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Ptarmiques, adj. (Médecine.) ce sont des remedes qui excitent le πταρμός ou l’éternuement. On les nomme aussi errhines & sternutatoires. Voyez Errhines & Eternuement.

On a nommé de ce nom une plante qui fait éternuer, qui fait une famille assez nombreuse ; c’est la ptarmique.

PTELEA, s. f. (Botan.) genre de plante dans le système de Linnæus, & qu’il caracterise ainsi ; le calice est l’enveloppe de la fleur, & se partage en quatre petites parties. La fleur est composée de quatre pétales, ovoïdes, pointus, applatis, plus larges que les segmens du calice, & déployés. Les étamines sont quatre filets aigus ; leurs bossettes sont arrondies ; le germe du pistil est orbiculaire, mais en quelque maniere applati ; le style est court ; il y a deux stigma très-aigus. Le fruit est un feuillet membraneux, circulaire, placé perpendiculairement, avec une cavité dans le milieu, qui contient une seule semence oblongue. Le fruit de ce genre de plante est tout-à-fait semblable à celui de l’orme, mais les étamines sont totalement différentes. Linnæi, gen. plant. p. 49. (D. J.)

Ptelea, (Géog. anc.) c’est le nom d’une bourgade de l’Attique, dans la tribu Œneide, & d’un lieu de l’île de Cos, où il croissoit de l’excellent vin.

PTELEON, (Géog. anc.) ville de Thessalie ; elle a été connue d’Homère, vers. 697. qui dit dans le second livre de l’Illiade :

Herbosam Pteleum, pontoque antrona propinquam,

Tite-Live, liv. XLII. ch. lxvij. nous apprend que le consul P. Licinius ayant trouvé que les habitans avoient abandonné Pteleum, ruina cette ville de fond en comble. Il y a eu quatre autres villes de ce même nom ; l’une dans l’Ionie, les autres dans la Troade, dans le Péloponnèse, & dans la Béotie. (D. J.)

PTERIA, (Géog. anc.) contrée & ville de la Cappadoce, près du Pont-Euxin, & au voisinage de la ville de Synope.

PTÉROPHORES, (Géog. anc.) contrée de la Scythie vers les monts Riphées ; ce nom qui veut dire qui produit des plumes, lui avoit été donné, selon Pline, l. IV. ch. xij. à cause de la neige qui y tombe continuellement en gros floccons comme de plumes. Le P. Hardouin remarque que c’est ce qui avoit donné occasion à la fable qu’Ovide rapporte dans le quinzieme livre de ses Métamorphoses, vers. 356.

Esse viros fama est in hyperboreâ Palesse
Qui soleant levibus velari corpora plumis,
Cùm tritoniacam novies subiere paludem. (D. J.)

PTÉROPHORE, s. m. (Antiq. rom.) on donnoit ce nom dans l’antiquité à ceux des couriers romains, qui venoient apporter la nouvelle de quelque déclaration de guerre, ou de quelque bataille perdue, de quelque échec qu’avoient eu les armées romaines ; on les appelloit ainsi, parce qu’ils portoient des plumes à la pointe de leurs piques ; ce mot vient du grec πτέρον, une aîle, & φέρω, je porte. (D. J.)

PTÉROSPERMADENDRON, s. m. (Botan.) genre de plante établi par le D. Amman ; ce nom qu’il lui a donné est tiré des mots grecs πτέρον, aîle, σπέρμα, semence, & δένδρον, arbre, pour exprimer un arbre dont les semences sont aîlées ; voici les caracteres de ce genre de plante.

La fleur est faite en rose, composée de divers pétales, disposés circulairement. Du calice de la fleur s’éleve le pistil avec un fruit ou embryon, qui devient finalement un vaisseau séminal de la figure d’une gousse, laquelle dans sa maturité s’ouvre au bout, & montre qu’elle est partagée en cinq loges qui contiennent des semences aîlées.

