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le nom qu’on donne au titre d’un livre, lorsqu’il est gravé en taille-douce avec des ornemens historiés, & qui ont rapport à la matiere de l’ouvrage.

TISCHEN, (Géog. mod.) petite ville de Bohème, dans la Moravie, près de Stramberg, vers les frontieres de la Silésie.

TITTHÉNIDIES, s. f. pl. (Ant. greq.) fête des Lacédémoniens, dans laquelle les nourrices portoient les enfans mâles dans le temple de Diane Corythallienne ; & pendant qu’on immoloit à la déesse de petits cochons pour la santé de ces enfans, les nourrices dansoient. Ce mot vient de τίτθη, nourrice. (D. J.)

TITTLISBERG, (Géog. mod.) montagne de Suisse, dans le canton d’Underwald ; c’est une des plus hautes de la Suisse, & son sommet est toujours couvert de neige.

TITUBCIA, (Geog. anc.) ville de l’Espagne tarragonoise. Ptolomée, l. II. c. vj. la donne aux Carpétains. Quelques-uns veulent que ce soit aujourd’hui Xétafe, & d’autres Bayonne. (D. J.)

TITUBATION, s. f. (Astrologie.) voyez Trépidation.

TITULAIRE, (Jurisprud.) est celui sur la tête duquel est le titre d’un office ou d’un bénéfice.

Le titulaire d’un office est celui qui est pourvu dudit office ; le propriétaire est quelquefois autre que le titulaire. Voyez Office.

En fait de bénéfice le titulaire est celui qui est pourvu du bénéfice en titre, à la différence de celui qui n’en jouit qu’en commende qu’on appelle abbé ou prieur commendataire, selon la qualité du bénéfice. Voyez les mots Commende & Bénéfice. (A)

Titulaire, se dit, dans l’Ecriture, de la grosse bâtarde & de la grosse ronde, qui servent de titre dans tous ouvrages d’écriture. Voyez le volume des Planches de l’Ecriture.

TITYRES, s. m. pl. (Ant. rom.) Strabon & d’autres auteurs admettent des tityres dans la troupe bacchique : ils avoient tout à-fait la figure humaine ; des peaux de bêtes leur couvroient une petite partie du corps. On les représentoit dans l’attitude des gens qui dansent en jouant de la flûte : quelquefois ils jouoient en même tems de deux flûtes, & frappoient des piés sur un autre instrument appellé scabilla ou crupezia. Virgile & Théocorte employent le nom de tityres dans leurs bucoliques, & le donnent à des bergers, qui jouissant d’un grand loisir, s’amusent à jouer de la flûte en gardant leurs troupeaux. (D. J.)

TITYRUS, (Géog. anc.) montagne de l’île de Créte, dans la Cydonie, qui étoit une contrée, ou une plage dans la partie occidentale de l’île, & qui prenoit son nom de la ville de Cydonia. Il y avoit sur cette montagne un temple nommé Dictynœum Templum. (D. J.)

TITYUS, (Mythol.) fils de la terre, dont le corps étendu couvroit neuf arpens : ainsi parle la fable. Tityus étoit, selon Strabon, un tyran de Panope, ville de Phocide, qui pour ses violences, s’attira l’indignation du peuple. Il étoit fils de la Terre, parce que son nom signifie terre ou boue. Il couvroit neuf arpens, ce que les Panopéens, selon Pausanias, entendent de la grandeur du champ où est la sépulture, & non de la grandeur de sa taille.

Homere prétend que ce tyran ayant eu l’insolence de vouloir attenter à l’honneur de Latone lorsqu’elle traversoit les délicieuses campagnes de Panope pour aller à Pytho, il fut tué par Apollon à coups de fleches, & précipité dans les enfers. Là, un insatiable vautour attaché sur sa poitrine, lui dévore le foie & les entrailles, qu’il déchire sans cesse, & qui renaissent éternellement pour son supplice.

Rostroque immanis vultur adunco,
Immortale jecur tundens, fæcunda que pœnis
Viscera, rimaturque epulis, habitatque sub alto
Pectore, nec fibris requies datur ulla renatis.

Æneid. l. VI. v. 597.

Cette fiction, dit Lucrece, nous peint les tourmens que causent les passions, qui, suivant les anciens, avoient leur siege dans le foie : « le véritable Titye est celui dont le cœur est déchiré par l’amour, qui est dévoré par de cuisantes inquiétudes, & travaillé par des soucis cruels ».

At Tityus nobis hic est, in amore jacentem
Quem volucres lacerant, atque exest anxius angor,
Aut aliæ quævis scindunt torpedine curæ.

Il est singulier qu’après avoir représenté Tityus, comme un de ces fameux criminels du tartare, je doive ajouter que ce Tityus avoit cependant des autels dans l’île d’Eubée, & un temple où il recevoit des honneurs religieux ; c’est Strabon qui nous le dit. (D. J.)

TIVICA, (Géogr. mod.) bourg que les géographes qualifient de petite ville d’Espagne en Catalogne, & dans la viguerie de Tarragone.

TIVIOL, le, (Géog. mod.) ou la Tive, riviere de l’Ecosse méridionale, dans la province de Tiviodale qu’elle traverse, & se jette dans la Twede. (D. J.)

TIVIOTDALE, (Géog. mod.) province de l’Ecosse méridionale, le long de la riviere de Tiviot, dont elle emprunte le nom. Elle est bornée au nord par la province de Merch, au levant par celle de Liddesdale, & au couchant par celle de Northumberland. Elle est fertile en blé & en pâturage ; sa longueur est d’environ trente milles, & sa largeur moyenne de douze. (D. J.)

TIVOLI, pierre de, (Hist. nat.) en italien tevertino. C’est le nom qu’on donne à une pierre qui se trouve aux environs de Tivoli ; elle est d’une couleur de cendres mélée de verdâtre, poreuse & remplie de taches brunes & de mica. Ce qui n’empêche point qu’elle ne fasse feu lorsqu’on la frappe avec de l’acier. M. d’Acosta met cette pierre parmi les grais, mais M. de la Condamine la regarde comme de la lave produite par des embrasemens de volcans. Les Italiens l’appellent aussi pietra tiburtina di Roma, ou il piperino di Roma. Voyez l’article Lave.

Tivoli, (Géog. mod.) en latin Tibur ; ville d’Italie, dans la campagne de Rome, sur le sommet applati d’une montagne, à douze milles au nord-est de Frescati, à égale distance au nord-ouest de Palestrine, & à seize milles au nord-est de Rome, proche la riviere de Teverone.

Tivoli est à présent une ville médiocre, mal percée & mal pavée. On y compte sept églises paroissiales, plusieurs couvens, un séminaire, une église de jésuites, & pour forteresse un donjon quarré. L’évêché de cette ville est assez souvent occupé par des cardinaux, quoiqu’il ne vaille que deux mille écus romains de revenu. Longitude 30. 35. latitude 41. 54.

La cascade de Tivoli attire les regards des étrangers curieux. C’est une chute précipitée de la riviere appellée autrefois l’Anio, & à présent Teverone, dont le lit, d’une largeur assez médiocre, se retrécit en cet endroit de maniere qu’il n’a qu’environ 40 à 45 piés de large.

L’eau de ce fleuve est claire, quand il ne pleut point ; mais pour peu qu’il tombe de la pluie, elle se charge de beaucoup de limon, qui la trouble & l’épaissit. La premiere cascade est environ dix toises au-dessus du pont ; elle peut avoir 140 à 150 piés de hauteur.

Le rocher qui sert de lit à la riviere, & dont elle tombe en nappe, est coupé à plomb comme un mur,