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la main l’instrument dans les usages qu’on en fait.

La plus grande roue a environ deux pouces & demi de diametre : elle est divisée en 12 pour les 12 mois de l’année, & chaque mois de 5 en 5 jours ; de telle sorte que le milieu du manche réponde justement au jour de l’année auquel l’étoile, dont on veut se servir, a la même ascension droite que le soleil. Et si on veut que le même cadran serve pour différentes étoiles, il faut rendre le manche mobile autour de la roue, afin de l’arrêter où l’on voudra.

La roue de dessus, qui est la plus petite, doit être divisée en 24 parties égales, ou deux fois 12 heures pour les 24 heures du jour, & chaque heure en quarts ; ces 24 heures se distinguent par autant de dents, dont celles où sont marquées 12 heures, sont plus longues que les autres, afin de pouvoir compter la nuit les heures sans lumiere.

A ces deux roues, on ajoûte une regle ou alidade qui tourne autour du centre, & qui déborde au-delà de la plus grande circonférence.

Ces trois pieces doivent être jointes ensemble par le moyen d’un clou à tête, percé de telle sorte dans toute sa longueur, qu’il y ait au centre de ce clou un petit trou d’environ deux lignes de diametre, pour voir facilement à travers ce trou l’étoile polaire.

L’instrument étant ainsi construit, si on veut savoir l’heure qu’il est de la nuit, on tournera la roue des heures jusqu’à ce que la plus grande dent où est marquée 12 heures, soit sur le jour du mois courant ; on approchera l’instrument de ses yeux, en le tenant par le manche, ensorte qu’il ne penche ni à droite ni à gauche, & qu’il regarde directement l’étoile polaire, ou ce qui est la même chose, qu’il soit à peu près parallele au plan de l’équinoctial ; ensuite ayant vû par le trou du centre l’étoile polaire, on tournera l’alidade jusqu’à ce que son extrémité, qui passe au-delà des circonférences des cercles, rase la claire du quarré de la petite ourse, si l’instrument est disposé pour cette étoile. Alors la dent de la roue des heures, qui sera sous l’alidade, marquera l’heure qu’il est de la nuit. Voyez Bion, Instrumens de Mathématique, & Wolf, Elémens de Gnomonique. On trace souvent sur la surface d’un cadran d’autres lignes que celles des heures, comme des lignes qui marquent les signes du zodiaque, la longueur des jours, les paralleles des déclinaisons, les azimuths, les méridiens des principales villes, les heures babyloniennes & italiques, &c. Voyez Gnomonique.

L’analemme ou le trigone des signes, est l’instrument dont on se sert principalement pour tracer ces sortes de lignes & de points sur les cadrans. Voyez Analemme & Trigone des Signes.

Au reste la description de ces sortes de lignes & de points est plus curieuse qu’utile ; la condition la plus essentielle pour un bon cadran solaire, c’est que les lignes horaires, & sur-tout la méridienne, y soient bien tracées, & le style bien posé ; & toutes les autres lignes qu’on y peut décrire, pour marquer autre chose que les heures du lieu où l’on est, peuvent être quelquefois nuisibles par trop de confusion. (O)

Cadran de Mer. Voyez Boussole.

Cadran, dans les horloges, est une plaque sur laquelle sont peintes ou gravées les heures, les minutes, les secondes, & tout ce que la disposition du mouvement lui permet d’indiquer.

Ce que l’on exige principalement d’un cadran, c’est qu’il soit bien divisé, bien monté, & que toutes les parties s’en distinguent facilement.

Le cadran des montres est fait d’une plaque de cuivre rouge, recouverte d’une couche d’émail de l’épaisseur d’un liard environ.

Les cadrans tiennent pour l’ordinaire à la platine des piliers, par le moyen de plusieurs piés soudés vers leur circonférence, au côté qu’on ne voit pas.