Le D. Amman a décrit deux especes de ce genre

de plante ; la premiere a les feuilles semblables à celles du suber, le liege, anguleuses, & blanches par-dessous ; ses fleurs sont aussi blanches. L’autre espece a les feuilles faites en forme d’oreille, les feuilles & le fruit sont plus grands. Il paroît que la premiere des especes est mentionnée dans le Museum de Petiver, n°. 349. sous le nom de l’arbre de Champana, à fruit ligneux, & à graines aîlées. La seconde espece semble être l’arbre appellé soldat dans le sixieme volume tab. 58. de l’Hortus malabaricus.

Le même D. Amman soupçonne, qu’outre ces deux especes, il y en a quatre autres qui n’ont pas encore été suffisamment examinées dans leurs différens états, pour décider si elles appartiennent proprement à ce genre de plante ou non. Ces quatre especes sont, 1°. l’arbre alcea à feuilles de peuplier nommé the green ebouy à Sainte-Helene, & par les Anglois blakwood. Plukn. Mant. tab. 333. 2°. l’arbre alcea à grandes fleurs rouges, & à feuilles de peuplier noir, blanches en-dessous, appellé par les Anglois the redwood, Plukn Mant. ibid. 3°. l’arbre alcea de la Floride à cinq capsules, portant des feuilles de laurier légerement dentelées, & des graines aîlées ; 4°. l’arbre à fruit pentagone & à graines aîlées, recueillies par le D. Houston, à la Vera-crux. Act. Petropol. vol. 8°. p. 218. (D. J.)

PTERYGION, s. m. terme de Chirurgie, maladie de l’œil, excroissance membraneuse qui se forme sur la conjonctive. Voyez Ongle de l’œil.

Celse donne aussi ce nom à une excroissance charnue, qui vient aux ongles des piés & des mains, & qui les couvre en partie : πτέρύγιον, signifie petite aîle.

La cause de cette maladie vient de l’accroissement de l’ongle vers ses parties laterales, ce qui le fait entrer dans la chair, & cause une douleur continuelle, très-souvent accompagnée de fievre ; l’ongle du pouce du pié est le plus sujet à cette affection, & dans ce cas on ne peut marcher qu’avec beaucoup de peine.

On a observé que les religieux déchaussés ne sont point sujets à cette infirmité ; ceux qui négligent de se couper les ongles, & ceux qui portent des souliers trop étroits, ou dont le paton est trop dur, en sont incommodés, parce que l’ongle n’ayant pas la liberté de pousser en dehors, croît vers les côtés.

On tente de guérir cette maladie, en consommant la chair superflue par le moyen des cathérétiques, & en employant ensuite les dessicatifs : mais on travaille envain ; tant que les pointes de l’ongle subsistent, on ne peut guérir la maladie, & il faut en venir à l’opération.

Il faut d’abord faire tremper le pié dans l’eau chaude pour amollir l’ongle ; le chirurgien fait asseoir le malade sur une chaise plus haute que la sienne ; il met le pié du malade sur son genou, & avec un petit bistouri, il coupe en long la partie de l’ongle qu’il croit devoir ôter ; quand il l’a ainsi séparée du corps de l’ongle, il prend des pincettes pour saisir cette portion & la tirer le plus doucement qu’il lui est possible.

Il y a des petites pincettes incisives, fort commodes pour couper l’ongle. Voyez Tenailles incisives.

Si l’ongle étoit séparé du doigt, il ne faudroit point se servir du bistouri pour inciser l’ongle ; on le couperoit avec des ciseaux, en passant une des pointes dans le jour qui est entre le doigt & l’ongle, & coupant à plusieurs reprises, jusqu’à ce que l’on soit parvenu à la racine.

Cette opération est très-douloureuse, par rapport aux houpes nerveuses qui sont tiraillées. Voyez Ongle.

Après l’opération, on enveloppera le doigt avec de la charpie ; une petite compresse circulaire, une