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Buchaw, (Géog.) ville de Pologne dans le palatinat de Mciselau, dans la Russie Lithuanienne. Il y a encore une petite ville de ce nom en Bohème, dans le cercle de Satz.

BUCHE, s. f. que l’on écrit aussi busche, & que quelques-uns appellent buze ou flibot. (Mar.) La bûche est un petit bâtiment dont on se sert à la mer pour la pêche. Les Anglois & les Hollandois se servent de cette sorte de bâtiment pour la pêche du hareng. La forme de ce bâtiment se connoîtra bien mieux par l’inspection de la figure. Voyez Planche XII. figure 2. qui représente une bûche ou flibot, dont voici les proportions les plus ordinaires.

Une bûche a ordinairement 52 piés de long de l’étrave à l’étambord ; 13 piés 6 pouces de ban, & 8 piés de creux. L’étrave a 20 piés de haut, 12 piés de queste, 9 pouces d’épaisseur en-dedans, & un pié 9 pouces de largeur par le haut & par le bas.

L’étambord a 22 piés de haut, 2 piés de queste, un pié de large par le haut, & 3 piés 6 pouces par le bas.

La plus basse préceinte a 8 pouces de large, & la fermure qui est au-dessus, a 5 pouces & demi : la seconde préceinte a 7 pouces de large, & la fermure en a 5 : la troisieme préceinte a 5 pouces & demi de large, la fermure qui est au-dessus en a 15 par son milieu, & 16 au bout ; la lisse est large de 4 pouces ; les lattes ont 2 pouces de largeur & 2 d’épaisseur.

Les bûches ont deux sortes de petites couvertes ou chambres, à l’avant & à l’arriere : celle de l’avant sert de cuisine.

Le maître ou patron de ces bâtimens y commande. Il a un aide ; le contre-maître vient après. Sous lui sont ceux qui virent à bord les aussieres ou funes ; ceux qui sont employés à saisir les filets ; & les caqueurs qui égorgent les harengs, & qui les vuident de leurs breuilles ou entrailles à mesure qu’on les pêche. On ne sert que de biscuit, de poisson sec ou salé, & de gruau, l’équipage se contentant du poisson frais qu’il pêche. C’est le patron qui donne l’ordre pour jetter les rets & pour les retirer. Les matelots se louent pour l’ordinaire pour tout le voyage en gros. (Z)

* Bûche ou Busche, (Commerce de bois.) morceau de bois de chauffage, de grosseur & longueur déterminée. Plusieurs de ces morceaux forment la corde. Voyez Bois.

* Bûche, (controlleurs de la) Police, petits officiers établis sur les chantiers. Leur emploi est de veiller à ce que les bois de chauffage ayent les dimensions & les qualités requises par les ordonnances. Voyez Bois.

Bûche, (réparation à la) terme d’Eaux & Forêts, est l’amende ordonnée par jugement des maîtres des eaux & forêts, pour avoir abattu ou enlevé des arbres dans les forêts du roi. (H)

Bûche, en Jardinage ; on appelle ainsi la tige des orangers étêtés, que l’on amene en France de Provence & de Genes. (K)

BUCHEIRA ou BUCHIARA, (Géog.) c’est ainsi qu’on nomme un lac d’Egypte, à sept milles d’Alexandrie.

BUCHEN, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans l’Odenwaldt, appartenante à l’électorat de Mayence.

BUCHER, s. m. en Architecture, est un petit bâtiment ou engard, pratiqué dans une basse-cour ou dans une maison de campagne, où l’on serre le bois : dans les maisons particulieres, c’est un lieu obscur dans l’étage soûterrain ou au rez-de-chaussée. Les bûchers, chez les princes, s’appellent fourrieres, en latin cella lignaria. (P)

* Bûchers, s. m. (Hist. anc.) amas de bois sur lesquels les anciens brûloient leurs morts : ces amas

étoient plus ou moins grands, selon la qualité des personnes. La loi des douze Tables défendoit d’y employer du bois poli & menuisé. On les construisoit principalement de larix, d’if, de pin, de frêne, & d’autres arbres qui s’enflamment facilement. On y ajoûtoit aussi la plante appellée papyrus. On les environnoit de cyprès, dit Varron, pour corriger par son odeur celle du cadavre, qui auroit incommodé ceux qui assistoient à la cérémonie, & qui répondoient aux lamentations de la Præfica, jusqu’à ce que le corps étant consumé & les cendres recueillies, elle disoit ilicet, retirez-vous.

