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Tournefort distingue huit especes de ce genre de plante, dont il nous suffira de décrire la plus commune. Sphondilium vulgare hirsutum, I. R. H. 320.

Sa tige s’éleve à la hauteur d’une coudée & plus, nouée, velue, cannelée & creuse en-dedans. Ses feuilles sont larges, laciniées, couvertes dessus & dessous d’un duvet assez doux, & d’un goût douçâtre. Ses fleurs naissent sur des ombelles, composées chacune de cinq pétales disposées en fleurs de lis, de couleur ordinairement blanche, & quelquefois purpurine. Quand cette fleur est tombée, le calice qui la soutenoit devient un fruit, composé de deux grandes graines ovales, applaties, d’une odeur désagréable, & d’une saveur un peu âcre ; sa racine est empreinte d’un suc jaunâtre, accompagné d’âcreté. Cette plante croît dans les champs, & fleurit au mois de Mai ou de Juin. Ses feuilles passent pour émollientes, & sa graine est recommandée comme antihystérique, par le d. Willis.

Il ne paroît pas que le sphondilium des modernes, soit celui de Dioscoride, ni de Pline ; car les vertus qu’ils lui attribuent paroissent entierement étrangeres à notre plante. (D. J.)

SPHRAGIDIUM, (Géog. anc.) Pausanias, liv. IX. ch. iij. donne ce nom à un antre de la Béotie, dans le mont Cithéron ; c’étoit l’antre des nymphes Cithéronides, qui a ce qu’on disoit avoient eu le don de prophétie. Du nom de ce lieu, ces nymphes étoient aussi appellées Sphragitides, comme dit Plutarque dans la vie d’Aristide. (D. J.)

SPHRAGITIDES, nymphes, (Littérat.) nymphes du mont Cithéron qui avoient eu le nom de sphragitides, de l’antre appellé sphragidion. Peut-être que ce nom venoit du respect & du silence que l’on gardoit sur ce qui se passoit dans cet antre, de peur de blesser ces nymphes & d’encourir leur indignation ; car σφραγὶς, signifie un cachet, d’où vient le proverbe σφραγῖδα γλώσσῃ ἐπικεῖσθαι, signatum habere, avoir un cachet sur la bouche, pour dire ne point parler, ou garder un profond silence. (D. J.)

SPIAUTER, (Hist. nat. Minéralog.) nom donné par quelques auteurs au zinc. Voyez l’article Zinc.

SPIAGGIA ROMANA, la, (Géog. mod.) c’est-à dire la plage romaine. Les Italiens appellent de ce nom une partie de la Méditerranée, le long de la côte de l’Eglise. (D. J.)

SPICA, terme de Chirurgie, nom qu’on donna à une espece de bandage, parce qu’il représente par ses tours de bande en doloires, les rangs d’un épi de blé.

Le spica est différent, suivant les parties auxquelles on l’applique. On en fait un pour la luxation de l’humerus & pour la fracture de l’acromion & celle du bout externe de la clavicule, voyez Humerus, Acromion, Clavicule ; on fait aussi un spica pour le bubonocele & pour la luxation de l’os de la cuisse.

Pour faire le spica qui convient à la luxation de l’humerus, on prend une bande de trois doigts de largeur, sur six aunes de longueur, & roulée à un chef. On pose l’extrémité de la bande sous l’aisselle opposée ; on tire un jet de bande de derriere en devant, en croisant obliquement les deux épaules ; on passe sur la tête de l’os luxé, sous l’aisselle, & on vient croiser sur le deltoïde : on descend sur la partie antérieure de la poitrine obliquement ; on conduit la bande sous l’aisselle opposée, où l’on assujettit l’extrémité de la bande. On revient par derriere le dos sur le premier jet de bande, pour passer autour de la tête de l’humerus, en formant un doloire avec la premiere circonvolution de la bande : on fait trois ou quatre doloires, & ensuite un circulaire autour de la partie supérieure moyenne du bras. Ce circulaire laisse une espace en Δ ou triangle équilatéral avec le premier croisé de la bande, ce que les

auteurs appellent gerani. On remonte ensuite par un rampant, & on conduit le globe de la bande sous l’aisselle opposée pour terminer par des circulaires autour du corps ; on arrête la bande avec des épingles à l’endroit où elle finit.

