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Serre, s. f. (Sucrerie.) coin long & plat de fer & de buis, dont on se sert pour arrêter les rouleaux ou cylindres de bois, dont on remplit les tambours de fer des moulins à sucre. (D. J.)

Serre, s. f. (terme de Vigneron.) pressurage du marc de raisin au pressoir. Ce mot énergique ne devroit pas rester confiné dans les provinces qui produisent du vin blanc.

Pour faire ce vin blanc, on commence par jetter les raisins sur le pressoir sans les fouler dans la cuve. Après avoir donné proprement la premiere serre, on releve les raisins qui se sont écartés de la masse, & on donne la seconde serre ; ensuite avec une grande pelle tranchante ou taille quarrément les extrémités de la masse des raisins, on rejette par-dessus tout ce qui a été taillé des côtés, & on donne la troisieme serre qu’on appelle pour cette raison la premiere taille. (D. J.)

Serres, terme de Fauconnerie, ce sont les ongles & les griffes d’un oiseau de proie.

SERRE cheval, (Manege.) on nomme cheval serré un cheval qui s’étrécit, & ne s’étend pas assez d’une main à l’autre, qui ne prend pas assez de terrein. Quelquefois un cheval marche trop large, & quelquefois trop serré. Serrer la demi-volte, c’est faire revenir le cheval sur le même terrein où il a commencé la demi-volte. Ecole de cavalerie. (D. J.)

SERRE-BAUQUIERES, s. m. (Marine.) ce sont de longues pieces de bois, sur lesquelles le bout des baux est passé, & qui regnent autour du vaisseau. Voyez Marine, Planche IV. fig. 1. Serre-bauquieres du premier pont cotté 68. Serre-bauquieres du second pont cotté 118.

SERRE-BOSSE, (Marine.) grosse corde amarrée, ou aux bosseurs, ou auprès d’eux, qui saisit la bosse de l’ancre, quand on la retire du vaisseau, & qu’on la tient amarrée sur l’épaule du vaisseau.

SERRE-DE-MAT, (Marine.) voyez Etambraie.

SERRE-FEU, en terme d’Orfevre, est un morceau de fer ou de terre à creuset de différentes grandeurs, mais communément de 6 à 9 pouces de haut. Il fait un demi-cercle un peu alongé qui renferme la case, & qui s’appuie contre le jambage de la forge. Voyez Forge. Il faut que le serre-feu surpasse le couvercle du creuset, de quelque chose en hauteur.

Il y a des trous au serre-feu pour laisser la liberté de souffler avec le soufflet à main. Il ne sert qu’à retenir le charbon autour du creuset. Voyez les fig. & les Pl. d’Orfev.

SERRE-FILE, c’est le dernier homme d’une file de fantassins ou de cavaliers. Voyez File & Évolution. (Q)

SERRE-GOUTTIERES, (Marine.) ce sont des pieces de bois posées sur les bouts des baux, qui donnent contre les alonges & les alonges de revers, ou contre les aiguillettes quand il y en a ; & qui faisant le tour du vaisseau, lui servent de liaison. Elles sont jointes avec les ceintes, les baux & les barrots, avec des chevilles de fer. Voyez Marine, Pl. V. fig. j. Les serres-gouttieres du premier pont, cotés 75, & les serres-gouttieres du second pont, cotés 122.

SERRE-LA-FILE, (Marine.) c’est faire approcher les vaisseaux les uns des autres, quand ils sont en ligne.

SERRE-LIONNE la, (Géogr. mod.) nom corrompu, que donnent les François à une grande riviere d’Afrique en Guinée ; cette riviere est avec raison nommée par les Espagnols & les Portugais, rio di Sierra-Lione, riviere des montagnes des lions, parce qu’elle tire sa source des hautes montagnes d’Afrique, où se trouvent quantité de lions ; ainsi Voyez Sierra-Luione, rio di. (Géogr. mod.) (D. J.)

