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ouest, au nord-est, & arrose les bourgs d’Arlas, de Ceret, del Bolo & d’Eln, d’où elle se jette dans le golfe de Lyon. C’est la riviere dont Polybe, Strabon, Ptolomée font mention sous le nom d’Illiberis, ou Illiberris. Mela la nomme Tichis, & il dit d’elle & de la Tet, que c’étoient deux petits fleuves qui devenoient dangereux quand ils se débordent : parva flumina Telis & Tichis, ubi accrevere, persæva. (D. J.)

TECHNIQUE, (Belles lettres.) quelque chose qui a rapport à l’art. Voyez Art.

Ce mot est formé du grec τεχνικὸς, artificiel, ou τέχνη, art.

C’est dans ce sens là que l’on dit : des mots techniques, vers techniques, &c. & que le docteur Harris a intitulé son dictionnaire des arts & des sciences, Lexicon technique.

Cette épithete s’applique ordinairement à une sorte de vers qui renferment les regles ou les préceptes de quelque art ou science, & que l’on compose dans la vue de soulager la mémoire. Voyez Mémoire.

On se sert de vers techniques pour la chronologie, &c. tels sont, par exemple, les vers qui expriment l’ordre & les mesures des calendes, nones, ides, &c. Voyez Calendes. Ceux qui expriment les saisons, Voyez Aoust. Ceux qui expriment l’ordre des signes. Voyez Signe.

Le p. Labbe a composé une piece de vers techniques latins, contenant les principales époques de la chronologie, & à son exemple le p. Buffier a mis en vers françois la chronologie & l’histoire, & même la géographie.

Les vers techniques se font ordinairement en latin, ils sont généralement mauvais, & souvent barbares ; mais on fait abstraction de tous leurs défauts, en faveur de leur utilité : pour en donner ici une idée, il suffira de rapporter ces deux vers, où les casuistes renferment toutes les circonstances qui peuvent nous rendre complices du vol, ou de quelqu’autre crime d’autrui.

Jussio, consilium, consensus, palpo, recursus,
Participans, mutus, non obstans, non manifestans.

Et ceux par lesquels le p. Buffier commence son histoire de France :

Ses loix en quatre cent Pharamond introduit,
Clodion chevelu qu’Aëtius vainquit.
Mérovée, avec lui combattit Attila ;
Childeric fut chassé, mais on le rappella.

Les mots techniques sont ce que nous appellons autrement termes de l’art.

TECKI-TSYOCKU, ou TSUTSUSI, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est un arbrisseau du Japon, nommé le Cistus des Indes, à feuilles de ledum des Alpes, & à grandes fleurs de Paul Herman. Cet arbrisseau est couvert d’une écorce verte brune ; ses fleurs sont monopétales, & ressemblent à celles du martagon ; leur couleur varie beaucoup ; cet arbrisseau est commun au Japon, & fait l’ornement des campagnes & des jardins ; il est tantôt à fleurs blanches, marquetées de longues taches rouges, tantôt à fleurs d’un violet blanchâtre, marquées de taches d’un pourpre foncé ; tantôt à petites fleurs purpurines.

TECKLENBOURG, (Géog. mod.) bourg d’Allemagne, dans la Westphalie, à quatre milles de Munster ; c’est le chef-lieu du petit comté de même nom, & il a un ancien château bâti sur une colline. Long. 25. 42. lat. 52. 21. (D. J.)

TECLA, (Géog. mod.) il y a trois îles de ce nom dans la mer Orientale, & elles font partie de celle des Larrons : on les a découvertes en 1664. (D. J.)

