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en-dehors, cannelée & ridée dans toute sa longueur, coriace, flexible, de la nature des écorces, insipide, un peu astringente & sans suc. Chaque loge contient une noisette de médiocre grosseur, triangulaire, laquelle renferme sous une coque & sous une pellicule blanche & fongueuse une amande triangulaire, grasse, blanchâtre, un peu acre, amere, huileuse, & qui provoque le vomissement.

On trouve par l’analyse, que la noix de ben contient beaucoup d’huile épaisse, une certaine huile essentielle, acre & brûlante, en petite quantité à la vérité, mais unie à un sel ammoniacal : c’est cette huile subtile & acre qui purge & fait vomir.

La noix de ben est contraire à l’estomac, trouble les visceres, purge avec peine & lentement, & a quelque causticité. Les parfumeurs vantent son huile, parce qu’elle se rancit difficilement, & qu’étant sans odeur, elle ne gâte point celle des fleurs.

Voici comment on tire les odeurs des fleurs par le moyen de cette huile : on prend un vaisseau de verre ou de terre, large en-haut, étroit par bas ; on y met de petits tamis de crin par étage ; on arrange sur ces tamis des fleurs par lits, avec du coton cardé bien menu & imbibé d’huile de ben : on laisse le tout dans cet état pendant quatre heures, puis on jette les fleurs. On en remet d’autres avec le même coton, & l’on réitere jusqu’à ce que l’huile soit suffisamment imprégnée de l’odeur des fleurs : on finit par exprimer l’huile du coton.

Il y a une autre espece de noix de ben, appellée mouringou ; elle croit sur un arbre haut d’environ 25 piés, & gros d’environ 5 piés. Voyez sa description a l’article Mouringou.

* BENA ou BECCABENA, royaume de Nigritie.

* BENA ou BENE, (Géog.) petite ville du Piémont, avec titre de comté. L. 25. 30. lat. 44. 29.

* BENACHUS, (Géog. anc. & mod.) un des plus grands lacs de l’Italie, dans l’état de Venise. Nous l’appellons aujourd’hui lac de Garde.

* BENADKY, (Géog.) petite ville de Boheme.

* BENARES, (Géog.) ville de l’Indostan, sur le Gange ; c’est où les bramines tiennent leurs écoles.

BENARI, oiseau. Voyez Ortolan. (I)

BENATAGE, s. m. c’est ainsi qu’on nomme dans les salines la fonction des benatiers. V. Bénatiers & Benate.

BENATE, s. f. (terme de Saline.) c’est une espece de caisse d’osier, capable de contenir douze pains de sel. On donne aussi le nom de benate à la quantité de sel qui entre dans la benate. Voyez Benatiers.

BENATH, s. f. (Medecine.) nom que les Arabes donnent à de petites pustules qui s’élevent sur le corps pendant la nuit après la sueur. (N)

BENATIERS, s. m. pl. ouvriers occupés dans les salines de Moyenvic, au nombre de dix-huit, à assembler des bâtons de bois avec des osiers & de la ficelle, & à en former des especes de paniers capables de contenir douze pains de sel, ce qu’on appelle une benate. Voyez Benate.

* BENAVARRI, (Géographie) ville d’Espagne, au royaume d’Aragon. Long. 18. 10. lat. 41. 55.

* BENAVENTE, (Géog.) ville d’Espagne, au royaume de Léon, dans la tierra de Campos, avec titre de duché, sur la riviere d’Ezla. Long. 12. 30. lat. 42. 4.

* BENAUGE, (Géog.) petite contrée de la Guienne, province de France, le long de la Garonne, au midi de Bordeaux, en allant vers l’orient.

* BENDA, (Géog.) ville de la Macédoine, appartenante aux Turcs.

* BENDARMARSSEN ou BENJARMASEN, (Géog.) ville d’Asie, capitale du royaume de même nom, dans l’île de Borneo, sur la riviere de Benjarmasse. Long. 131. 20. lat. mérid. 2. 40.