Ces piés entrent juste dans des trous percés à la platine ; ils la débordent & l’on fiche des goupilles dans de petits trous percés dans leur partie excédante : ainsi le cadran tient à la platine des piliers de la même maniere que cette platine tient à celle du dessus. Voyez Cage. Pl. I. Horl. fig. 1. (T)

Cadran, se dit, en Architecture, de la décoration extérieure d’une horloge enrichie d’ornemens d’architecture & de sculpture, comme le cadran du palais à Paris, où il y a pour attributs la loi & la justice, avec les armes de Henri III. roi de France & de Pologne. Cet ouvrage est du célebre Germain Pilon.

On ne fait guere usage de ces sortes de décorations dans les bâtimens particuliers, mais elles sont presqu’indispensables aux édifices sacrés, tels que sont les paroisses, les couvens, communautés, &c. ou bien aux monumens publics, comme hôtels-de-ville, bourses, marchés ; alors il est convenable de rendre leurs attributs relatifs aux différens caracteres de l’édifice, & sur-tout que les ornemens soient unis avec des membres d’architecture qui paroissent liés avec le reste de l’ouvrage. Quelquefois ces cadrans sont surmontés par des lanternes, dans lesquelles sont pratiqués des carillons, tels qu’il s’en voyoit au marché-neuf il y a quelques années, & qu’on en voit encore aujourd’hui à celle de la Samaritaine, bâtiment hydraulique situé sur le pont-neuf à Paris.

Les cadrans solaires qui sont placés sur la surface perpendiculaire des murailles dans les grandes cours ou jardins des hôtels, comme au Palais royal à Paris, ou posés sur des piédestaux, s’ornent aussi de figures, attributs & allégories relatifs au sujet ; tel est celui qu’on voit à Fontainebleau dans le jardin de l’orangerie. (P)

Cadran, s. m. (instrument de Lapidaire.) est une machine fort ingénieusement inventée pour tenir le bâton à ciment, à l’extrémité duquel le diamant est attaché, soit avec du mastic ou de l’étain fondu, & lui faire prendre telle inclinaison que l’on souhaite à l’égard de la meule.

Cet instrument, qui est de bois, est composé de quatre pieces principales ; savoir, le corps, la base, & les deux noix. Le corps représenté séparément, fig. 13. Planche du Lapidaire, est une piece de bois d’environ 5 ou 6 pouces de long & de 4 à 5 de large, dans laquelle est un trou K qui est le centre de l’arc hi percé à jour. Sur l’épaisseur de la face gg s’éleve la vis m qui est dans le même plan, & par laquelle elle s’assemble avec la base ux en passant par le trou y ; elle y est retenue par l’écrou en S marqué z, ainsi qu’on peut le voir dans la figure 10. qui représente le cadran tout monté.

La base, outre le trou y, en a encore un autre x qui descend verticalement : ce trou reçoit le clou qui est fixé sur l’établi, comme on voit en R, fig. 5.

Le trou K du corps reçoit la noix II. La partie o est celle qui entre dans le trou K, & la partie p faite en vis reçoit l’écrou Z, fig. 19. au moyen duquel elle se trouve fixée sur le corps du cadran.

L’ouverture circulaire hi reçoit la noix de la fig. 8. la partie r est celle qui entre dans l’ouverture hi ; cette partie est cavée du côté qui doit s’appliquer sur l’arc convexe de l’ouverture circulaire, & elle est de même que la premiere retenue par l’écrou 6, fig. 19.

Les deux noix sont chacune percées d’un trou, dans lequel passe le bâton à ciment 3 1 2, fig. 10. qui peut tourner sur son axe & se fixer dans les ouvertures des noix par le seul frottement, à quoi contribue beaucoup sa forme conique.

Voyez pour l’usage de cet instrument l’article Lapidaire & la figure 5. R est le cadran monté sur son clou, ensorte que le diamant soudé au bout du bâton à ciment porte sur la meule K.

CADRATURE, s. f. signifie en général, parmi