l’alliage, dans les traces des aiguilles sur la pierre de touche, passeroient par des nuances si imperceptibles, qu’on ne pourroit porter aucun jugement du degré de pureté de l’or éprouvé. Voyez Alliage.

Le mêlange destiné à faire les aiguilles d’essai pour l’argent s’appelle ligature. Voyez Ligature. Voyez à l’article Essai la maniere de faire les aiguilles d’essai pour l’or & l’argent, & à l’article Pierre celui de Pierre-de-touche. (—)