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ture en Jesus-Christ, ne donnent l’extrême-onction qu’aux prêtres, & seulement après la mort ; ils ne croient point le purgatoire, chantent l’office divin en langue syriaque, consacrent en pain levé, & ont des abstinences plus austeres que celles des latins. Enfin les Syriens sont à peu de chose près dans les mêmes opinions que ceux qu’on nomme Jacobites. Voyez Jacobites. (D. J.)

SYRINGA, s. m. (Hist. natur. Botan.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs petales disposés en rond. Le pistil sort du calice & devient dans la suite un fruit qui adhere au calice & qui est turbiné comme la pomme du pin ; ce fruit s’ouvre ordinairement en quatre parties, & il est divisé en quatre loges qui contiennent de petites semences. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Syringa, arbrisseau assez commun qui s’éleve à six ou sept piés, & quelquefois jusqu’à dix. Il pousse quantité de rejettons du pié qui affoiblissent les principales tiges si l’on n’a soin d’en retrancher une partie. Ses feuilles sont oblongues, assez grandes, terminées en pointe, dentelées sur les bords, & d’une verdure agréable. Ses fleurs paroissent au mois de Mai, & leur durée va jusqu’à la mi-Juin, si la saison n’est pas trop seche : elles sont blanches, rassemblées en bouquet, d’une belle apparence & d’une odeur de fleur d’orange un peu trop forte. Sa graine qui est extrèmement menue vient dans des capsules que la maturité fait ouvrir au mois d’Août.

Cet arbrisseau est très-robuste ; il endure le froid comme le chaud ; il réussit dans tous les terreins. Son principal mérite est de se plaire dans les lieux frais, serrés & couverts, même à l’ombre des autres arbres. Il se multiplie plus que l’on ne veut par ses rejettons qui cependant ne tracent pas au-loin. On peut aussi le faire venir très-aisément de bouture. Plus on taille cet arbrisseau, mieux il réussit.

On peut faire différens usages du syringa pour l’agrément dans de grands jardins. Il est propre à venir en buisson dans les plate-bandes, à faire de la garniture dans les massifs des bosquets, mais particulierement à former de moyennes palissades dans des endroits serrés, ombragés, & même écartés, par rapport à l’odeur trop pénétrante de ses fleurs qui n’est agréable que de loin. En Angleterre on se sert de ses fleurs que l’on renouvelle souvent pour parfumer les gants.

Il y a quelques variétés de cet arbrisseau.

1. Le syringa ordinaire ; c’est à cette espece qu’on doit particulierement appliquer le détail ci-dessus.

Le syringa à fleur double ; cet arbrisseau ne s’éleve qu’à trois ou quatre piés. On regarde ses fleurs comme doubles, parce qu’elles ont quelques pétales de plus que la fleur simple ; d’ailleurs elles ne se trouvent doubles que quand elles sont seules ; car dès qu’elles viennent en bouquet elles sont simples. Il y a dans cette variété plus de singularité que d’agrément.

3. Le syringa à feuilles panachées ; ses feuilles sont tachées de jaune, & elles ont peu d’éclat. Il faut à cet arbrisseau un terrein sec & beaucoup de soleil ; car si on le mettoit dans un lieu frais & à l’ombre, il y prendroit trop de vigueur, & les taches de ses fleurs disparoîtroient.

4. Le syringa nain ; il ne s’éleve guere qu’à un pié, & il ne donne point de fleurs. Tout le service qu’on en pourroit tirer seroit d’en faire des bordures pour regler les allées dans un lieu vaste, où il n’exigeroit ni taille ni culture, parce que cet arbrisseau ne trace point.

5. Le syringa de la Caroline ; ses feuilles ne sont point dentelées sur les bords, & ses fleurs sont sans odeur, mais plus grandes que celles du syringa ordinaire. Cet arbrisseau est très-rare & encore peu connu.

