Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/315

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du bec est d’un pouce, & celle de la queue de cinq pouces ; les aîles étant pliées s’étendent jusqu’aux deux tiers de la longueur de la queue. Le dessus de la tête est blanc, & plus bas il y a une belle couleur pourprée changeante. Le cou est d’un verd changeant, qui paroît à certains aspects bleu ou de couleur de cuivre bronzé. Tout le reste du corps ; savoir, le dos, le croupion, les petites plumes des aîles, celles du dessus & du dessous de la queue, la poitrine, le ventre, les côtés du corps & les jambes sont d’un brun tirant sur un gris bleuâtre, les grandes & les moyennes plumes des aîles ont une couleur brune. Les yeux sont entourés d’une peau blanche. Le bec est rouge à sa base, & blanc vers l’extrémité. Les piés sont rouges & les ongles gris. On trouve cet oiseau dans toutes les îles de Bahama, à la Jamaïque & à S. Domingue. Brisson, Ornit. t. I. Voyez Oiseau.

ROCHESTER, (Géog. mod.) ville d’Angleterre, dans la province de Kent, sur le Medway, qu’on y passe sur un des beaux ponts d’Angleterre, à 27 milles au sud-est de Londres. Elle est fort ancienne, a titre de comté, & un évêché d’un revenu fort modique. Long. suivant Cassini, 16. 19. lat. 51. 20. & suivant Strect. Long. 17. 56. latit. 51. 26. (D. J.)

ROCHE-SUR-YON, (Géog. mod.) bourg de France, dans le Poitou, sur la petite riviere d’Yon, à 6 lieues au nord-ouest de Luçon, avec titre de principauté, qui appartient à la maison de Conti. Long. 16. 10. lat. 46. 35. (D. J.)

ROCHLIZ, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la Saxe, au cercle de Léipsick, sur la Muldaw, qu’on y passe sur un pont ; elle est munie d’un château, & a des mines de cuivre dans son voisinage. C’est une ville ancienne, car elle a déja été brûlée autrefois du tems de l’empereur Henri II. & elle avoit alors pour seigneurs des comtes qui en portoient le nom. Jean Fréderic, électeur de Saxe, l’enleva, en 1547, au duc Albert, margrave de Brandebourg, mais le duc Maurice la reprit sur l’électeur, & elle est restée à sa postérité. (D. J.)

ROCKENHAUSEN, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans le bas Palatinat. Elle est située entre les châteaux de Reipolzkcirch & de Fralckenstein. (D. J.)

ROCKIZAU, (Géog. mod.) ville royale de Bohème, à trois milles au levant de Pilsen, sur les confins du cercle de Podebroc. Le fameux Ziscka la prit, & la brûla en 1421. (D. J.)

ROCHART, voyez Lamantin.

ROCHET, s. m. (Gram. Hist. mod.) ornement de lin que portent les évêques & les abbés ; il ressemble à un surplis, excepté qu’il a des manches & des poignets, au lieu que le surplis est entierement ouvert & sans manches.

Ménage fait venir ce mot du mot latin rochettus, diminutif de rocchus, dont les écrivains de la basse latinité se sont servis au lieu de tunica, & qui vient originairement du mot allemand rok.

Les chanoines réguliers de S. Augustin portent aussi des rochets par-dessous leurs chappes.

Rochets sont aussi des especes de manteaux que portent en Angleterre les pairs du royaume séans au parlement dans les jours de cérémonies. Voyez Pair & Parlement.

Ceux des vicomtes ont deux bandes ou bords & demi ; ceux des comtes, trois ; ceux des marquis, trois & demi, & ceux des ducs, quatre. Larrey.

Rochet, s. m. (Manufact.) on appelle ainsi chez les marchands de soie, chez les manufacturiers & ouvriers en étoffes d’or, d’argent & de soie, & chez les teinturiers en soie, laine & fil, des bobines plus grosses & plus courtes que les bobines ordinaires. C’est sur ces rochets que tous ces marchands & ou-

vriers devident leurs soies ou pour les vendre, ou

pour les employer, ou pour leur donner quelque préparation de teinture. Dict. de Commerce. (D. J.)

