Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 15.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Idsumo, Jebisu, Daikoku, Tossi-toku, Fottei ou Miroku.

3°. Un des principaux points de la religion du sintos consiste à faire des pélerinages fréquens dans la province d’Isjé, où sont les temples consacrés au plus grand de leurs dieux, les femmes ne s’exemptent point de ce devoir ; mais les grands s’en dispensent & font faire ce pélerinage par des substituts. Lorsque les pélerins ont visité les saints lieux d’Isjé, on leur donne une boëte appellée ofavai, qu’ils ont en grande vénération. Voyez Ofavai.

4°. La religion du sintos a des sociétés & des confreries religieuses, & ses moines. Voyez Jammabos.

SINTRA ou CINTRA, (Géog. mod.) montagne de Portunal dans l’Estramadure, à 7 henes de Lisbonne. La terre y forme un cap avancé, que les anciens ont nommé promontorium Lunæ ou promontorium Olisiponente ; c’est le Tagrus ou Tagrum de Varton, rei just. l. II. c. v. Ce cap est un rameau de la montagne Sinua, autrefois nommée mons Lunæ. C’est une montagne qui, par son élévation, se présente de fort loin aux vaisseaux qui rasent cette côte. A l’un des côtés de cette montagne est un gros bourg qui porte son nom. Au sommet de la montagne, il y a un monastere d’une vûe charmante. D’un côté l’on voit l’Océan, de l’autre le Tage, & des deux côtés un paysage agréable de riches campagnes s’offre aux yeux. Au pié de la montagne Sintra, il y avoit anciennement un temple dédié au soleil & à la lune. (D. J.)

SINTZHEIM ou SINSHEIM. (Géog. mod.) ville d’Allemagne dans la Suabe, au petit pays Creigow, à 4 lieues d’Heidelberg, & à même distance d’Heilbron. Cette ville appartient à l’électeur Palatin, & les François la brûlerent avec quantité d’autres en 1689. Long. 27. 34. latit. 49. 15. (D. J.)

SINUESSE, (Géog. anc.) ville d’Italie dans le nouveau Latium, aux confins de la Campanie, au-delà du Liris, sur le bord de la mer. Tite-Live, l. X. c. xxj. lui donne le titre de colonie romaine. La ville de Minturne, selon Strabon, l. V. étoit entre celles de Formies & de Sinuessa. Pline, l. III. c. v. fait de Sinuessa la derniere ville du Latium ajouté, & dit que quelques-uns l’avoient appellé Sinope ; mais Tite-Live, l. X. c. xxj. fait entendre que Sinuessa prit ce nom lorsque les Romains eurent envoyé une colonie dans un endroit où l’on croyoit qu’avoit été Sinope, ville greque : placuit ut duæ coloniæ circà Viscinum & Falernum agrum deducerentur ; una ad ostium Liris fluvii, quæ Minturna appellata ; altera in saliu Vescino, Falernum contingente agrum, ubi Sinope dicitur græca urbs fuisse ; Sinuessa deindè ab colonis romanis appellata. Les habitans de cette ville sont appellés Sinuessani ou populus Sinuessanus par le même historien, & Sinuisani dans une inscription rapportée par Holsten, p. 224.

Il y avoit au voisinage de cette ville des eaux minérales, qui en prenoient le nom d’aquæ Sinuessanæ, & auxquelles on attribuoit la vertu de remédier à la stérilité des femmes, & de remettre l’esprit aux hommes lorsqu’il étoit aliéné. C’étoit des bains d’eaux chaudes ; ce qui a fait que Silius Italicus, l. VIII. vers. 528. a donné à la ville de Sinuessa l’épithete de tepens. Nous voyons dans Tacite, l. XII. c. lxvj. que l’empereur Claude usa de ces bains.

On voit encore aujourd’hui quelques vestiges de Sinuessa, & elles conservent le nom de la ville. Il y a près de Monte-Dracone quelques ruines d’édifices, de même que vers le bord de la mer où sans doute étoient les grandes murailles du port. (D. J.)