Syringa, (Géogr. anc.) ville de l’Hyrcanie à une petite distance de Tambrace. Polybe, liv. X. c. jv. dit que cette ville pour sa force & pour les autres commodités, étoit comme la capitale de l’Hyrcanie. Elle étoit entourée de trois fossés, larges chacun de trente coudées, & profonds de quinze. Sur les deux bords de ces fossés, il y avoit un double retranchement, & au-delà une forte muraille. Toutes ces fortifications n’empêcherent pas qu’Antiochus le grand, roi de Syrie, ne se rendît maître de cette ville, après un siege assez long & très-meurtrier. (D. J.)

SYRINGÆ, (Géog. anc.) lieu d’Egypte, au-delà du Nil & près de Thebes, selon Pausanias, liv. I. c. xlij. qui dit qu’on voyoit auprès de ce lieu un colosse admirable. C’est, ajoute-t-il, une statue énorme, qui représente un homme assis : plusieurs l’appellent le monument de Memnon ; car on disoit que Memnon étoit venu d’Ethiopie en Egypte, & qu’il avoit pénétré même jusqu’à Suses. Les Thébains vouloient que ce fût la statue de Phaménophés, originaire du pays, & d’autres disoient que c’étoit celle de Sésostris. Quoi qu’il en soit, poursuit Pausanias, Cambyse fit briser cette statue, & aujourd’hui toute la partie supérieure depuis la tête jusqu’au milieu du corps est par terre, le reste subsiste comme il étoit ; & tous les jours, au lever du soleil, il en sort un son tel que celui des cordes d’un instrument de musique lorsqu’elles viennent à se casser.

Strabon, liv. XVII. rapporte ce fait comme Pausanias : il en avoit été témoin comme lui, mais il n’étoit pas tout-à-fait si crédule ; car il avertit que le son qu’il entendit, & que la statue sembloit rendre, pouvoit fort-bien venir de quelques-uns des assistans. Il aime mieux en attribuer la cause à la supercherie des gens du pays, qu’à la statue.

Ammien Marcellin, liv. XXII. c. xv. qui écrit Syringes, dit que par ce mot on entend certaines grottes souterraines pleines de détours, que des hommes, à ce qu’on disoit, instruits des rites de la religion, avoient creusées en divers lieux avec des soins & des travaux infinis, par la crainte qu’ils avoient que le souvenir des cérémonies religieuses ne se perdît. Pour cet effet, ajoute-t-il, ils avoient taillé sur la muraille des figures d’oiseaux, de bêtes féroces, & d’une infinité d’autres animaux ; ce qu’ils appelloient des lettres hierographiques ou hiéroglyphiques.

SYRINGITES, s. f. (Hist. nat. Litholog.) Pline dit que c’étoit une pierre semblable au nœud d’une paille, & ayant une cavité comme elle. Boot croit que c’est l’ostéocolle.

SYRINGOIDE, pierre, (Hist. nat.) pierre qui ressemble à un amas de roseaux pétrifiés. Quelques naturalistes ont donné le nom de pierre syringoïde à des especes de madréporites, composés de tuyaux placés perpendiculairement à côté les uns des autres. D’autres ont donné ce nom à des incrustations ou dépôts qui se sont faits dans l’eau sur de vrais roseaux, ce qui a produit avec le tems des pierres qui ont conservé la forme des roseaux sur lesquels le dépôt terreux, qui depuis s’est changé en pierre, est venu se placer. (—)

SYRINGOTOME, s. m. instrument de Chirurgie, c’est une espece de bistouri circulaire avec lequel on coupe la peau, la graisse, les duretés, & tout ce qui recouvre un canal fistuleux situé au fondement ou dans une autre partie.

Ce mot est grec ; il vient de σῦριγξ, fistula, roseau, fistule, & de τομὴ, sectio, incision, du verbe τέμνω, seco, je coupe.

On trouve dans Scultet & dans Aquapendente des figures de syringotomes ; ce sont des bistouris courbes, des especes de petites faucilles boutonnées par leur extrémité. On ne se sert point de ces instru-