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jours à fleur d’eau, parce que les pêcheurs le tendent sur des fonds qui ont au-plus trois à quatre brasses de profondeur, & qui sont couverts de roches sur lesquelles le ret se déchireroit s’il venoit à y toucher ; au bout forin du filet est une bouée de bois de sapin ou de linge.

Les vettes restent à l’eau deux à trois fois vingt-quatre heures, cependant les pêcheurs viennent de tems à autres les visiter pour en retirer les poissons qui s’y trouvent pris ; ce sont ordinairement des grandes aiguilles ou orphies ; on y prend aussi quelquefois de grandes sardines ou seclans, & même des maquereaux ; mais l’objet de la pêche est celle des orphies pour servir de boîte aux hameçons des pêcheurs à la ligne.

Cette espece de pêche se fait de jour & de nuit ; elle commence ordinairement au mois de Mars ; & dure jusqu’à la fin de Juillet, après quoi on fait sécher les vettes pour ne s’en servir que l’année suivante. Les tems les plus favorables pour cette pêche à la côte de l’Isle-Dieu sous les vents d’O. S. O. d’O. & de S. O.

Les mailles des vettes sont de trois especes, les plus larges ont dix lignes en quarré, les autres neuf lignes, & les plus serrées n’ont que huit lignes ; quant à l’établissement de ce filet, & à sa manœuvre, il ne peut qu’être avantageux & sans abus.


VETTONIANA, (Géog. anc.) ville de la Vindélicie, selon l’itinéraire d’Antonin. Cluvier prétend que c’est aujourd’hui Winten, bourgade de la Baviere, sur le Danube, près d’Ingolstad. (D. J.)


VETTONS les, (Géog. anc.) Vettones, peuples de la Lusitanie ; Ptolomée, l. II. c. v. les place dans les terres, & leur donne plusieurs villes, comme Salmantica, Augustobriga, Ocellum, &c. La plûpart des exemplaires latins lisent Vergones, pour Vettones ; c’est une faute. Appien ; de bel. Hisp. Strabon, t. III. p. 139. & Pline, l. IV. c. xxij. écrivent tous Vettones.

Les Vettons habitoient au-milieu du pays, le long des frontieres de la Lusitanie ; ils étoient si simples, qu’ayant vû des officiers romains faire quelques tours de promenade, ils crurent qu’ils étoient hors de leur bon sens ; ils ne pouvoient s’imaginer qu’il y eût du délassement à un pareil exercice, & ils allerent civilement leur offrir leurs bras pour les conduire dans leurs tentes. (D. J.)


VÊTU, adj. m. (terme de Blason.) ce mot se dit lorsque l’écu est rempli d’un quarré posé en losange dont les quatre pointes touchent les bords ; alors ce quarré tient lieu de champ, & les quatre cantons qui restent aux quatre flancs du quarré, donnent à l’écu la qualité de vêtu, parce que cette figure est composée du chappé par le haut, & du chaussé par le bas. Ménestrier. (D. J.)


VETULONIUM, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans la Toscane : Ptolomée, l. III. c. j. la marque dans les terres ; Silius Italicus la nomme Vetulonia, & Pline, l. II. c. ciij. appelle ses habitans Vetulonii & Vetulonienses, l. III. c. v. Les ruines de cette ville retiennent l’ancien nom ; car on les appelle encore aujourd’hui Vetulia. (D. J.)


VÊTURE, VÊTEMENT, (Jurispr.) ou Habillement, en droit on se sert aussi de ce mot dans un sens métaphorique : ainsi la vêture d’une terre signifie le blé dont une terre est vétue ou couverte.

Vêture, signifie aussi La possession, ou la saisine. Voyez Possession & Saisine.

Dans ce sens-là, c’est un terme emprunté des feudistes, chez qui l’investiture signifie la formalité de mettre quelqu’un en possession d’un héritage par la verge, & vêture signifie ici la possession même. Voyez Investiture.

Vêture dans un sens plus littéral, signifie la prise

d’habit dans un monastere, par un postulant à l’état de religieux. En ce sens un acte de vêture, est un acte qui exprime l’année, le jour & la maison où un religieux a pris l’habit de son ordre. Voyez Religieux.

Vêture, s. f. (Gram. & Jurispr.) est la même chose que vêt ou saisine ; l’acte de vêture est l’acte de mise en possession de l’acquéreur par le seigneur ou par sa justice. Voyez ci-devant coutumes de saisine, & le mot Vêt & Devêt.

Vêture, (acte de,) signifie l’acte par lequel on donne à un postulant l’habit du monastere dans lequel il va être admis à commencer son noviciat ; c’est ce que l’on appelle autrement la prise d’habit, suivant la déclaration du 9 Avril 1716 ; il doit y avoir dans les maisons religieuses deux registres pour insérer les actes de vêture, noviciat & profession ; ces registres doivent être cotés par le premier & dernier, & paraphés sur chaque feuille par le supérieur ou la supérieure, lesquels doivent être autorisés à cet effet par un acte capitulaire, qui doit être inséré au commencement du registre.

Les actes de vêture doivent être en françois, écrits de suite & sans aucun blanc, & signés sur les deux registres par tous ceux qui les doivent signer, & ce en même tems qu’ils sont faits.

On doit y faire mention du nom, surnom & âge de celui ou celle qui prend l’habit de la profession, noms ; qualités & domicile de ses pere & mere, du lieu de son origine & du jour de l’acte, lequel doit être signé, tant par celui ou celle qui prend l’habit, que par le superieur ou la supérieure, par l’évêque ou autre personne ecclésiastique qui fait la cérémonie, & par deux des plus proches parens ou amis qui y ont assisté.

Les registres des vêtures, noviciats & professions doivent servir pendant 5 années, au bout desquels on apporte un des deux doubles du registre au greffe du siege royal du ressort.

Il est au choix des parties intéressées de lever des extraits de ses actes sur le registre qui est au greffe, ou sur celui qui demeure entre les mains du supérieur ou de la supérieure. Voyez Monastere, Noviciat, Profession, Religieux, Sœurs. (A)


VÉTUSTÉ, s. f. (Gram.) ce mot a été fait de vetus, vieux. Ainsi on dit ce bâtiment tombe de vêtusté.


VEVAY, (Géog. mod.) bailliage de Suisse, au canton de Berne, dans le pays Romand, près du lac de Genève ; ce bailliage tire son nom de sa capitale. (D. J.)

Vevay, (Géog. mod.) en latin Vibiscus, & en allemand Vivis ; petite ville de Suisse, dans le canton de Berne, au pays Romand, sur le bord du lac de Genève, à 16 lieues au sud-ouest de Berne, & à demi-lieue du pié des Alpes. Il est fait mention de cette ville dans Antonin, cependant on n’y trouve point de monumens d’antiquité ; mais en échange elle est aujourd’hui florissante. Long. 24. 36. lat. 46. 27. (D. J.)


VEVAYSE, la (Géog. mod.) riviere de Suisse, dans le pays Romand. Cette riviere, ou plutôt ce torrent impétueux descend des montagnes des Alpes, coule aux environs de Vevay, & y fait de grands ravages, changeant de tems en tems son lit, & rongeant les terres dans lesquelles il se déborde par des crues subites & imprévues. En 1701 il sappa par les fondemens, les murailles des jardins de Vevay, qui tomberent toutes entieres, au lieu de s’écrouler par pieces. On n’a point encore trouvé les moyens de briser en toutes occasions le cours de ce torrent. (D. J.)


VEUDRE, (Géog. mod.) petite ville ou bourg de France, dans le Bourbonnois, sur le bord de l’Allier, à 7 lieues de Moulins.