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cher au côté d’une chaloupe ; c’est-là qu’on a coûtume de les faire servir pour retenir les haubans.

Cap de More, Tête de More, Bloc, Chouquet, voyez Chouquet. (Z)

Cap, ou Cavesse de More, (Manege.) est un cheval de poil rouhan, qui outre son mêlange de poil gris & bai, a la tête & les extrémités des piés noires. Voyez Rouhan. (V)

* Cap, ou Promontoire, s. m. (Géog.) ce mot est dérivé de l’Italien capo, qui veut dire tête en cette langue. Les Grecs se servoient des mots ἄκρον, ou ἀκροτήριον, pour désigner un cap, & les Latins de promontorium ; c’est une pointe de terre qui s’avance dans la mer, plus que les terres contiguës. Quand en rangeant une côte, on passe près d’un cap, on se sert à la mer de l’expression doubler le cap, parer le cap. La Sicile fut appellée par les anciens trinacria, à cause de ses trois caps ou promontoirs.

Cap de Bonne-Espérance : ce cap est à l’extrémité méridionale de l’Afrique ; les Portugais le découvrirent ; depuis les Hollandois y bâtirent un fort & s’y établirent ; ensorte qu’ils exigent des péages des autres nations qui y abordent. Il y croît du froment & de l’orge en abondance, ainsi que différentes sortes de légumes & de fruits ; il y croît aussi du vin de liqueur très-estimé. Long. 37. 45. lat. mérid. 34. 40.

Cap-Breton, voyez Isle royale.

Cap-François ; il est sur la côte septentrionale de l’île de S. Domingue ; & c’est le port le plus fréquenté de la partie de cette île qui appartient aux François. On y a bâti une ville considérable.

Cap-Verd, (Géog.) cap très-considérable sur la côte d’Afrique ; il a été découvert par les Portugais en 1474 ; il est bordé des deux côtés par la Gambre & le Sénégal. Il est habité par des Négres, qui sont laborieux & appliqués, & dont la plûpart adorent la lune & les diables.

Cap-Verd, (îles du) Voyez Isles.

CAPABLE, adj. (en Droit.) est celui qui a les qualités requises par les lois pour faire quelque fonction appartenante à la vie civile : par exemple, il faut avoir 25 ans accomplis pour être capable d’aliéner. Il faut être régnicole pour être capable de posséder des bénéfices en France ; il n’y a que les gradués qui soient capables de posséder des cures dans les villes murées. (H).

Capable, (Géom.) on dit qu’un segment de cercle est capable d’un angle, lorsque ce segment est tel qu’on y peut inscrire cet angle ; ensorte que les deux côtés de l’angle se terminent aux extrémités du segment, & que le sommet de l’angle soit sur la circonférence du segment. On sait que tous les angles inscrits dans un même segment sont égaux ; ainsi le segment EFD, (fig. 95. Géom.) est capable de l’angle EFD, ou de son égal EHD. On a plusieurs méthodes pour décrire un segment capable d’un angle donné : en voici une assez simple. Faites un triangle isoscele, dont l’angle au sommet EFD soit égal à l’angle donné ; ou, ce qui est la même chose, faites les angles FED, FDE, égaux chacun à la moitié de 180 degrés moins la moitié de l’angle donné ; & par les points F, D, décrivez l’arc de cercle EFD. Voyez Cercle. (O)

CAPACCIO, ou CAPACE, (Géog.) petite ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la principauté citérieure. Long. 32. 38. lat. 40. 27.

CAPACITÉ, s. f. dans un sens général marque une aptitude ou disposition à quelque chose.

Les lois d’Angleterre donnent au roi deux capacités ; l’une naturelle, & l’autre politique : par la premiere, il peut acheter des terres pour lui & ses héritiers ; par la seconde, il en peut acheter pour lui & ses successeurs ; il en est de même du clergé.

Capacité (en Droit.) se prend dans le même sens que capable. Voyez ci-dessus.

En Droit canonique, on entend par capacité, les qualités extérieures seulement, comme l’extrait baptistaire, la tonsure, les dimissoires, s’il en est besoin, la provision du bénéfice, la prise de possession, & quelquefois les grades, les indults, ou autres priviléges. (H)

Capacité d’un corps, se dit proprement de l’espace ou volume qu’il occupe. Voyez, Volume. (O)

CAPADE, s. f. (terme de Chapelier.) est une certaine quantité de laine ou de poil qu’on a formée par le moyen de l’arçon. Un chapeau est composé de quatre capades que l’on feutre sur le bassin, & que les ouvriers foulent ensuite avec de la lie de vin.

* Capades, s. m. pl. (Hist. mod.) l’on nomme ainsi aux Indes chez les Maures & parmi d’autres nations, les eunuques noirs à qui on confie la garde des femmes, & qui les accompagnent dans leurs voyages.

CAPALANIER, s. m. (Marine.) on nomme ainsi sur les vaisseaux Bretons qui vont à la pêche de la morue seche, les matelots qui aident à cette pêche ; ils ont rang entre les décoleurs & les saleurs, & ont le même pot-de-vin. Voyez Décoleur & Saleur. (Z)

CAPARAÇON, s. m. (Manege.) couverture qu’on met sur les chevaux. Les caparaçons ordinaires sont d’une simple toile ou treillis pour l’été, ou de drap en hyver ; ceux des chevaux de main sont de drap, ornés & chargés des armoiries ou des chiffres du maître, en or, en argent, en laine ou en soie. Les caparaçons des anciens gendarmes étoient de riches housses brodées, dont ils faisoient parade dans les montres, les tournois, les pompes, & les cérémonies. Les caparaçons étoient autrefois une armure de fer dont on couvroit les chevaux de bataille.

Les caparaçons de l’armée sont quelquefois d’une grande peau d’ours ou de tigre, de même que ceux des chevaux de carrosse en hyver. (V)

CAPARAÇONNER un cheval, (Manege.) c’est lui mettre un caparaçon. Voyez Caparaçon. (V)

CAPALITA, (Géog.) grande ville de l’Amérique septentrionale, dans la province de Guaxaca.

CAPDENAC, (Géog.) ancienne & petite ville de France dans le Quercy, sur un rocher escarpé, & presqu’environné de la riviere de Lot.

CAPE, s. f. ou GRAND-PACFI, (Marine.) c’est la grande voile : être à la cape, c’est ne porter que la grande voile bordée, & amurée toute arriere. On met aussi à la cape avec la misene & l’artimon. On se tient à la cape, quand le vent est trop fort, & qu’il est contraire à la route qu’on veut faire. V. Capéer. (Z)

Cape, (la) c’est dans la Fortification, la partie supérieure du batardeau. Voyez Batardeau. (Q)

CAPECHIUM, (Géog.) ville de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur la presqu’île de Jucatan.

CAPÉER, CAPIER, CAPÉIER, aller à la cape, mettre le vaisseau à la cape, (Marine.) c’est faire servir la grande voile seule, après avoir ferlé toutes les autres, & portant le gouvernail sous le vent, mettre le vaisseau coté à travers, pour le laisser aller à la dérive, & se maintenir dans le parage où l’on est autant qu’il est possible, soit pendant un vent forcé & de gros tems, soit quand la nuit ou la brume vous surprend auprès d’une côte qu’on ne connoît pas bien, ou qui est dangereuse, & qu’on ne veut aborder que de jour. Que si le vent n’est pas forcé, on porte aussi la misene, & quelquefois on y ajoûte l’artimon : mais de gros tems on les amene aussi-bien que les perroquets & les huniers, pour donner moins de prise au vent ; & si l’orage est si grand qu’on ne puisse plus