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tique ; Strabon, liv. III. p. 149. qui la place au-dessus d’Abdera, dans les montagnes, la donne comme une preuve qu’Ulysse avoit pénétré jusqu’en Espagne, sur le témoignage de Posidonius, d’Artémidore, & d’Asclépiade de Myrlée, qui avoit enseigné la Grammaire dans la Turditanie ; Strabon, l. III. p. 157. ajoute que dans la ville Ulyssea, il y avoit un temple dédié à Minerve, & que l’on voyoit dans ce temple des monumens des voyages d’Ulysse. (D. J.)

ULYSSIS-PORTUS, (Géog. anc.) port sur la côte orientale de Sicile, au midi du promontoire appellé aujourd’hui Capo-di-Molini, & dans le lieu où l’on voit présentement une tour nommée Loguina. Les pierres & les cendres que le mont Ætna a jettées depuis, ont tellement comblé ce port, qu’il n’en paroit plus aucun : on ne sauroit dire de quelle grandeur il étoit. Du reste, si on s’en rapporte à Homere, ce ne fut pas dans ce port que relâcha Ulysse ; & si Virgile & Pline mettent le port d’Ulysse près de Catane, ils imitent apparemment en cela quelques anciens commentateurs d’Homere. On voit néanmoins quatre cens ans avant Virgile, qu’Euripide avoit mis le port d’Ulysse dans ce lieu. Cluvier, Sicil. ant. l. I. c. ix. (D. J.)

U M

UMA, l’, ou UHMA, (Géog. mod.) riviere de Suede : elle a sa source dans les montagnes de la Laponie suédoise, aux confins de la Norwege, traverse la Bothnie occidentale, & se perd dans le golfe, près de la petite ville ou bourg d’Uma, auquel elle donne son nom. Long. de ce bourg, 37. 35. latit. 63. 60. (D. J.)

UMAGO, (Géog. mod.) ville d’Italie, dans l’Istrie, sur la côte occidentale, avec un port ; elle appartient aux Vénitiens, & est presque deserte. Quelques savans la prennent pour la Mingum ou Ningum d’Antonin, qu’il met entre Tergeste & Parentium ; mais Simler prétend que c’est Murgia. (D. J.)

UMBARES, s. m. pl. (Hist. mod.) c’est le nom qu’on donne en Ethiopie & en Abissinie aux juges ou magistrats civils qui rendent la justice aux particuliers ; ils jugent les procès partout où ils se trouvent, même sur les grands chemins, où ils s’asseient & écoutent ce que chacune des parties a à alléguer ; après quoi ils prennent l’avis des assistans, & décident la question. Mais on appelle des décisions des Umbares à des tribunaux supérieurs.

UMBELLES, s. f. chez les Botanistes, sont des touffes rondes, ou têtes de certaines plantes, serrées les unes contre les autres, & toutes de même hauteur. Les umbelles claires sont celles qui se trouvent eloignées les unes des autres, quoique toutes d’une même hauteur. Voyez Umbelliferes.

UMBELLIFERES, adj. f. (Botan.) on nomme ainsi les plantes qui ont leurs sommités branchues, & étendues en forme d’umbelles ou parasols, sur chaque petite subdivision desquelles vient une petite fleur. Tel est le fenouil, l’aneth, &c. Voyez Plante.

Cette fleur est toujours à cinq pétales ; il lui succede deux semences qui sont à nud & jointes l’une contre l’autre, qui sont le véritable caractere qui distingue ces sortes de plantes des autres.

La famille des plantes umbelliferes est fort étendue ; Ray les distingue en deux classes.

