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me au-dessus de la Médie elle joignoit les montagnes des Casséens. Pline, l. VI. c. xxvij. donne à entendre que le mont Zagrus commençoit dans l’Arménie, & s’étendoit jusqu’a la Chalonitide, entre la Médie & l’Adiabene. Ptolomée, l. VI. c. ij. compte le mont Zagrus parmi les montagnes les plus considérables de la Médie. (D. J.)

ZAGU, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) espece de palmier qui croit dans les Indes orientales au Malabar, aux îles Moluques & au Japon. Cet arbre est le palma japonica, spinosis pediculis, polypodii folio, Boerh. Jud. Alt. ij. 170. palma indica, caudice in annulos protuberante restrincto fructu, pruniformi. Raii hist. ij. 1360. Zagu, seu arbor farinifera, Jonst. Dendr. 142. toda-panna, Commel. Flor malab. 264.

Cet arbre est quelquefois si gros, qu’un homme peut à peine l’embrasser ; cependant on le coupe fort aisément, parce qu’il n’est composé que d’écorce & de moëlle, dont on fait du pain. Les Malabares mangent le fruit de cet arbre avec du sucre. Les feuilles servent à couvrir leurs maisons, & l’on tire des plus petites une façon de chanvre dont on fait des cordelettes.

C’est de ce palmier qu’on tire la fécule appellée sagou, qui donne un aliment fort doux & fort nourrissant : on en apporte beaucoup en Angleterre. Voyez Sagou. (D. J.)

ZAHARA, (Géog. mod.) petite ville d’Espagne dans l’Andalousie, sur la route de Séville à Cadix, à la source du Guadalete. Elle est située autour d’une colline, avec un château sur la hauteur.

ZAHIR, (Médec. des Arabes.) ce mot est employé par les medecins arabes pour désigner une espece de dyssenterie, dont le siege est dans le rectum, & accompagnée de tensions dans les intestins, & de douleurs d’érosion dans le gros boyau. (D. J.)

ZAHORIE, s. m. (Gram.) gens à vûe si perçante, qu’ils voient à-travers les pierres & dans les entrailles de la terre. Il n’est pas nécessaire d’avertir que ceci est un prejugé populaire : il regne en Espagne & en Portugal. Le grave pere Delrio, qui s’est amusé à écrire ce gros livre des sottises de la divination, avoit va en 1575 un zahorie. Il dit qu’il avoit les yeux rouges ; & que n’ajoutoit-il qu’il étoit né le jour du Vendredi saint ? car sans cette condition, les pierres empêchent de voir.

ZAIM, s. m. (Milice turque.) ce sont des chevaliers à qui le grand-seigneur donne à vie des commanderies, à condition qu’ils entretiendront un certain nombre de cavaliers pour son service. Ces chevaliers ressemblent assez aux timariots, dont ils ne different guere que par le revenu.

Les zaims ont les plus fortes commanderies, & leurs revenus sont depuis vingt mille jusqu’à quatre-vingt-dix-neuf mille neuf cens quatre-vingt-dix neuf aspres. S’il y avoit un aspre de plus, ce seroit le revenu d’un pacha : ainsi lorsqu’un commandeur vient à mourir, l’on partage la commanderie, supposé qu’elle ait augmenté de revenu sous le défunt, comme cela arrive ordinairement ; car on les augmente plutôt que de les laisser dépérir. Les zaims doivent entretenir pour le moins quatre cavaliers, à raison de cinq mille aspres de rente, pour la dépense de chacun.

Les zaims doivent marcher en personne à l’armée, comme les timariots : leur service militaire est tout-à-fait semblable. Voyez Timariot.

ZAIN, adj. (Manege.) se dit d’un cheval qui n’est ni gris, ni blanc, & qui n’a aucune marque blanche sur le corps.

Zain, (Géog. mod.) petit lac de la Prusse royale dans l’Ermeland, sur les confins de Burtenland, proche la ville de Ressel. Son écoulement est du côté du nord, par une riviere qui se rend dans celle de Guber. (D. J.)

