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republica ecclesiastica, Londini 1617 & 1622, en deux volumes in-fol. & l’on en a donné depuis un troisieme volume en Allemagne en 1658. La Sorbonne a censuré plusieurs propositions du premier tome de cet ouvrage ; & Richer a fait sur cet te censure quelques notes, dans lesquelles il n’est pas du sentiment de ses confreres.

Dominis est connu des Physiciens par un petit traité de radiis visûs & lucis, imprimé à Venise en 1611 in-4°. dans lequel il explique les couleurs de l’arc-en-ciel, par deux réfractions de la lumiere solaire & une réflexion entre-deux. Kepler avoit déja eu la même pensée. Descartes a suivi en partie l’explication de Dominis ; mais la véritable exposition de ce phénomene étoit réservée à Newton par le moyen de sa doctrine des couleurs, qui est la seule véritable. (D. J.)

SPALDYNG, (Géog. mod.) ou SPALDING, petite ville à marché d’Angleterre, dans l’Incolnshire, au quartier du Holland, vers l’embouchure du Welland. Elle est toute renfermée de rivieres, de coupures & de marais. (D. J.)

SPALETHRA, (Géog. anc.) ville qu’Etienne le géographe place dans la Thessalie. C’est la Spalathra que Pline, liv. IV. ch. ix. met dans la Magnésie. Le peryple de Scylax fait de Spalathra une ville maritime de la Magnésie. (D. J.)

SPALMADORI, (Géog. mod.) petite île de l’Archipel, près de l’île de Scio, vis-à-vis de Porto-Delphino. Ce fut aux environs de Spalmadori, que les Turcs défirent l’armée navale des Vénitiens en 1695. (D. J.)

SPANDAW, (Géog. mod.) ou SPANDOW, ville d’Allemagne, dans la moyenne marche-de-Brandebourg, sur le Havel, près de son embouchure dans la Sprée, à trois lieues au nord-ouest de Berlin. Avant que d’entrer dans Spandaw, on passe sur la chaussée d’un étang, au milieu duquel est une citadelle très forte, qui renferme un arsenal des mieux fournis d’Allemagne, avec une grosse garnison à cause de l’importance de cette place. La ville est éloignée de la citadelle d’une mousquetade : elle est fortifiée de remparts de terre, & de murailles de brique. Plusieurs françois protestans s’y sont réfugiés, comme dans un sûr asyle. Longitude 31. 20. latitude 52. 34. (D. J.)

SPANGENBERG, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans le bas landgraviat de Hesse, au quartier appellé Ampt-Spangenberg, dont elle est le chef-lieu. Sa situation est à environ 4 milles germaniques au sud-est de Cassel, sur une petite riviere qui se jette dans la Fulde. Longitude, 27. 13. latit. 51. 17. (D. J.)

SPANHEIM, (Géog. mod.) ou SPONHEIM, comté d’Allemagne, dans le bas palatinat. Il est borné au nord par l’électorat de Mayence, au midi par les duchés de Lorraine & de Deux-Ponts, à l’orient par l’électorat du Palatinat, & au couchant par l’électorat de Treves. L’électeur palatin possede la plus grande partie de ce comté. (D. J.)

SPARADRAP, s. m. terme de Chirurgie & de Pharmacie, sorte de toile enduite d’emplâtre de chaque côté. Elle se fait en trempant de la toile demi-usée dans une composition emplastrique, fondue & un peu refroidie. On la polit en la raclant avec une longue spatule. Il y a autant de sortes de sparadrap qu’il y a d’emplâtres dans lesquels on trempe cette toile. On l’appelle communément toile à Gautier, probablement du nom de son inventeur. Elle sert à couvrir le pois qu’on met dans le trou d’un cautere, & peut être employée alternativement plusieurs fois, d’un côté & d’un autre. On préfere dans ce cas, une feuille fraîche de lierre. Le sparadrap

sert à former des bougies pour le canal de l’urethre, & des sondes ou tentes emplastriques pour les sinus, &c. (Y)

SPARAGON, s. m. (Com.) sorte de basse laine qui se fabrique en Angleterre.

SPARAILLON, s. m. (Hist. nat. Ichthiolog) SPARGOIL, SPARLE, spargus, sparus, poisson de mer si ressemblant à la dorade, que les pêcheurs mêmes s’y trompent au premier coup-d’œil ; il en differe cependant, en ce qu’il a le corps plus rond, moins épais, plus applati & moins long : il a rarement plus d’un empan de longueur. L’ouverture de la bouche est moins grande, & la tête plus applatie que dans la dorade, mais le bec a plus de longueur. On reconnoît très-aisément ce poisson par une tache noire qu’il a sur la queue. Les sparaillons restent sur les rivages de la mer : ils se réunissent plusieurs ensemble pendant les froids : leur chair est tendre, mais moins ferme que celle de la dorade. Rondelet, hist. natur. des poiss. part. I. liv. V. ch. iij. Voyez Poisson.

SPARGANIUM, s. m. (Botan.) genre de plante nommée vulgairement en françois ruban d’eau, & dont voici les caracteres. Ses fleurs sont mâles, polypétales, herbacées, garnies d’un grand nombre d’étamines, & fortement attachées à la tige en forme de globes. Ses ovaires sont situés sur la même tige, au-dessous des fleurs mâles dont nous venons de parler. Ce sont de petits tubes recourbés, semblables à des siliques, & qui deviennent en murissant osseux, mono-capsulaires ou bi-capsulaires ; ils contiennent un noyau farineux. Ses ovaires sont aussi en globes semblables à des nœuds. Tournefort en compte trois especes, qui ne méritent aucune description particuliere. (D. J.)

SPARGELLE, s. f. (Botan.) Voyez Spergula. (D. J.)

SPARGOIL, Voyez Sparaillon.

SPARLE, Voyez Sparaillon.

SPARTARIUS campus, (Géogr. anc.) campagne dans Strabon, lib. pag. 160. Il la met en Espagne, & dit que le chemin de Sagunte & de Sétabis à Cordoue, s’éloignoit un peu de la mer, & passoit par cette campagne : Strabon entend parler de la campagne qui étoit aux environs de Carthagene-la-neuve, & où on trouvoit cette espece de jonc appellé spartum, qui avoit donné à la ville le nom de Spartaria, & à la campagne celui de Spartarius campus. C’étoit une espece de jonc blanc & sec, qui croissoit sans eau. Il étoit d’un usage presque universel ; il se filoit & on en faisoit des cordes pour les chariots, des cables pour les vaisseaux, des nattes pour servir de lits, des nasses pour la pêche, des souliers & des habits pour les pauvres gens, & enfin il servoit à brûler : on le transportoit de toutes parts, & surtout en Italie. Cette espece de jonc se trouve encore à-présent dans la même campagne, aux environs de Carthagène. (D. J.)

SPARTE ou LACÉDÉMONE, (Géog. anc.) ville du Péloponnèse dans la Laconie.

J’ai promis au mot Lacédémone, de la décrire ; & comment pourrois-je l’oublier ? Son nom seul rappelle de plus grandes choses, & surtout de plus grandes vertus, que celui de toutes les autres villes de la Grece ensemble. Sa gloire a fait tant de bruit dans le monde, & dans les annales de l’Histoire, qu’on ne se lasse point d’en parler. Les auteurs ont coutume de donner le nom de Spartiates aux habitans de la ville, & celui de Lacédémoniens aux habitans de la campagne. Hérodote, Xénophon & Diodore, ont presque toujours observé cet usage.

Cette ville a été bâtie par Lacédémon, qui regnoit avec Eurotas en Laconie, la 67 année de l’ere atti-