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géographe, Suidas & Lycophron écrivent Scandia. (D. J.)

SCANDER, v. act. (Gram. & Littérat.) terme de Poésie, qui signifie mesurer un vers, ou compter combien il y a de piés ou de syllabes, faire sentir les longues & les breves. Voyez Quantité & Mesure.

Ce mot vient du latin scandere, monter, parce qu’en scandant les vers, il se fait une espece de progression depuis le premier pié jusqu’au dernier.

On ne scande que les vers grecs & latins, la quantité n’étant plus d’usage dans les langues modernes.

On scande différemment chaque espece de vers, l’hexametre d’une façon, l’iambique d’une autre, le sapphique d’une autre, &c. selon le nombre & la nature des piés dont ils sont composés. Voyez Hexametre, Iambique, &c.

SCANDERBADE, (Géog. mod.) ville de l’Indoustan au royaume d’Agra, sous la domination du grand-mogol. Cette ville a été autrefois considérable, car c’étoit la capitale du roi des Patans ; mais elle a perdu sa splendeur depuis qu’elle a été ruinée par Ecbar, qui s’en rendit maître sur le Raja Sélim. (D. J.)

SCANDERBORG, (Géog. mod.) petite ville de Danemark, dans le diocese d’Arrhus, avec un château fortifié. Elle est environnée de lacs poissonneux. (D. J.)

SCANDIA, (Géog. anc.) île de l’Océan septentrional, selon Pline, l. IV. c. xvj. qui semble la distinguer de la Scandinavie. Il n’en parle pas trop affirmativement : sunt, dit-il, qui & alias prodant Scandiam Dumnam, Bergos. Aussi cette région n’étoit-elle guere connue de son tems. Comme la Scandinavie étoit donnée alors pour île, il ne seroit pas impossible qu’on en eût pareillement fait d’autres, de quelques parties du continent des pays septentrionaux, à-moins qu’on ne dise que par Scandia Pline entend les îles qui sont appellées Scandiæ par Ptolomée, & Hemodes par Pomponius Méla. (D. J.)

SCANDILLE, ou SCANDILE, (Géog. mod.) île basse & petite de la mer Ægée près de la côte de Thrace, selon Pomponius Mela, l. II. c. vij. Isaac Vossius remarque que cette île conserve son ancien nom, & qu’on l’appelle présentement Scandole ; les Mariniers disent Schazola. (D. J.)

SCANDINAVIA, (Géog. anc.) SCANDIA ou SCANZIA. Les anciens croyoient qu’au-delà de la mer Baltique, qu’ils connoissoient sous le nom de sinus Codanus, il n’y avoit que des îles, à la plus grande desquelles ils donnoient le nom de Scandinavie ou Scandie.

Pline, l. IV. c. xiij. dit que la grandeur de cette île n’étoit point connue, & que la partie qu’on en connoissoit, étoit habitée par les Hillévions, qui y avoient 500 bourgades. Depuis on connut que la Scandinavie n’étoit pas une île, mais une grande péninsule, qui comprend ce qu’on appelle aujourd’hui la Suede, la Norwege & la Finlande.

Cette prétendue île de Scandinavie est nommée Baltia par Xénophon de Lampsaque qui la met à trois journées de navigation du rivage des Scythes ; & la même île est appellée Basilia par Pithéas.

Ces noms de Baltia & de Basilia pourroient bien être corrompus l’un de l’autre. Jornandès, de reb. Get. c. iij & jv. appelle Scanzia le pays d’où étoient sortis les Goths ; & il dit que ce pays-là étoit, quasi officinam gentium, aut certè velut vaginam nationum, la fabrique du genre humain ; mais dit de M. Montesquieu, « je l’appellerois plutôt la fabrique des instrumens qui ont brisé les fers forgés au midi. C’est-là que se sont formées ces nations vaillantes, qui sont sorties de leur pays pour détruire les tyrans & les esclaves, & apprendre aux hommes que la nature les ayant fait égaux, la raison n’a pu les

rendre dépendans que pour leur bonheur ». (D. J.)