Rochet, (Horlogerie.) nom que les Horlogers donnent à une roue dont les dents ont une figure à-peu-près semblable à celle d’une cremaillere de cheminée. Ces sortes de roues sont ordinairement d’usage dans les encliquetages & dans les échappemens des pendules. Voyez Echappement, Encliquetage, &c. & les fig. dans nos Planches de l’Horlogerie, qui représentent des rochets d’échappement, & d’autres figures qui représentent des rochets d’encliquetage.

ROCHOIR, s. m. (Orfevr.) instrument à l’usage de presque tous les ouvriers qui employent les métaux. C’est une petite boîte de cuivre ronde, & élevée à-peu-près comme la moitié d’un étui rond ; il y a un couvercle, & au-bas un trou auquel est adapté un tuyau sur lequel est une petite bande de métal crenée. Dans le corps de la boîte est renfermé le borax pulvérisé, & on fait tomber cette poudre sur les parties que l’on veut rocher ou saupoudrer de borax, en faisant passer son ongle le long des crans de la petite bande crenée, & en dirigeant le tuyau sur les places où l’on a besoin de borax.

ROCKET, s. m. (Hist. d’Angleterre.) on appelle rockets en anglois les mantelets que portent aux jours de cérémonie les pairs séans au parlement. Ceux des vicomtes ont deux bordures & demi, ceux des comtes trois, ceux des marquis trois & demi, & ceux des ducs quatre. Ce mot vient peut-être de rocchus, qui est employé pour tunica chez les écrivains latins du moyen âge, ou, si l’on veut, de rock, mot teutonique qui signifioit une robe, une tunique. (D. J.)

ROCOU ou ROCOURT, s. m. (Botan.) arbre exotique cultivé dans toutes les îles de l’Amérique. Il est nommé orleana seu orellana foliculis lapaceis, par Herman ; Cat. Hort. Lugd. Bat. 464. Piuk. Almag. 292. Phytog. 209. f. 4. Orleana seu orellana sive urucu, Parad. Prod. 357. urucu ; Pison, éd. 1648. 65. ed. 1658. 133. Cat. Jam. 150. hist. 2. 52. urucu Brasiliensibus ; Marcgr. 61. Kaiabaka, daburi. Ger. Emac. 1554. Archiotl, seu medicina tingendo apta, Hern. 74. Arbor mexicana, fructu castaneæ, coccifera, C. B. Pin. 419. Raii, hist. 2. 1771. Jons. Deudr. 119. Bixa oviedi, J. B. 1. 440. metella Americana maxima tinctoria ; Tourn. Inst. 242. Boerh. Ind. A. 208. arbor finium regundorum, Scalig. Arnotto. Dale.

Cet arbre est de moyenne grandeur ; il pousse de son pié plusieurs tiges droites, rameuses, couvertes d’une écorce mince, unie, pliante, flexible, brune en-dehors, blanche en-dedans ; son bois est blanc, facile à rompre ; ses feuilles sont placées alternativement, grandes, larges, pointues, lisses, d’un beau verd, ayant en-dessous plusieurs nervures roussâtres ; ses feuilles sont attachées à des queues longues de deux ou trois doigts.

Ses rameaux portent deux fois l’année en leurs sommités des bouquets composés de plusieurs petites têtes ou boutons de couleur brune roussâtre ; ces boutons s’épanouissent en des fleurs à cinq pétales, disposées en rose, grandes, belles, d’un rouge pâle, tirant sur l’incarnat, sans odeur & sans goût ; cette fleur est soutenue par un calice à cinq feuilles, qui tombent à mesure que la fleur s’épanouit : au milieu de cette fleur il y a une espece de houpe composée