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de la grosseur du doigt : le Chaînetier s’en sert pour contourner & former les gros chaînons.

Bequette d’Epinglier, c’est une espece de tenailles dont une mâchoire est pyramidale & l’autre ronde, & diminuant de grosseur vers son extrémité. Elle sert à tourner le fil de fer ou de laiton comme il plaît à l’ouvrier, soit qu’il fasse des crochets, des portes, des claviers, & des hameçons. Voyez ces mots à leur article. Cet outil se nomme aussi bec-d’âne & de canne.

Bequette de Fondeur de petit-plomb ; c’est encore une sorte de petite pince dont l’ouvrier se sert pour tirer la branche du moule. V. Branche & Moule.

BEQUILLER, v. act. (Jardinage.) est le même que béchotter, pour signifier le petit labour que l’on donne tous les mois aux orangers & aux autres arbres encaissés, afin de rendre meuble la terre, qui est trop battue sur la superficie d’une caisse, & que les arrosemens puissent pénetrer jusqu’aux racines de l’arbre.

Ce labour doit être sort léger, fait à la houlette autour d’un arbre encaissé, semblable à celui que l’on appelle binage en fait d’entretien de bois & de pépiniere.

On peut encore béquiller une planche de laitue, de chicorée, de fraisier, d’asperges, avec une serfoüette ; ce qui ne produit toûjours qu’un très-petit labour. (K)

BEQUILLON, s. m. terme de Fleuriste, qui signifie les petites feuilles arrondies qui garnissent le dedans de l’anémone, c’est-à-dire qui sortent de la peluche de certaines anémones. Un béquillon pour être beau, doit être large & arrondi par le bout ; c’est une marque que la fleur est forte. (K)

* BER, (Hist. nat. bot.) grand arbre ou pommier des Indes, qui porte beaucoup de feuilles, de fleurs, & de fruit. Il a la feuille semblable à celle du pommier, d’un verd obscur & blanchâtre par le bas, & velue comme celle de la sauge ; la fleur petite, blanche, à cinq pétales, & sans odeur ; & le fruit comme la jujube, mais plus agréable au goût. On le trouve sur les côtes de Malabar & de Malaca. On le nomme aussi Malaïo. On dit qu’on trouve sut cet arbre la gomme lacque ; & l’on attribue à ses feuilles la qualité d’arrêter le cours de ventre.

BERACA, (Hist. ecelés.) c’est le mot qui désigne la bénédiction que donne, parmi les Juifs sur le boire & sur le manger, celui qui se trouve être le plus qualifié de l’assemblée.

* BERAMS, s. m. (Comm.) toile toute fil de coton, unie ou rayée, qui vient de Surate. La blanche porte dix-neuf aunes sur sept huitiemes de large : la rayée, qui est de couleur, a onze aunes sur trois quarts.

* BERAR, (Géog.) province de l’empire du Mogol en Asie, près du royaume de Bengale. Shapour en est la capitale.

* BERAUN, (Géog.) ville de Boheme, capitale du cercle de même nom, sur une riviere. Long. 31. 55. lat. 50. 2.

* BERAY, (Géog.) ville de France dans la haute-Normandie, avec titre de comté, sur la Carantone. Long. 18. 20. lat. 49. 6.

* BERBICE, (la) Géog. riviere de l’Amérique en Terre-Ferme, qui se jette dans la mer du Nord, au 6. 30. de latitude. Les Hollandois y ont des établissemens fort considérables : ils y ont fait, ainsi qu’à Surinam, de grandes plantations de caffé. Ils ont apporté du caffé de Moka ; ils ont cultivé ce caffé dans leurs serres d’Amsterdam ; & quand les plantes ont été assez fortes pour supporter le voyage, ils les ont transportées à Surinam & à Berbice.

* BERCAD, (Géog.) ville de Pologne dans le palatinat de Braclaw.

BERCE, oiseau. Voyez Gorge-rouge. (I)

Berce, s. f. sphondylium, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs en rose, disposées en ombelle. Chaque fleur est composée de plusieurs feuilles inégales faites en forme de cœur, disposées en rond & soûtenues par un calice. Ce calice devient dans la suite un fruit composé de deux grandes semences applaties, ovoïdes, échancrées par le haut, & cannelées. Ces semences quittent ordinairement leurs enveloppes, & sont marquées de quelques traits à l’endroit par où elles se touchent. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Sphondylium vulgare hirsutum, C. B. P. 157. Tourn. Inst. 320. Les Polonois & les Lithuaniens font bouillir les feuilles & les graines de la berce dans l’eau ; & en y ajoûtant un ferment, ils en tirent une forte boisson, qui fait la bierre des pauvres.

La berce est d’une qualité acre comme la férule & la thapsie : quelques-uns la regardent comme émolliente.

Sa racine est bonne en décoction dans la passion hystérique : elle purge l’humeur pituiteuse, guerit la jaunisse, l’orthopnée, l’épilepsie.

Son huile est bonne contre les maux de tête, la phrénésie, la léthargie : on l’applique en embrocation. (N)

BERCEAU, s. m. (coupe des pierres & Architect.) est une voûte cylindrique quelconque, dont la courbure peut être de différente espece. Lorsqu’elle est circulaire, on l’appelle plein cintre. Les arches des ponts sont pour la plûpart des berceaux cylindriques, principalement lorsque leur longueur excede leur largeur. Voyez Cintre. (D)

Berceau, instrument à l’usage des Graveurs dans la maniere noire : il est emmanche dans un morceau de bois de la longueur de quatre pouces, & de la forme d’un cœur allongé, du milieu duquel partiroit une espece de tige évuidée, & propre à être reçûe entre les doigts, & à la surface postérieure duquel on auroit pratiqué un gros bouton, propre à s’appliquer dans le creux de la main. Cet outil, qui ressemble à une petite bêche quarrée, est en biseau d’un côté ; & de l’autre il est sillonné de traits paralleles entr’eux, qui forment autant de petites dents à l’arc convexe qui termine sa partie supérieure. Le graveur prend cet instrument, applique la convexité de son arc perpendiculairement à la surface du cuivre sur lequel il se propose de graver, & le balançant également de droite à gauche sur des lignes qu’il a tracées pour lui servir de guide, il couvre toute la surface de son cuivre de petits points ; ce qu’on appelle faire le grainage. Voyez  ; voyez Gravure en maniere noire ; voyez aussi Pl. V. de Gravure, fig. 9. & 10. Il y a des ouvriers qui emmanchent autrement leur berceau ; ce n’est qu’une petite poire, semblable à celle qui sert de manche aux burins. On a des berceaux de toute grandeur, pour satisfaire à toutes sortes de grainage. Voyez aussi la Planche des outils dans la maniere noire.

Berceau ou Tonelle, (Jardinage.) ces deux mots sont synonymes : celui de tonelle est plus ancien. C’est une longueur d’allée couverte, formant une treille ou bien un cabinet de verdure, fait de charmille ou de treillage, garnie de jasmins, chevrefeuils, rosiers, chasselas, verjus, &c.

On les fait de charpente, de perches, & d’échalas : souvent ces berceaux sont quarrés par-dessus, pour y mettre de la vigne & du verjus ; mais ils sont moins beaux que les cintrés. (K)

Berceau d’eau, (Jardinage). On appelle ainsi deux rangées de jets obliques, qui en se croisant forment des especes de berceaux, sous lesquels on peut se promener sans craindre d’être mouillé. (K)

Berceau de presse d’Imprimerie en lettres ; ce sont deux pieces de bois à rainures, posées sur champ,