SERRE-PAPIERS, (Menuiserie.) c’est une sorte

de tablette divisée en plusieurs compartimens, qui se met ordinairement au bout d’un bureau, & où l’on arrange des papiers. (D. J.)

SERREMENT, s. m. (Gram.) sensations sur les parties intérieures, semblables à celle du serrer sur les parties extérieures ; c’est en ce sens qu’on dit un serrement de cœur, un serrement d’estomac, un serrement d’ame.

SERRER, v. act. (Gram.) c’est presser fortement en embrassant, en liant, & en faisant effort pour diminuer le volume. C’est aussi renfermer. On serre un nœud ; on se serre les uns contre les autres ; on est trop serré à table ; serrer la mesure, s’est s’avancer sur son ennemi ; il est serré de près ; voilà une étoffe bien serrée, il y a des alimens qui serrent le ventre ; serrez soigneusement ce que vous ne voudrez pas perdre ; serrer les orangers, c’est les mettre dans la serre ; il se prend aussi au figuré ; un raisonneur serré ; un style serré ; l’ame serrée.

Serrer les voiles, (Marine.) c’est porter peu de voiles.

Serrer de voiles. (Marine.) Voyez Ferler.

Serrer le vent, (Marine.) Voyez Pincer.

Serrer, (Maréchal.) se dit d’un cheval qui se retrécit, & ne s’étend pas assez à une main ou à l’autre, qui ne prend pas assez de terrein. Un cheval marche quelquefois trop large, & quelquefois trop serré.

Lorsqu’un cheval se serre trop, il faut pour l’élargir l’arrêter de la rêne de dedans ; c’est-à-dire, porter en dehors, & le chasser en avant sur des lignes droites avec le gras des jambes. Il faut aussi non seulement, serrer en tournant un cheval qui marche trop large, mais encore le tenir sujet ; & s’il se serre trop, il faut l’aider du gras des jambes, le pincer même s’il ne répond pas, & appuyer ensuite le talon du dehors.

Serrer la demi-volte, c’est faire revenir le cheval sur la même piste où il a commencé la demi-volte.

Serrer la mesure, terme d’escrime, c’est faire un petit pas en avant. Voyez Entrer en mesure.

SERRES ou CERES, (Géogr. mod.) ville de la Turquie européenne, dans la Macédoine au territoire de Jamboli, dans les terres, près de Tricala, avec un archevêché. Quelques savans prennent cette ville pour l’Apollonie en Mygdonie de Pline & de Ptolomée, & cette conjecture paroît fort plausible. Long. 40, 18. Latit. 40, 45. (D. J.)

SERRETTE, SERATULE, s. f. (Hist. nat. Bot.) nom vulgaire d’une espece de jacée, nommée par Tournefort, jacea nemorensis quæ serratula vulgò, I. R. H. 444. C’est la raponticoides nemorosa de Vaillant ; act. Acad. par. 1718.

Sa racine est fibrée, vivace, d’un goût un peu amer ; elle pousse une ou plusieurs tiges à la hauteur de deux ou trois piés, droites, fermes, cannelées, glabres, ou sans poil, rougeâtres, & divisées vers leurs sommités en plusieurs rameaux, garnies de feuilles découpées, comme celles de la scabieuse ordinaire, & différentes de celles d’en bas, qui sont oblongues, larges, plus grandes que celles de la bétoine, entieres, dentelées en leurs bords, lisses, & d’un verd brun ; ses fleurs naissent aux sommets des branches en maniere de petites têtes, oblongues, écailleuses, qui forment chacune un bouquet de fleurons ordinairement pupurins, quelquefois blancs, évasés par le haut, & découpés en lanieres, comme dans les autres especes de jacée, avec cinq étamines capillaires & très-courtes, à sommets cylindriques. Quand ces fleurs sont tombées, il leur succede des semences un peu ovales, & couronnées chacune d’une aigrette. Cette plante croît dans les bois, dans les prés, aux lieux sombres & humides ;