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montera en même tems par l’ouverture C dans le syphon jusqu’à ce qu’elle soit arrivée en D, après quoi elle s’écoulera par l’ouverture E ; de sorte que si on place une figure sur les bords du vase AF, cette figure sera une espece de tantale. (O)

TANTAMOU, s. m. (Hist. nat. Botan.) racine d’une plante de l’île de Madagascar, qui ressemble au nénuphar, & dont la fleur est violette. On fait cuire cette racine dans l’eau ou sous la braise. Elle est recherchée par la propriété qu’elle a d’exciter à l’acte vénérien.

TANTE, s. f. (Gram. & Jurisprud.) terme relatif par lequel on désigne la sœur du pere ou de la mere de quelqu’un. La tante paternelle ou sœur du pere est appellée en droit amita, la tante maternelle, ou sœur de la mere, matertera. La grande tante est la sœur de l’aïeul ou aïeule de quelqu’un ; on l’appelle grande tante, parce qu’elle est tante du pere ou de la mere de celui dont il s’agit ; cette qualité est relative à celle de petit neveu ou petite niece. Il y a grande-tante paternelle & grande-tante maternelle.

Dans la coutume de Paris, la tante comme l’oncle succede à ses neveux & nieces avant les cousins-germains ; elle concourt comme l’oncle avec le neveu du défunt qui n’a point laissé de freres ni de sœurs. Paris, art. 338 & 339. (A)

TANUS, (Géog. anc.) fleuve de l’Argie ; il avoit sa source au mont Parnou, & son embouchure dans le golfe Thyréatique, selon Pausanias, liv. II. chap. xxxviij. Ortelius croit que c’est le Tanaüs d’Euripide, qui dit qu’il servoit de borne entre le territoire d’Argie & celui de Sparte.

TAOCE, (Géog. anc.) nom d’une ville & d’un promontoire de la Perside, selon Ptolomée, liv. VI. ch. jv. qui place la ville dans les terres, & le promontoire entre le fleuve Oroatis & le Rhogomanus.

TAON, s. m. (Hist. nat. Insectolog.) tabanus ; mouche à deux aîles. M. Linnæus fait mention de six especes de taons ; cet insecte incommode beaucoup en été les animaux, & principalement les chevaux, par les piquûres qu’il leur fait avec son aiguillon ; il leur suce le sang qui sort de ces plaies, & il s’en nourrit. Swammerdam a reconnu que cet insecte a, indépendamment de cet aiguillon, une trompe avec laquelle il pompe le suc des fleurs, qui lui sert de nourriture quand il n’est pas à portée d’avoir du sang des animaux. Collection acad. tom. V. de la partie étrangere. Voyez Insecte.

Taon, (Science microsc.) le taon dépose ses œufs sur l’eau ; ils produisent une espece de petits vers, dont l’extrémité de la queue est cerclée de poils mobiles, qui étant étendus sur la surface de l’eau, les mettent en état d’y flotter. Lorsqu’il veut descendre vers le fond, ces poils s’approchent les uns des autres, & forment une figure ovale, dans laquelle ils enferment une petite bulle d’air ; par le moyen de cette bulle, le ver est capable de remonter ; si cette bulle s’échappe, comme il arrive quelquefois, le ver exprime d’abord de son propre corps une autre bulle semblable, pour suppléer à la premiere.

Sa gueule a trois divisions, d’où sortent trois petits corps pointus, qui sont dans un mouvement continuel, comme les langues des serpens. Ces vers se rencontrent souvent dans l’eau que l’on prend à la surface des fossés. Le mouvement de leurs intestins est assez facile à distinguer. Il faut lire sur le taon Swammerdam, hist. des insect. (D. J.)

Taon marin. Rondelet a donné ce nom à un insecte que l’on trouve sur le corps de divers poissons, tels que le thon, l’empereur, les dauphins, &c. Cet insecte suce le sang de ces poissons comme la sangsue, & les tourmente beaucoup pendant le tems de la canicule. Rondelet, hist. des insect. & zoophites, ch. viij. Voyez Insecte.

