Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/391

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BOUTRIOT, est parmi les Cloutiers d’épingles une espece de burin dont ils se servent pour faire la petite cavité du poinçon. Voyez Poinçon, & Pl. du Cloutier d’épingle, fig. 17. & 18.

BOUTTES, s. f. (Comm.) espece de grands tonneaux dans lesquels on enferme en Guienne les feuilles de tabac après qu’elles ont sué. Chaque boutte contient environ sept quintaux de feuilles.

Boutte est aussi le nom qu’on donne à des barriques dans lesquelles on met le caviac ou œufs d’esturgeon & de mouronne qui viennent de la mer Noire. La boutte de caviac pese sept quintaux & demi. Voyez Quintal. (G)

BOUTURE, s. f. (Jardin.) c’est une branche que l’on coupe à certains arbres moelleux, tels que le figuier, le saule, le coignassier, le groseiller, laquelle reprend en terre sans racines.

Plusieurs confondent la bouture avec la marcotte qui est bien différente, en ce que cette derniere est une branche couchée en terre, mais qui n’est point séparée de l’arbre qui lui donne vie, & qu’on ne sevre que quand elle a des racines ; au lieu que la bouture & le plançon sont des branches sans racines. Voyez Marcotte. (K)

Bouture, terme d’Orfevre, eau préparée, lessive faite avec du sel de tartre pour blanchir l’argent. La coûtume qu’on a prise de blanchir l’argent au feu, a mis cette eau presque hors d’usage.

BOUVEMENT, s. m. outil qui sert aux Menuisiers pour faire les moulures sur leurs ouvrages : il ne differe de l’espece générale des bouvets, qu’en ce que son profil est une cimaise ; du reste la maniere de se servir de cet outil est la même. Voyez Bouvet, & la fig. 16. Pl. II. du Menuisier, qui le représente.

BOUVET, sorte de rabot, outil qui sert aux Menuisiers & aux Charpentiers à faire les rainures & les languettes. Le bouvet qui fait les rainures s’appelle bouvet mâle, & celui qui forme les languettes s’appelle bouvet femelle. Le premier est représenté fig. 17. Pl. II. du Menuisier : on voit à côté le profil d’une rainure. L’autre représenté fig. 18. est le bouvet femelle, qui sert à faire les languettes, dont on voit le profil à côté : on ne se sert de ces outils qu’après que les bois sont bien dressés, & la maniere de s’en servir est la même que celle du feuilleret. V. Feuilleret.

Bouvet de deux pieces ou brisé, sorte de rabot qui differe des autres en ce que sa joue est montée sur deux tiges quarrées qui sont fixées perpendiculairement sur le corps du bouvet, dont elle s’approche & s’éloigne suivant le besoin. Cette joue s’arrête par le moyen de deux clés. On se sert de cet outil pour faire des rainures à différentes distances ; ce qui ne se peut avec les autres dont la joue est fixe. Voyez la fig. 19. Pl. II. du Menuisier, qui représente un bouvet femelle brisé.

Bouvets de brisure, servent à rainer les brisures des guichets, des croisées, & des portes.

Bouvet à dégorger, sert à dégorger les moulures.

Bouvets à embrevure, servent à faire les embrevemens des cadres.

Bouvets à noix, servent à faire les noix des battans des croisées.

Bouvets à panneaux, servent à rainer le bois des panneaux.

Bouvets à planchers, servent à rainer les planches à planchers.

* BOUVIER, s. m. (Œconom. rust.) celui qui garde les bœufs. Il doit être robuste, vigilant, avoir la voix forte, être attentif à donner à ses bêtes bonne nourriture & bonne litiere, à les frotter soir & matin avec des bouchons de paille ; à leur laver la queue avec de l’eau tiede ; en un mot à en avoir tous les

soins nécessaires pour les conserver en force, en chair & en santé. Voyez Bœuf.

Bouvier, bootes, Arctophylax, en Astronomie, est une constellation de l’hémisphere septentrional, dont les étoiles sont au nombre de vingt-trois dans le catalogue de Ptolomée ; de vingt-huit selon Tycho-Brahé ; de cinquante-deux selon Hevelius ; & de cinquante-cinq selon le catalogue de Flamsteed. (O)

Bouvier, (Hist. nat. Ornythol.) boarina Aldr. oiseau auquel on a donné le nom de boarina ou de boarota à Bologne, parce qu’il suit les troupeaux de bœufs. Aldrovande ajoûte à ces noms celui de muscicapa prima. Cet oiseau a le corps allongé de même que le bec, qui est de couleur brune roussâtre : le dos & la tête sont de couleur cendrée ou jaunâtre, avec quelques teintes de couleur plombée : la gorge & le ventre sont blanchâtres ; la poitrine est parsemée de taches noires : les ailes sont brunes, à l’exception de la pointe des petites plumes qui recouvrent les grandes, & des barbes extérieures des grandes plumes qui sont blanchâtres. La queue est composée de douze plumes : les deux du milieu sont de couleur cendrée ; les trois qui suivent de chaque côté sont noirâtres, & ont les bords extérieurs cendrés ; l’avant-derniere a de plus une tache à la pointe ; cette tache est beaucoup plus grande dans la derniere ; elle descend du côté extérieur jusqu’aux deux tiers de la longueur de la plume, & elle s’étend au-delà du tuyau sur les barbes intérieures dans le dessus de la plume. Les pattes sont noirâtres : le doigt extérieur tient au doigt du milieu à sa naissance, & les ongles des doigts de derriere sont fort grands, comme dans les aloüettes, & un peu courbés. Aldrovande, Ornith. Voyez Oiseau. (I)

BOUVREUIL ou PIVOINE, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) rubicilla, oiseau qui a le bec noir, court, & fort, ressemblant à celui de l’oiseau qu’on appelle gros-bec, quoique plus petit : la base de la piece inférieure du bec est contournée en forme de croissant, au milieu duquel il y a une petite protubérance qui le partage en deux segmens de cercle : la piece du dessus déborde sur celle du dessous d’environ une demi-ligne, & la pointe devient un peu crochue lorsque l’oiseau est avancé en âge : la langue est comme fendue & coupée par le bout : l’iris des yeux est de couleur de noisette : les ongles sont noirs : les pattes sont de couleur brune mêlée de noir : le doigt extérieur tient au doigt du milieu par la premiere phalange : la tête est grosse à proportion du corps. Il y a dans le mâle une belle couleur rouge de mine de plomb qui tient toute la poitrine, & le dessous du bec, le long des mâchoires jusqu’aux yeux : le dessus de la tête est noir : il y a aussi une bande noire qui entoure le bec : le ventre & le croupion sont blancs : le dessus du cou & le dos sont de couleur cendrée, très-légerement teinte de roux.

Il y a dix-huit grandes plumes dans chaque aile ; les dernieres de ces plumes sont d’un noir luisant à leur partie supérieure, & sur-tout du côté extérieur : la derniere a de ce même côté une tache de la même couleur qui est sur la poitrine : les barbes extérieures des premieres plumes sont seulement brunes, & le bord extérieur de la premiere plume est blanc dans la partie inférieure : dans les trois ou quatre plumes suivantes ce même bord n’est blanc qu’à la partie supérieure de la plume : l’extrémité des petites plumes des ailes, qui sont les plus proches du corps & qui recouvrent les grandes, sont de couleur cendrée ; sur les plumes intérieures cette couleur cendrée est plus étendue que sur les extérieures : celles qui sont sur la côte de l’aile sont de la même couleur que le dos : la queue a deux pouces de longueur, & elle est com-