me, joüissent de l’exemption du droit de tutelle & curatelle ; les soldats & cavaliers des milices gardes-côtes, sont dispensés de tirer pour la milice ordinaire chacun dans leur paroisse, qui en sont exemptes par ordre du Roi. Les paroisses soûmises à la garde-côte, sont celles qui se trouvent sur les côtes & jusqu’à deux lieues du bord de la mer.
Les côtes de France tant sur l’Océan que sur la Méditerranée, sont divisées en 112 capitaineries garde-côtes, qui composent environ deux cents mille hommes à pié & à cheval. (Z)
CAPITAL ; il vient du Latin caput, & se dit en différentes occasions, pour marquer la relation de chef ou principal ; ainsi ville capitale signifie la premiere ville d’un royaume, d’une province, d’un état, comme Paris est la capitale de France ; Londres est la capitale d’Angleterre ; Moscou, la capitale de Moscovie ; Constantinople, la capitale de l’empire Ottoman ; Rouen, la capitale de Normandie, &c.
Capital, se dit aussi de la somme qu’on doit rembourser, indépendamment des intérêts ; ainsi 100 liv. au denier vingt, produisent à la fin de l’année 105, liv. dont 100 est le capital, & 5, l’intérêt. Voyez Arrérages, Intérêt, Principal.
Capital, ou Fonds dans le Commerce, se dit du fonds d’une compagnie de commerce ou de la somme d’argent que ceux qui la composent fournissent en commun, pour être employée dans leur commerce. Voyez Fonds.
Le capital de la compagnie des Indes d’Angleterre étoit dans le commencement de son institution de 369861 livres sterlins ; on le doubla ensuite, & il va maintenant à plus de 1703422 livres sterlins : quand on a 500 livres dans les fonds de la compagnie, on a alors voix dans les assemblées générales.
Le pouvoir que le roi d’Angleterre donna à la compagnie du Sud d’augmenter son capital, fut la source de tous les malheurs qui arriverent à cette compagnie en l’année 1720. Voyez Compagnie.
Capital, se dit aussi de la somme d’argent qu’un marchand met d’abord dans son commerce, lorsqu’il s’établit pour son compte particulier.
Le mot de capital est opposé à celui de gain ou profit, quoique souvent le gain augmente le capital, & devienne capital lui-même, lorsqu’il est joint au premier capital. Dictionn. du comm. tom. II. pag. 81. (G)
Capital, (crime) est celui pour la réparation duquel on inflige au criminel une peine capitale, comme la perte de la vie naturelle ou civile. V. Crime & Chatiment. (H)
Capitale, (lie) est une lie forte que laisse la potasse au fond des chaudieres où l’on fait le savon. Voyez Savon.
On l’employe, en Chirurgie, en qualité de caustique, & elle entre dans la composition de la pierre infernale.
Capitales, (medecines) sont les préparations des boutiques les plus fameuses & les plus essentielles, remarquables pour le nombre des ingrédiens qui y entrent, pour leurs vertus extraordinaires, &c. comme la thériaque de Venise, le mithridate, &c. Voyez Mithridate, &c. (N)
Capital, (Peinture.) on appelle aussi de ce nom un tableau qu’on suppose d’une grande beauté, si le dessein en est d’une grande ordonnance : un dessein qui ne seroit que de quelques parties, ou même d’une figure entiere, ne seroit point appellé dessein capital. Cependant la perfection d’une figure, la conservation d’un beau morceau, la rareté des ouvrages excellens en ce genre, sont des motifs pour leur appliquer ce mot. (R)
Capitale du bastion, (la) est, en Fortification, une ligne tirée de l’angle flanqué à l’angle du centre du bastion. Elle est la différence du rayon du poly-
Les capitales des bastions ont depuis trente jusqu’à quarante toises de longueur. C’est sur leur prolongement que l’on se dirige ou conduit dans les tranchées pour approcher du bastion. Voyez Tranchées. (Q)
Capitales, adj. f. pl. on nomme ainsi, dans la pratique de l’Imprimerie, certaines lettres, qui quoiqu’elles fassent partie d’une fonte, & soient du même corps de caractere, different seulement en ce que l’œil en est plus gros, en ce que la figure n’est pas la même, & qu’elles sont moins d’usage, & moins courantes dans l’impression ; ces sortes de lettres n’étant faites que pour la plus grande perfection de l’Art. Elles sont indispensables au commencement d’une phrase, d’un a-linea, au commencement d’un vers, aux noms propres d’hommes, de femmes, de royaumes, de provinces, de villes, &c.
Les petites capitales s’employent suivant le système que l’on se propose de suivre dans un ouvrage. Elles sont d’un œil plus petit que celui des capitales, & leur configuration est la même, aussi en plus petit. Voyez Majuscules & Minuscules.
CAPITAN BACHA ou CAPOUDAN BACHA, s. m. (Hist. mod.) c’est en Turquie le grand amiral. Il possede la troisieme charge de l’empire, & a sur mer autant de pouvoir que le grand-visir en a sur terre. Ce commandant n’avoit point autrefois le titre de capitan bacha ou d’amiral ; il n’étoit que beg de Gallipoli. Soliman II. institua cette charge en faveur du fameux Barberousse, & y attacha une autorité absolue sur tous les officiers de la marine & de l’arsenal, que le capitan bacha peut punir, casser, & faire mourir dès qu’il est hors du détroit des Dardannelles. Il commande dans toutes les terres, les villes, châteaux, & forteresses maritimes ; visite les places, les fortifications, les magasins ; ordonne des réparations, des munitions de guerre & de bouche ; change les milices, & tient conseil pour recevoir les plaintes des officiers.
Lorsque cet officier est à Constantinople, il a droit de police dans les villages de la côte du port & du canal de la mer Noire, qu’il fait exercer ou par son keaja ou lieutenant, ou par le bostangi bachi.
La marque de son autorité est une grande canne d’inde, qu’il porte à la main dans l’arsenal & à l’armée. Son canot, par un privilége réservé seulement au grand-seigneur, est couvert d’un tendelet, & armé d’un éperon à la proue. Il dispose des places de capitaines de vaisseau & de galere, vacantes par mort.
Cet officier a une copie de l’état des troupes de mer & des fonds destinés pour l’entretien des armées navales. Trois compagnies de Janissaires composent sa garde : elles débarquent par-tout où la flotte séjourne, & campent devant la galere du général. Sa maison, sans être aussi nombreuse que celle du grand-visir, est composée des mêmes officiers ; & quand la flotte mouille dans un port, il tient un divan ou conseil composé des officiers de marine.
Le capitan bacha joüit de deux sortes de revenus ; les uns fixes, & les autres casuels. Les premiers proviennent de la capitation des îles de l’Archipel, & certains gouvernemens & bailliages de la Natolie & de Romelie, entre autres de celui de Gallipoli, que le grand-seigneur lui donne en apanage avec la même étape que celle du grand-visir. Ses revenus casuels consistent en ce qu’il tire de la paye des bénévoles, & de la demi-paye de ceux qui meurent pendant la campagne, qu’il partage avec le Tersana Emini. Il a encore le cinquieme des prises que font les begs, & loue ses esclaves pour mariniers & rameurs sur les galeres du grand-seigneur, à raison de 50 écus par tête, sans qu’ils lui coûtent rien à nourrir ni à entre-