TAOS, (Géog. anc.) Teus ; nom moderne de Téos, ville de l’Asie mineure, dans la partie méridionale de la péninsule Myonesus, au sud du cap Calonborum, anciennement Argennum. Elle avoit un port, & étoit à soixante & onze mille pas de Chio, & à-peu-près à la même distance d’Erythrée. Voyez Téos. (D. J.)

Taos lapis, (Hist. nat.) nom donné par les anciens Naturalistes à une agathe de différentes couleurs, & qui ressembloit aux plumes de la queue d’un paon.

TAP, s. m. (Marine.) on appelle taps de pierriers, six pieces de bois de deux piés de longueur, sur six pouces d’équarrissage, que l’on fixe sur l’apostil pour soutenir les pierriers.

TAPABOR, s. m. (Marine.) sorte de bonnet à l’angloise qu’on porte sur met, & dont les bords se rabattent sur les épaules.

TAPACAOU, s. m. (Hist. mod. terme de relation.) valet au service des Talapoins de Siam. Chaque talapoin a pour le servir un ou deux tapacaous. Ces domestiques sont séculiers, quoiqu’ils soient habillés comme leurs maîtres, excepté que leur habit est blanc, & que celui des Talapoins est jaune. Ils reçoivent l’argent que l’on donne pour les Talapoins. Ils ont soin des jardins & des terres du couvent, & font tout ce que les Talapoins ne peuvent faire selon la loi. (D. J.)

TAPACRI, (Géog. mod.) province de l’Amérique méridionale, au Pérou, dans le diocèse de la Plata. Elle a vingt lieues de long, sur douze de large, & son terroir nourrit grand nombre de brebis. (D. J.)

TAPACURES, les, (Géog. mod.) peuples de l’Amérique méridionale, au Pérou, au levant de l’audience de los Charcos ; ils ont donné le nom aux montagnes qu’ils habitent. Leurs mœurs ne different point de celles des Moxes, dont ils tirent leur origine. (D. J.)

TAPAYAXIN, s. m. (Hist. nat. Zoologie.) nom d’une espece bien remarquable de lézatd du Mexique, appellée par Hernandés lacertus orbicularis. Il est aussi large que long, ayant quelquefois quatre pouces en longueur comme en largeur. Il est cartilagineux, nué des plus belles couleurs, froid au toucher, & si paresseux qu’il se remue à peine de sa place, même quand on l’y excite. Sa tête est élevée, dure, & munie d’une couronne de piquans pour sa défense. C’est néanmoins un animal très-innocent, très-apprivoisé, qui ne bouge, & qui paroît content d’être touché & manié ; mais ce qui est fort extraordinaire, c’est que, si on le blesse à la tête ou aux yeux, il darde quelques gouttes de sang de l’une ou de l’autre de ses parties blessées. Hernandez, l. IX. ch. xiij. (D. J.)

TAPAYSE, ou TAPAYOSOS, (Géog. mod.) province de l’Amérique méridionale, au pays des Amazones ; elle est arrosée de la grande riviere de son nom. On vante la fertilité de son terrein, qui est peuplé de plusieurs habitations, dont la nation est vaillante & redoutée de ses voisins, parce qu’elle se sert de fleches empoisonnées. (D. J.)

Tapayse, la, (Géog. mod.) grande riviere de l’Amérique méridionale, au pays des Amazones. Son origine n’est pas encore connue. On est persuadé, à voir sa grandeur, que sa source est entre la côte du Brésil & le lac Xaraye. Son embouchure est sur la rive méridionale du fleuve des Amazones, entre les bouches des rivieres Madere & Paranayba. (D. J.)

TAPE, s. f. (Marine.) la tape est un bouchon dont l’on ferme l’ouverture ou la bouche du canon des vaisseaux, afin que quand la mer est grosse, l’eau ne puisse pas entrer dans l’ame du canon, ce qui gâteroit la poudre. Aubin. (D. J.)

Tape, en terme de Brasserie, est la même chose que