SINUEUX, adj. (Gram.) qui ne suit pas la ligne droite. Voyez Sinuosité.

Sinueux, en terme de Chirurgie, se dit des ul-

ceres étroits, profonds & tortueux. Voyez Sinus

& Fistule. (Y)

SINUOSITÉ, s. f. (Phys. & Géogr.) suite de détours en formes d’arcs alternativement placés en sens contraire.

C’est la sinuosité des côtes de la mer qui forme les baies, les ports, & servit de modele à Dédale pour faire son labyrinthe. Voyez Baie, Port, &c. Voyez aussi Labyrinthe.

Sinuosité, s. f. (Ostéol.) nom que les Anatomistes donnent à une cavité oblongue de l’os ; cette cavité est faite en forme de gouttiere, ayant plus d’étendue dans sa longueur que dans sa largeur ; telle est celle qui se remarque à la partie supérieure de l’humerus, &c. (D. J.)

Sinuosité, terme de Chirurgie & d’Anatomie, tour & détour que fait un ulcere dans les chairs. Voyez Sinus & Fistule. (Y)

SINUS ou Sinus droit, en Trigonometrie, est une ligne droite tirée d’une extremité d’un arc perpendiculairement sur le rayon qui passe par l’autre extrémité.

Le sinus d’un arc est la moitié de la corde du double de cet arc. Voyez Arc.

Ainsi la ligne AD, Pl. Trigonom. fig. 1. qui est moitié de la corde AB du double de l’arc AEB, est le sinus droit, ou simplement le sinus de l’arc AE.

Le sinus total est le sinus du quart de cercle HE ou de 90 degrés, c’est-à-dire le sinus total est la même chose que le rayon HC. Voyez Rayon.

Sinus verse est une partie ED du sinus total ou rayon, comprise entre le sinus droit AD & l’arc AE.

1°. Le sinus droit AD étant perpendiculaire au rayon EC ; tous les sinus tirés sur le même rayon, sont paralleles les uns aux autres.

2°. Puisque l’arc AE est la même mesure de l’angle ACE & AI la mesure de l’angle contigu ACI, & le quart de cercle HE la mesure de l’angle droit ; AD est aussi le sinus droit & ED le sinus verse des angles ACE & ACI, & le sinus total est le sinus de l’angle droit.

3°. Deux angles contigus, comme ACE & ACT, ont le même sinus.

4°. Les sinus des angles obtus sont les mêmes que ceux de leur complément à deux angles droits.

5°. Tous les sinus d’arcs semblables ont le même rapport à leurs rayons.

Le sinus du complément ou le co-sinus de l’arc AE est le sinus de l’arc AH, qui est son complément à un quart de cercle. Voyez Co-sinus.

Pareillement le co-sinus de l’arc AH est le sinus de l’arc AE.

Pour avoir en nombre la valeur des sinus, &c. on prend le rayon pour l’unité, & on détermine la valeur des sinus, des tangentes & des sécantes en parties du rayon. Si nous apprenons par l’almagest de Ptolomée, que les anciens divisoient le rayon en soixante parties, qu’ils appelloient degrés, & par là ils déterminoient les cordes en minutes, secondes & tierces, c’est-à-dire en fractions sexagésimales du rayon, dont ils se servoient pareillement dans la résolution des triangles (Voyez Sexagésimal, Degré. &c.) les Arabes sont, à ce qu’il paroît, les premiers qui ont fait usage des sinus ou demi-cordes. Voyez Cordes.

Regiomontanus divisa d’abord, comme les anciens, le rayon en 60 degrés, & détermina les sinus des différens degrés par leurs fractions décimales ; mais dans la suite il trouva qu’il étoit bien plus commode de prendre le rayon pour l’unité, & ainsi il introduisit dans la Trigonométrie la méthode dont on se sert à-présent.

Dans les tables communes des sinus & des tangentes, on conçoit le rayon comme divisé en 10000000