ZAIRAGIAH, s. f. (Divinat. des Arabes.) nom d’une divination usitée chez les Arabes. Elle se pratique avec plusieurs cercles ou roues paralleles, marquées de diverses lettres, & que l’on fait rencontrer les unes avec les autres par le mouvement qu’on leur donne, selon certaines regles. Cette divination est ainsi nommée à cause des cercles de cette machine qui correspondent aux planetes. D’Herbelot, bib. orient. (D. J.)

ZAIRE, le, (Géog. mod.) riviere d’Afrique, au royaume de Congo. Elle sort principalement du lac Zambre, & va se rendre dans la mer, vers le 5 degré 40 minutes de latitude méridionale. Elle a dans son lit plusieurs îles habitées par des gens qui vivent indépendans du roi de Congo, & qui ne lui paient aucun tribut.

ZAIRZOU, (Géog. mod.) riviere de la Turquie asiatique, en Anatolie, au voisinage de la ville de Smyrne. Cette riviere qui coule dans une belle prairie, est l’Hermus des anciens, qui se jettoit avec le Pactole à l’entrée du golfe de Smyrne.

ZAKROTZIN, (Géog. mod.) ville de la grande Pologne, dans le palatinat de Mazovie, sur la rive droite du Boug, à 3 lieues de l’endroit où le Boug se jette dans la Vistule. On tient une petite diete dans cette ville.

ZALACKNA, (Géog. mod.) petite ville de Transylvanie, dans le comté d’Albe-Junie, au pié des montagnes, & au confluent de deux petites rivieres. (D. J.)

ZALAG, (Géog. mod.) montagne d’Afrique dans l’empire de Maroc, au royaume de Fez. Elle s’étend cinq lieues du conchant au levant, & abouttit à une lieue de Fez. Aussi les bourgeois de cette ville y ont la plus grande partie de leurs héritages ; mais la principale habitation est le bourg de Lampta, qui se trouve au bas des ruines d’une ancienne place, qui est sans doute la Vobrix de Ptolomée, laquelle cet auteur marque à 9. 20. de longitude, & à 34. 15. de latitude.

ZALAMEA, (Géog. mod.) petite ville d’Espagne dans l’Estramadure de Leon, à 7 lieues au nord de Llerena. (D. J.)

ZALAWAR ou SALAWAR, le comté de, (Géog. mod.) comté de la basse-Hongrie. Il est borné au nord par celui de Sarwar, au midi par la Drave, au levant par les comtés de Smig & de Tolna, & au couchant par la Stirie. Il est arrosé par la riviere de Muer. Son chef-lieu s’appelle Zalawar, & lui donne son nom.

Zalawar ou Salawar, le, (Géog. mod.) riviere de la basse Hongrie, dans le comté auquel elle donne le nom, sur la riviere de Sala, à environ une lieue du lac Balaton. On la prend communément pour l’ancienne Salis.

ZALEG, (Géog. mod.) petite ville d’Ethiopie, sur le bord de la mer, près du détroit de Babelmandel. Elle sert d’entrepôt aux marchands qui trafiquent en Ethiopie. (D. J.)

ZALISCUS, (Géog. anc.) fleuve de l’Asie mineure, dans la Galatie. Ptolomée, l. V. c. iv. marque l’embouchure de ce fleuve sur la côte du Pont-Euxin, entre Cyptasia & Galorum.

ZALISSA, (Géog. mod.) ville de l’Asie dans l’Ibérie, selon Ptolomée, l. V. c. xj. Si nous en croyons Thevet, on la nomme présentement Scander.

ZALONKEMEN, (Géog. mod.) ville de Hongrie dans l’Esclavonie. Elle est nommée par les François Salankemen. Voyez ce mot. (D. J.)

ZAMA, (Géog. anc.) 1°. ville d’Afrique, dans la Numidie propre, & dans les terres, à cinq journées de Carthage du côté du couchant, selon Polybe, l. XV. c. xj. Cette ville à laquelle les anciens ont donné le nom de forteresse, Zamense oppidum, est