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quels l’Alcoran est partagé. Ce livre en contient 114 qui sont d’une longueur inégale.

SURATE ou SURATTA, (Géog. mod.) ville des Indes dans les états du Mogol au royaume de Guzurate, sur la riviere de Tapy, vers l’entrée du golfe de Cambaye, avec un château où le grand-Mogol tient toujours un gouverneur. Les dehors de la ville sont les plus beaux du monde ; car outre les jardins où l’on cultive toutes sortes d’arbres fruitiers, la campagne entiere semble vouloir contribuer à tout ce qui peut réjouir la vûe.

Les maisons des gens aisés sont bâties en brique, les autres sont construites en bambous, & couvertes de feuilles de palmier. C’est la ville de toute l’Asie la plus commerçante, & l’abord des marchands de toutes les nations. Les Anglois & les Hollandois y ont des loges, des magasins & des commis. Les Anglois particulierement y ont établi le fort de tout leur commerce des Indes.

La ville est aussi peuplée d’Arabes, de Persans, d’Arméniens, de Turcs & de Juifs qui y demeurent, ou qui s’y rendent perpétuellement pour le commerce. Il consiste en étoffes d’or, de soie, de coton, en épiceries que les Hollandois y portent, en perles, en diamans, rubis, saphyrs, & toutes autres pierres précieuses.

Toutes les monnoies étrangeres y sont converties en roupies d’or & d’argent, sur lesquelles on met la marque affectée à l’empereur regnant. La roupie d’or en vaut quatorze d’argent, & la roupie d’argent vaut environ vingt-sept sols d’Angleterre.

Le havre de Surate est à deux lieues de la ville, au village de Suali ; c’est-là où les navires déchargent leurs marchandises, que l’on acheve de porter par terre à Surate. Cette rade a sept brasses d’eau dans la haute marée, & cinq dans la basse.

Les habitans de Surate sont ou Bénians, ou Bramans, ou Monguls. Ces derniers professent le mahométanisme, & sont les plus considérés, tant à cause de leur religion qu’ils ont commune avec le mogol, & avec les principaux seigneurs du pays, qu’à cause qu’ils portent volontiers les armes. Les Bénians au contraire s’appliquent au travail, au commerce, & ont une dévotion extraordinaire pour les choses religieuses.

Long. de Surate suivant Cassini, 89. 51′. 30″. latit. 21. 10′. Long. suivant les P. P. Jésuites, 90. 21′. 30″. latit. 21. 50′. Latit. sur les cartes angloises, 20. 56, & sur les cartes de M. d’Après de Manvillette, 21. 10 ; ce qui est conforme aux observations de Cassini. (D. J.)

SURBAISSEMENT, s. m. (Archit.) c’est le trait de tout arc bandé en portion circulaire ou elliptique, qui a moins de hauteur que la moitié de sa base, & qui est par conséquent au dessous du plein ceintre. Sur-haussement, c’est le contraire. Daviler. (D. J.)

SURBAISSER, (Coupe de pierres.) c’est n’élever une courbure de ceintre ABC fig. 26, qu’au-dessous du demi-cercle ABD, c’est-à-dire faire un ceintre elliptique, dont le grand axe soit horisontal.

SURBANDE, s. f. (terme d’Artillerie.) bande de fer qui couvre le tourillon d’une piece ou d’un mortier quand ils sont sur leur affut ; elle est ordinairement à charniere. (D. J.)

SURBAY, (Géog. mod.) baie sur la côte d’Angleterre, dans Yorck-Shire. Surbay veut dire baie assurée, nom qui lui vient de la bonté de sa rade, qui d’ailleurs peut contenir quantité de vaisseaux. Les anciens l’appelloient Eulimenon, mot qui signifie la même chose. Ptolomée la nomme Eulimenon Gabrantonicorum, du nom du peuple qui habitoit le pays d’alentour. (D. J.).