TECMESSE, s. f. (Mythol.) cette illustre fille de Téleutas, captive d’Ajax, & bientôt après son épou-

se, a été immortalisée par Sophocle dans son Ajax furieux. Il introduit cette princesse, dont la beauté étoit admirable, tâchant de détourner son mari du dessein qu’il a de se tuer, & il lui fait tenir un discours si tendre & si pathétique, qu’il est difficile de n’en être pas ému ; ce sont les expressions les plus vives de l’amitié conjugale, qu’elle emploie pour toucher Ajax ; elle lui met devant les yeux une épouse & un fils unique, que sa mort va réduire à l’esclavage, & aux plus cruels affronts ; un pere & une mere qui, dans leur extrême vieillesse, n’ont d’autre consolation que celle de demander aux dieux & d’esperer son retour fortuné ; ensuite revenant encore à ce qui la touche : Hélas, dit-elle ! phrygienne de naissance, jadis votre esclave, aujourd’hui votre épouse, que deviendrai-je ? vous avez désolé toute ma maison ! la parque va m’enlever mes parens ; sans secours, sans patrie, sans asyle, il ne me reste qu’un malheureux fils ! vivez pour lui, vivez pour moi ! réduite au dernier désespoir, je n’ai plus de ressource qu’en vous… (D. J.)

TÉCOANTEPEQUE, (Géogr. mod.) ville de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Guaxaca, sur la côte de la mer du Sud. Son port est le meilleur de ceux du pays pour la pêche. Lat. 41. 55. (D. J.)

TECOLITHUS, s. m. (Hist. nat. Litholog.) nom donné par quelques auteurs à la pierre judaïque. Voyez cet article.

TECOMAHUCA, ou Tecomaiaïc, s. m. (Hist. nat. Bot.) grand arbre du Mexique, dont les feuilles sont rondes & dentelées, & qui porte à l’extrémité de ses branches un petit fruit rond, jaunâtre, plein d’une substance semblable à celle du cotonnier ; le tronc répand une odeur aromatique & d’un goût âcre ; il en sort une résine, soit naturellement, soit par incision. Quelques Indiens désignent aussi cet arbre sous les noms de copalyhot, & de memayal-quahuitl.

TECOMAXOCHILT, s. m. (Botan.) les Mexicains appellent ainsi une espece d’apocynum bâtard, nommé gelseminum hederaceum indicum maximum, flore phæniceo, Ferrar. pseudo-apocynum virginianum, aliàs gelseminum maximum americanum, flore phæniceo, Park. Il n’est d’aucun usage dans la médecine. Ray, hist. plant. (D. J.)

TECOPAL-PITZAHUAC, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbre résineux du Mexique & de la nouvelle Espagne, qui produit une résine en larme qui tire sur le noir ; ses feuilles ne sont guere plus grandes que celles de la rue, & sont rangées par ordre aux deux côtés des branches ; le fruit que cet arbre porte est fort petit, d’une couleur rougeâtre, assez semblable à du poivre rond ; il croit aussi des deux côtés des branches.

TECORT, ou TOCORT. (Géog. mod.) royaume d’Afrique, dans la Barbarie, au pays appellé le Gérid. Sa capitale lui donne son nom. (D. J.)

Tecort, ou Tocort, (Géog. mod.) ville d’Afrique dans la Barbarie, aux états de Maroc, sur une colline, au-bas de laquelle coule une petite riviere. Long. 25. 42. lat. 29. 13. (D. J.)

TECTOSAGES, les, (Géog. anc.) peuple de la Gaule narbonnoise ; ils faisoient partie des Volcæ. Strabon, l. IV. & Ptolomée, l. II. c. v, les étendent jusqu’aux monts Pyrénées.

M. Samson dit que le peuple Volcæ-Tectosages, occupoit l’ancien diocèse de Toulouse, & encore apparemment celui de Carcassonne, qui font présentement tout le haut Languedoc & davantage. Il faut remarquer que l’ancien diocèse de Toulouse est aujourd’hui divisé en huit diocèses ; savoir, Toulouse, Lombez, Montauban, Lavaur, S. Papoul, Riez, Pamiés, & Mirepoix. Ptolomée même comprenoit