SCANDINAVIE, (Géog. mod.) grande péninsule d’Europe, que les anciens croyoient une île, & qui comprend aujourd’hui le Danemark, la Suede, la Norwege, la Laponie & la Finlande. C’est-là le pays qui peut se vanter d’avoir été la ressource de la liberté de l’Europe, c’est-à-dire, de presque toute celle qui est aujourd’hui parmi les hommes. Rudbech a bien eu raison de chanter sa Scandinavie. Voyez Scandinavia. (D. J.)

SCANDIX, s. m. (Botan.) Tournefort en compte trois especes. Nous décrirons la commune, qu’il appelle scandix vulgaris, semine rostrato. inst. rei herb. 326. en françois peigne de Vénus.

Sa racine est simple, blanche, fibreuse, annuelle, d’un goût tirant sur l’âcre. Elle pousse plusieurs tiges à la hauteur d’environ un pié, grêles, rameuses, velues, vertes en haut, rougeâtres en bas, un peu cannelées. Ses feuilles sont découpées menu, à-peu-près comme celles de la coriandre, attachées à des queues assez longues, d’un goût douçâtre, un peu âcre.

Les sommités des tiges & des rameaux soutiennent des ombelles ou parasols de petites fleurs, à cinq pétales blanches, formées en cœur, & disposées en fleur de lis, avec autant d’etamines capillaires, à sommets arrondis. Lorsque ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits composés de deux graines très longues, semblables à des aiguilles, convexes, sillonnées d’un côté, & applaties de l’autre. Cette plante croît abondamment, & presque par-tout, parmi les blés, dans les champs, & les vignobles ; elle fleurit en Mai & Juin. (D. J.)

SCANDULA, (Architect. des Rom.) terme qu’on trouve dans Vitruve, & qui répond à ce que nous nommons du bardeau. C’étoient de petits ais de bois, minces, & dont les Romains se servoient au-lieu de tuiles pour couvrir les maisons. Cornélius Nepos nous apprend qu’ils furent dans cet usage jusqu’à la guerre de Pyrrhus, c’est-à-dire, jusqu’à la quatre cens soixante & dixieme année de la fondation de Rome. (D. J.)

SCANIE, (Géog. mod.) province de Suede. Voyez Schonen. (D. J.)

SCANTIA, Sylva, (Géog. anc.) forêt d’Italie ou de la Campanie. On lit dans Cicéron, orat. xv. sur la loi agraire, veneat, inquit, sylva scantia : & Pline, l. II. cap. cvij. Exit (flamma) & ad aquas scantias. Cette forêt & ces eaux étoient en Italie, selon les critiques. Ne les devroit-on point placer aussi dans la Campanie ? car Pline, l. XIV. c. iv. dit que la vigne nommée aminea, est appellée santia par Varron. Macrobe, III. saturn. c. xix. fait mention d’un mal qu’il appelle scantianum malum, sans nous faire connoître quel mal c’étoit. (D. J.)

SCANTINIA, loi, (Droit rom.) La loi scantinia avoit été faite contre une certaine débauche que les loix n’ont jamais pu bannir de l’Italie. Il en est parlé dans la lettre de Cicéron. Cœlius lui mande : « Venez au plutôt, vous trouverez bien ici dequoi rire ; vous y verrez Drusus juger les affaires qui ont rapport à la loi scantinia. » Ce Drusus étoit un débauché, qui fut préteur en 703, & qui avoit exercé toutes sortes de violences dans le tems qu’il étoit tribun avec Vatinius. (D. J.)

SCAPHÉPHORE, s. m. (Antiq d’Athènes.) σκαφηφόρος. Les Athéniens nommoient scaphéphores tous les étrangers mâles qui résidoient à Athènes, parce qu’ils étoient obligés, à la fête des Panathenées, de porter en procession de petits bateaux nommés scaphæ, σκάφαι. Potter, Archæol. græc. tom. I. p. 56. (D. J.)

SCAPHISME, s. m. (Hist. anc.) supplice en usage chez les anciens Perses. C’est le même que M. Rol-