SURBOUT Arbre, (Charpent.) on appelle arbre

sur-bout une grosse piece de bois tournante sur un pivot qui reçoit divers assemblages de charpente pour des machines. (D. J.)

SURCASE, s. f. (Jeux.) On appelle surcase au trictrac une case remplie de plusieurs dames, ou les dames surnuméraires de cette même case. Académie des jeux. (D. J.)

SURCENS, s. m. (Gram. & Jurispr.) est un second cens qui est ajouté au premier : c’est pourquoi on l’appelle aussi croît de cens ou augmentation de cens.

Il differe du chef-cens ou premier cens, en ce que celui-ci est ordinairement très-modique, & imposé moins pour le profit que pour marque de la seigneurie, au lieu que le surcens est ordinairement plus considérable que le cens, & est établie pour tenir lieu du produit de l’héritage.

Le surcens est seigneurial ou simplement foncier.

Il est seigneurial, lorsqu’il est dû au seigneur censuel outre le cens ; & dans ce cas même il n’a pas les privileges du cens, il n’emporte pas lods & ventes, il se purge par decret faute d’opposition.

Le surcens simple foncier est la rente non-seigneuriale imposée sur le fonds par le propriétaire depuis le bail à cens. Voyez Rente fonciere, Baila rente, Cens, Censive, Fief. Brodeau, sur Paris, titre des censives. (A)

SURCHARGE, s. f. (Gram. & Jurispr.) est une charge ou redevance imposée outre & par-dessus une autre sur un héritage. Le cens est la premiere charge sur un héritage censuel, le surcens ou la rente fonciere est une surcharge.

Mais on entend ordinairement par surcharge l’augmentation qui se trouve faite au cens ou à la rente seigneuriale, sans que l’on en voie la cause. Si l’on fait reconnoître deux sols de cens au lieu d’un ou bien qu’avec le cens ordinaire on fasse reconnoître d’autres prestations qui n’étoient point accoutumées, ce sont des surcharges.

Pour connoître s’il y a surcharge, il faut remonter au titre primitif ou à la plus ancienne reconnoissance. Voyez Loiseau, du déguerpissement, liv. VI. ch. ij. Henrys, Vedel, sur M. de Catelan. (A)

SURCHAUFFER, v. act. (Ouvriers de forge.) c’est brûler le fer en partie par le trop de feu qu’on lui a donné.

SURCHAUFFURE, s. f. c’est le défaut d’un fer surchauffé.

SURCOSTAUX ou RELEVEURS DE STENON, en Anatomie, noms des muscles qui s’attachent sur les côtes.

Ces muscles sont au nombre de trente-deux, seize de chaque côté, douze courts & quatre longs. Les courts viennent des apophyses transverses de la derniere vertebre du col & des onze supérieures du dos, & s’inserent obliquement à chaque côte entre la tuberosité & son angle. Les longs viennent de la 7e, 8e, 9e & 10e vertebre du dos, & se terminent à la 9e, 10e, 11e & 12e côte.

SURCOT, s. m. (Lang. franç.) vieux mot qui signifioit un riche habillement que les dames mettoient sur elles ; ensuite il vint à désigner une sorte de vêtement que les chevaliers de l’étoile institués par le roi Jean, portoient sous leurs manteaux. La lettre de leur institution en parle en ces termes. « Les chevaliers qui seront appellés chevaliers de Notre-Dame ou de la noble maison de l’étoile, porteront sous le manteau surcot blanc ou cote blanche ».

Le surcot étoit un habit fort en usage du tems de S. Louis, les hommes & les femmes en portoient. Joinville raconte que, Robert de Sorbonne lui ayant reproché qu’il étoit plus richement vêtu que le roi, il lui répondit qu’il « portoit encore l’habit que son pere & sa mere lui avoient donné ; mais vous, continua-t-il, qui êtes fils de vilain & de vilaine, avez