La premiere est de celles qui ont les feuilles très divisées, & d’une figure triangulaire, & dont les semences sont ou larges & plates, comme le sphondylium, la pastinaca latifolia, le panax heracleum, le tardylium, l’orcoselinum, le tysselinum, l’apium à feuilles de ciguë, le daucus aisaticus carvifolio, l’aneth, le peucedanum, le thapsia, le ferula, &c.

ou dont les semences sont plus grosses & moins applaties que les premieres ; comme le cachrys, le laserpitium, la cicutaire ordinaire, le scandix, le cerfeuil, le myrrhis, l’angélique des jardins, le levisticum, le siler montanum, le bulbocastanum, le sisarum, l’œnanthe, le sium, la pimprenelle, l’ache, la ciguë, le visnaga, la saxifrage, le crithenum, le fenouil, le daucus ordinaire, l’anis, le caucasi, la coriandre, le pastinaca marina, &c.

La seconde classe est de celles qui ont les feuilles simples & sans division, ou du-moins seulement un peu découpées ; comme le perfoliata, le buplevrum, l’astrantia nigra, la sanicle, & le séseli d’Ethiopie.

UMBELLIFORMES, fleurs umbelliformes. Voyez Fleur.

UMBER, (Géog. anc.) 1°. lac d’Italie dans l’Umbrie, selon Properce.

Et lacus astivis intepet Umber aquis.

Ce lac est nommé Ombros ou Ombrus, par Etienne le géographe ; Scaliger veut que ce soit le vadimonis lacus de Tite-Live & de Pline ; & par conséquent ce seroit aujourd’hui lago di Bessanello.

2°. Umber, fleuve d’Angleterre, selon Bede, cité par Ortelius. Il conserve son ancien nom ; car on le nomme encore présentement Humber. (D. J.)

UMBILIC, ou NOMBRIL, en Anatomie, est le centre de la partie moyenne du bas-ventre ou abdomen ; & c’est par là que passent les vaisseaux umbilicaux qui vont du fœtus au placenta.

Le mot est purement latin ; il est formé d’umbo, qui signifie la petite bosse qu’on voyoit au milieu d’un bouclier ; parce que cette bosse ressembloit au nombril. Voyez vaisseaux.

UMBILICAL, adj. en Anatomie, est ce qui a rapport à l’umbilic ou nombril. Voyez Umbilic, &c.

Umbilicale, région, est la partie de l’abdomen qui est autour de l’umbilic ou nombril. Voyez Abdomen & Région.

Umbilicaux, vaisseaux, sont un assemblage de vaisseaux propres au fœtus, & qui forment ce qu’on nomme le cordon umbilical. Voyez Fœtus, Arriere-faix, &c.

Ces vaisseaux consistent en deux arteres, une veine, & l’ouraque.

Les arteres umbilicales viennent des iliaques près de leur division en externes & internes, & passant ensuite de chaque côté de la vessie & à-travers le nombril, vont se rendre au placenta.

La veine umbilicale vient du placenta par une infinité de rameaux capillaires qui se réunissent en un seul tronc, lequel va se rendre au foie du fœtus, & se distribue en partie dans la veine-porte, & en partie dans la veine-cave.

L’ouraque ne se découvre manifestement que dans les animaux, quoiqu’il n’y ait pas lieu de douter qu’il n’existe aussi dans l’homme. Voyez Ouraque.

L’usage des vaisseaux umbilicaux est d’entretenir une communication entre la mere & le fœtus. Quelques auteurs prétendent que c’est par-là que le fœtus reçoit sa nourriture, & qu’il croît comme une plante dont la mere est pour ainsi dire la racine, les vaisseaux umbilieaux la tige, & l’enfant est la tête ou le fruit. Voyez Circulation, Nutrition, Fœtus &c.

Umbilical, cordun, est une espece de cordon formé par les vaisseaux umbilicaux, lesquels étant enveloppés dans une membrane ou tunique commune, traversent l’arrierefaix, & se rendent d’un côté au placenta de la mere, & de l’autre à l’abdomen du fœtus.

Le cordon umbilical est membraneux, tortillé, & inégal ; il vient du milieu de l’abdomen du fœtus, & se rend au placenta de la mere : il est ordinairement