Le bûcher étoit de forme quarrée, à trois ou quatre étages, qui alloient toûjours en diminuant comme une pyramide : on l’ornoit quelquefois de statues. On versoit sur le cadavre du vin, du lait, & du miel. On répandoit sur le bûcher des parfums, des liqueurs odoriférantes, de l’encens, du cinnamome, des aromates, & de l’huile. On donnoit au mort la potion myrrhine. Voyez Myrrhe. Cette profusion coûteuse d’aromates, de liqueurs, de potions, fut défendue par la loi des douze Tables : outre la dépense superflue, qu’il étoit de la bonne police d’arrêter, l’exhalaison de tant d’odeurs étouffoit quelquefois ceux qui approchoient trop près du bûcher.

Après qu’on avoit oint le corps, on lui ouvroit les yeux qu’on avoit fermés après le dernier soûpir. On mettoit au mort une piece de monnoie dans la bouche ; cette coûtume a été fort générale en Grece : il n’y avoit que les Hermoniens qui prétendoient passer la barque gratis. C’étoient les plus proches parens du défunt qui mettoient le feu au bûcher : ils lui tournoient le dos, pour s’ôter la vûe d’un si triste spectacle.

Quand le bûcher étoit allumé, on prioit les vents de hâter l’incendie. Achille appelle, dans Homere, le vent du septentrion & le zéphir sur le bûcher de Patrocle, & cette coûtume passa des Grecs chez les Romains. Quand le bûcher étoit bien allumé, on y jettoit des habits, des étoffes précieuses, & les parfums les plus rares. On y jettoit aussi les dépouilles des ennemis. Aux funérailles de Jules César les vétérans y précipiterent leurs armes. On immoloit de plus des bœufs, des taureaux, des moutons, qu’on mettoit aussi sur le bûcher. Quelques-uns se coupoient ou s’arrachoient des cheveux qu’ils y semoient.

Il y a des exemples de personnes qui se sont tuées sur le bûcher de celles qu’elles aimoient. Aux funérailles d’Agrippine, Mnestor, un de ses affranchis, se tua de douleur. Plusieurs soldats en firent autant devant le bûcher de l’empereur Othon. Pline dit qu’un nommé Philotimus, à qui son maître avoit legué ses biens, se jetta sur son bûcher. Plusieurs femmes ont eu ce courage. Cette coûtume subsiste encore, comme on sait, chez les Banianes. Achille tua douze jeunes Troyens sur le bûcher de Patrocle.

Lorsque le cadavre étoit réduit en cendres, & qu’il n’en restoit que les ossemens parmi les cendres, on achevoit d’éteindre le bûcher avec du vin : on recueilloit les restes, & on les enfermoit dans une urne d’or. La loi des douze Tables défendit les libations de vin.

Mais tout ce qui précede, ne concerne que les grands & les riches. On brûloit les pauvres dans de grands lieux enfermés, appellés ustrina. Voyez Ustrinum.

C’étoit la mere, les sœurs ou les parentes du défunt qui ramassoient les cendres & les os : elles étoient vêtues de noir : elles les mettoient sous leurs habits. Les fils recueilloient les restes de leurs peres ; au défaut d’enfans, ce devoir étoit rendu par les autres parens ou par les héritiers. Les consuls ou les premiers officiers des empereurs ramassoient leurs ossemens. Au décès d’Auguste, les premiers de l’ordre équestre les ramasserent nuds piés. On enveloppoit