* BENDER ou TEKIN, (Géog.) ville de la Turquie Européenne, dans la Bessarabie, sur le Niester.

* BENDERICK, (Géog.) ville & port sur le golfe Persique.

* BENDIDIES, adj. pris subst. (Mythol.) fêtes qui se célébroient à Athenes, dans le Pyrée, en l’honneur de Diane bendis ; elles y furent apportées par des marchands qui fréquentoient les côtes de la Thrace. Voyez Bendis.

* BENDIMIR, (Géographie) fleuve de Perse, qui tombe dans le golfe de Bengale.

* BENDIS, (Mythol.) nom que les peuples de Thrace donnoient à Diane. Les uns prétendent qu’ils entendoient par ce mot la terre ; d’autres la lune. Les fêtes qu’on célébroit en son honneur différoient peu des bacchanales ; elles précédoient de quelques jours les panathénées, & elles se faisoient dans le Pyrée.

BENEDICTINS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) moines ainsi nommés de S. Benoît, Benedictus, dont ils suivent la regle.

C’est aux Bénédictins proprement que convient le nom de moines, monachi ; & les plus éclairés d’entre eux, tels que les PP. Mabillon, Martenne, Ruinard, &c. s’en sont fait honneur à la tête de leurs ouvrages ; celui de religieux convenant plus particulierement aux autres ordres & congrégations. V. Moines & Religieux.

Dans le droit canon les Bénédictins sont appellés moines noirs à cause de la couleur de leur habit, par opposition à celle des ordres blancs. Ils n’étoient connus autrefois en Angleterre que sous ce nom. Cet habit est composé d’une robbe & d’un scapulaire noirs, avec un petit capuce de même couleur, qu’ils portent dans l’intérieur de leur maison & en voyage. Au chœur & lorsqu’ils vont en ville, ils mettent par-dessus une ample chappe de serge noire à grandes manches, avec un capuchon qui se termine en pointe.

L’ordre de Saint-Benoit a été florissant dès sa naissance. Il subsiste depuis plus de treize cens ans avec un éclat qui a été rarement obscurci ; également distingué par les sciences & par la piété, il a été l’asyle des lettres dans les siecles où il sembloit qu’elles n’en dussent avoir aucun, & a donné à l’Eglise un très grand nombre de saints, de souverains pontifes, de cardinaux, patriarches, archevêques, évêques, &c.

Les réformes qu’y ont introduit en divers tems plusieurs personnages éminens en sainteté, l’ont partagé en plusieurs branches ou congrégations. Saint Odon, abbé de Cluny, commença la réforme de cet ordre vers l’an 940, & de là est venu l’ordre ou la congrégation de Cluny. Celle de Sainte Justine de Padoue & du Mont-Cassin, s’est établie en Italie en 1408, & s’est renouvellée en 1504. Celle de Saint Maur en France a commencé en 1621, & s’est depuis soûtenue avec beaucoup de gloire : elle a produit ces hommes dont les noms ne périront jamais dans la république des lettres, qui nous ont donné d’excellentes éditions de presque tous les PP. de l’Eglise, & beaucoup d’autres qui se distinguent encore par leur vertu & leurs lumieres. La réforme de Saint Vanne & de Saint Hydulphe, établie en Lorraine en 1600, s’est aussi rendue célebre par les savans ouvrages qui en sont sortis ; tels que ceux de dom Calmet & de dom Remi Ceillier.

L’ordre de Saint-Benoît a été la tige de plusieurs autres, dont les plus considérables sont ceux de Camaldoli, de Valombreuse, des Chartreux, de Cîteaux, de Grammont, des Célestins, &c. qui ont rendu de grands services à la religion, ou par leur doctrine, ou par l’édification de leur vie, & qui suivent tous pour le fond la regle de S. Benoit. Voyez Camaldules, Chartreux, Cîteaux, &c.

Il y a aussi des religieuses appellées Bénédictines, dont on attribue l’institution à sainte Scholastique,