Avant l’application de ce bandage, on a soin de garnir le lieu malade & le dessous de l’aisselle avec des compresses.

Le spica pour la clavicule se fait de même, à l’exception que les croisés de la bande se font sur la clavicule.

Pour faire le spica de l’aine, on pose le bout de la bande sur l’épine de l’os ilion du côté de la maladie ; on descend obliquement sur l’aîne entre les parties naturelles ; on entoure la cuisse postérieurement ; on revient croiser antérieurement sur l’aine, on conduit la bande sur l’os-pubis, au-dessus de l’os des iles du côté opposé ; on entoure le corps au-dessus des fesses, & on revient sur le bout de la bande pour continuer en faisant des doloires, quatre ou cinq circonvolutions comme la précédente : on finit par des circulaires autour du corps.

Le spica de la cuisse se fait de même, à l’exception que les croisés qui forment les épis se font sur la partie extérieure & supérieure de la cuisse. Voyez Bande & Bandage. (Y)

SPICNARD, (Botan.) Voyez Nard. (D. J.)

SPICCATO, STACCATO, ad. mots italiens consacrés à la musique, & qui indiquent des sons secs, piqués, & bien détachés. Voyez Piqué, Détaché. (S)

SPIEGELBERG, (Géog. mod.) petit pays d’Allemagne, dans le cercle de Westphalie, entre le comté de Shaumbourg & la Basse-Saxe. Il appartient au Prince de Nassau-Dietz. Il n’a que six lieues de longueur, quatre de largeur, & un bourg qui prend son nom. (D. J.)

SPIETZ, (Géogr. mod.) petite ville de Suisse, dans le canton de Berne, sur le bord du lac de Thoun. (D. J.)

SPIGA, (Géogr. mod.) ou Chizico, petite ville de la Turquie asiatique, dans l’Anatolie, sur la côte de la mer de Marmora, à huit milles de l’île de ce nom au midi. Elle a un port près du cap de Spigola. Il est fort douteux que ce soit la célebre Cysique des anciens. (D. J.)

Spiga la, (Géogr. mod.) petite riviere de la Turquie asiatique, en Anatolie. Elle a sa source au mont Ida, & se décharge dans la mer de Marmora, à onze lieues de Spiga, vers le couchant. On ne doute pas que ce ne soit l’Æsapus de Strabon, ou l’Æsepus de Pline & de Ptolomée. (D. J.)

SPIGELIUS lobe de, Spigelius de Bruxelles, disciple de Casserius & d’Aquapendente, professa l’anatomie & la chirurgie dans l’université de Padoue ; il nous a laissé un corps d’anatomie. Le petit lobe du Foie porte son nom. Nous avons de lui un livre intitulé Spigelii opera omnia. Venet. 1627. fol. Amstelæd. 1644. fol.

SPIGURNEL, s. m. (Hist. mod.) étoit anciennement celui qui avoit la charge des espigurnantia, ou de sceller les actes du roi. Spelman & du Fresne rapportent ce mot sans y ajouter aucune interprétation. Mais il semble qu’il est pris du saxon sparrau, qui signifie serrer, sceller ou assurer. Voyez Kennet’s glos. in paroch. antiquit.

SPILEMBERGO, (Géog. mod.) & SPILEMBERG par les Allemans ; ville de l’état de Venise dans le Frioul, sur le Tajamento, à 10 milles d’Udine, vers les frontieres du Boulonnois. Lazius croit que c’est la Bibium d’Antonin, mais Smiler prétend que Bibium est Billigratz. Long. 30. 46. lat. 46. 11. (D. J.)

SPINA, (Géog. anc.) ville d’Italie au voisinage de Ravenne, près de l’embouchure la plus méridionale