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se divise en quatre quartiers ; son goût est à-peu-près semblable à celui d’une poire pierreuse. Il est astringent & propre à arrêter les diarrhées.

VOANATO, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est le fruit d’un arbre qui croît dans l’île de Madagascar, vers le bord de la mer ; sa chair est nourrissante, quoique fort visqueuse. Les habitans du pays mangent ce fruit soit avec du lait, soit avec du sel. Le bois de cet arbre est très-compacte & solide, il n’est point sujet à être vermoulu, on l’emploie avec succès à toutes sortes d’ouvrages & de bâtimens.

VOADROU, s. m. (Hist. nat. Bot.) espece de féve qui croît abondamment dans l’île de Madagascar. Ce fruit vient sous terre, il n’y a qu’une féve dans chaque gousse. Ses feuilles sont de trois en trois comme celles du tréfle ; il n’y a ni tige, ni rameaux. On croit que cette plante est la même que l’arachidna de Théophraste.

VOANDSOUROU, s. m. (Hist. nat. Bot.) espece de pois fort petits de l’île de Madagascar, qui ne sont tout-au-plus que de la grosseur des lentilles ; on les seme au mois de Juin.

VOANGHEMBES, s. f. (Hist. nat. Bot.) espece de petites féves de l’île de Madagascar, d’un goût très-agréable, soit qu’on les mange vertes ou mûres, mais elles sont d’une difficile digestion ; on les seme au mois de Juin, & elles mûrissent en trois mois.

VOANGISSAIES, s. f. (Hist. nat. Botan.) espece d’oranges de l’île de Madagascar, qui croissent par bouquet de dix ou douze, & qui ont le goût du raisin muscat.

VOA-NOUNOUE, s. m. (Hist. nat. Bot.) fruit de l’île de Madagascar, qui ressemble à une figue dont il a le même goût ; l’arbre qui le produit ressemble par ses feuilles à un poirier ; quand on coupe ses branches il en sort une liqueur laiteuse ; son écorce sert à faire des cordages. Cet arbre s’éleve fort haut, mais ses branches en retombant à terre, y prennent racine.

VOAROTS, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est le fruit d’un grand arbre de l’île de Madagascar ; il est très chargé de branches qui lui donnent une forme ovale ; sa feuille ressemble à celle de l’olivier ; il produit une espece de cerise aigrelette dont le noyau est fort gros, elle croît par bouquets ; il y en a de blanche, de rouge, & de noire.

VOA-SOUTRE, s. m. (Hist. nat. Bot.) fruit de l’île de Madagascar ; il vient de la grosseur d’une poire, mais lorsqu’il est cuit, il a le goût d’une châtaigne ; l’arbre qui produit ce fruit est assez haut, son bois est d’une dureté extraordinaire, ses feuilles sont de la longueur de celles d’un amandier, mais elles sont déchiquetées, & il sort une fleur semblable à celle du romarin de chaque dentelure ; c’est cette fleur qui produit le fruit.

VOA-TOLALAC, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbrisseau de l’île de Madagascar ; il est épineux ainsi que son fruit que l’on nomme bassi, & qui est renfermé dans une gousse.

VOA-VEROME, s. m. (Hist. nat. Bot.) fruit de l’île de Madagascar ; il est violet, & aussi petit que la groseille rouge ; son goût est doux & agréable : on s’en sert pour teindre en violet & en noir.

VOAZATRE, s. m. (Hist. nat. Bot.) fruit de l’île de Madagascar ; il est de la grosseur d’un œuf, il contient une liqueur qui a le goût du pain d’épice ; l’arbre qui le produit est d’une grandeur moyenne ; ses feuilles sont larges & en forme d’éventail : on en fait des nattes, des paniers, des cordages, &c.

VOBERGA, (Géogr. anc.) ville de l’Espagne tarragonoise. Martial, qui en parle, l. I. épigr. 52. v. 14. fait entendre qu’elle étoit dans un pays de chasse :

Proestabit illic ipsa fingendas propè,
Voberga prandenti feras.

Au lieu de Voberga, quelques manuscrits portent Vobisca, & d’autres Vobercum. Jérôme Paulus, allégué par Ortélius, dit que Voberga étoit dans le territoire de Bilbilis ; & Varrerius, aussi-bien que Montanus, la nomment Bobierca. (D. J.)

VOBERNUM, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans la Gaule transpadane, sur le bord de la riviere Clésius ou Clusius, aujourd’hui la Chièse. On trouve des traces de cette ancienne ville dans le village de Boarno au Bressan, & l’on y a déterré l’inscription suivante :

P. Atinius. L. F. Fab.
Hic situs est
Perlege ut Re-
Quietus Queas dicere
Sæpe tuis. Finibus Ita-
Liæ monumentum
Vidi Voberna in Quo
Est Atini conditum.

(D. J.)

VOBRIX, (Géog. anc.) ville de la Mauritanie tingitane, dans les terres, selon Ptolomée, l. IV. c. j. On voit ses ruines au-dessus de Lampta, dans le royaume de Fez. (D. J.)

VOCABULAIRE, s. m. (Gram.) dictionnaire d’une langue, ouvrage où l’on en a rassemblé tous les mots.

On appelle vocabulistes les auteurs malheureux de ces sortes d’ouvrages utiles.

VOCAL, adj. (Gram.) qui se dit de bouche, qu’on parle. Ainsi on dit une priere vocale par opposition à celle qui ne s’articule point de la voix, qu’on appelle priere mentale.

Vocal, s. m. (Gram.) qui a droit de voter, de donner sa voix dans une assemblée. Il faut avoir un certain tems de religion pour être admis dans les assemblées de la communauté comme vocal.

Vocal, (Philos. scholast.) c’est la même chose que le nominal. Voyez Nominaux.

Vocale, adj. musique vocale, est celle qui est destinée pour les voix. Voyez Voix, Musique, Composition. (S)

VOCATES, (Géog. anc.) peuples de la Gaule aquitanique. César, Bel. Gal. l. III. qui parle de ces peuples, les met au nombre de ceux qui furent subjugués par Crassus. On ne s’accorde pas sur le nom moderne du pays qu’ils habitoient : les plus sages disent qu’ils ignorent sa situation, qui n’a point été déterminée par les anciens. Scaliger, notit. gal. moins modeste, a d’abord soupçonné que les Vocates étoient les mêmes que les Boates, aujourd’hui Buchs, dit-il ; & comme un simple soupçon ne décidoit pas assez à sa fantaisie, il n’a point craint d’avancer que son sentiment étoit certain, quod omninò certum est : mais ce qui étoit certain pour lui, est regardé comme très faux par les meilleurs critiques.

Un curé dans l’histoire de Boucou en Sauveterre, né à Nébouzan, comté de Comminges, estime que les Vocates de César, sont ceux de Boucou, & apparemment la seule ressemblance des noms l’a déterminé à embrasser cette idée. Il pouvoit néanmoins se fonder sur quelque chose de plus, & dire que par les passages de César, où il est parlé des Vocates, il semble qu’ils fussent à-peu-près limitrophes de ce que nous appellons à présent Languedoc. En ce cas, les Vocates pourroient être les Commingeois, nom que le seul lieu de Boucou nous auroit conservé. Ce qu’il y a de certain, c’est que le nom de Convenæ n’étoit point connu du tems de César, & qu’il ne le fut que sous Auguste, qui donna aux habitans le droit de Latium. (D. J.)