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toutes sortes de fruits sont nommés naves poma portantes, Ps. xxxj. 26. (D. J.)

Pommé, s. m. (Boisson.) cette boisson se fait avec le jus ou suc qu’on exprime des pommes, en les écrasant sous un pressoir ; on le nomme plus ordinairement cidre. Voyez Cidre.

POMMEAU, s. m. terme général d’ouvriers, ce mot se dit, par exemple, en parlant de selle de cheval, d’épée, de fleuret, &c. C’est pour l’épée ce qui est en forme de petite pomme au bout de la poignée de l’épée ; pour la selle, c’est ce qui est en maniere de pomme au haut, & sur le milieu du devant de la selle du cheval. (D. J.)

Pommeau, en terme de Manege, est une piece de cuivre qui est au haut & au milieu de l’arçon de la selle où l’on attache les pistolets, le chapelet ou quelques hardes qu’on porte. Voyez Selle.

Pommeau, est aussi un gros bouton de fer ou d’argent, que l’on met au bout de la poignée ou de la garde d’une épée pour y servir en quelque façon de contrepoids.

Balzac observe qu’on trouve encore des privileges accordés par Charlemagne, & scellés du pommeau de son épée, lequel lui servoit de sceau & de cachet ; & il promet de les garantir avec cette même épée. Voyez Sceau, Signature.

POMMELÉ, (Maréchal.) voyez Gris.

POMMELLE, s. f. (Bonneterie.) instrument dont se servent quelquefois les fouleurs & apprêteurs de bas, pour tirer la laine des ouvrages de bonneterie en les foulant & apprêtant.

L’article 32. des statuts des Bonnetiers de Paris du mois de Juin 1618, & l’article 18. du reglement des bas au métier du 30 Mars 1700, défendent aux fouleurs & apprêteurs de bas, bonnets, camisoles, & autres ouvrages de bonneterie de laine, de se servir de pommelles & cardes de fer, pour apprêter & appareiller ces sortes de marchandises. Savary.

Pommelle, s. f. terme de Carrier, ce sont les deux petits coins ou morceaux de chêne qu’on met des deux côtés des coins de fer pour faire partir la pierre, c’est-à-dire l’entr’ouvrir & la séparer du banc dont elle fait partie. Ces pommelles sont si nécessaires à cet usage, que si le coin n’en étoit point appuyé quelque gros qu’il fût, & avec quelque force qu’on le poussât, il ne feroit jamais partir la pierre.

Pommelle, s. f. (Corroierie.) instrument dont on se sert pour l’apprêt des cuirs corroyés. Il y en a de trois sortes, deux de bois & l’autre de liege montée sur du bois.

Le grande pommelle de bois est un instrument plat, épais d’environ un pouce & demi ou deux pouces, long de douze & large de six ; le dessous est coupé en-travers par des especes de dents qui tiennent toute sa largeur ; & dessus, il y a une manicle de cuir par où le corroyeur passe la main pour la faire aller & venir sur le cuir. Cette pommelle sert à le manier & à le rendre plus mol, c’est-à-dire plus maniable & plus doux.

La pommelle moyenne, qui est aussi de bois, sert à étirer le cuir pour lui couper le grain ; la pommelle de liege, qui est toute semblable à l’autre, à la réserve qu’à la place des dents elle a un morceau de liege fortement attaché sur le bois ; & la troisieme pommelle dont les Corroyeurs font usage, elle s’emploie à étirer & manier le cuir après qu’il a été rebroussé. (D. J.)

Pommelle, s. f. terme de Plombier, table de plomb battu en rond, & pleine de petits trous ; on met la pommelle à l’embouchure d’un tuyau, pour empêcher les ordures de passer. (D. J.)

Pommelle, (Serrurerie.) espece de penture qu’on met aux portes légeres ; il y en a de coudées, à pivot, en S double, &c.


POMMERAIE, s. f. (Jardinage.) lieu planté de pommiers. Voyez Pommier.

POMMETÉ ou POMMÉS, adj. en terme de Blason, se dit des boutons ronds dont on orne les extrémités de plusieurs pieces de l’écu ; une croix pommetée. Voyez Croix.

Ray au comté de Bourgogne, de gueules au Ray de scarboucle, pommeté & fleureté d’or.

POMMETTE, s. f. (Botan.) nom qu’on donne en Languedoc & en Provence à l’azerolier. Voyez Azerolier.

Pommette, os de la, en Anatomie, épithete des os situés sous cette partie du visage, qui ordinairement est assez rouge & ressemble à une pomme.

On les appelle aussi os zigomatiques, & os malum ou malaire. Voyez nos Planches.

Cet os est articulé avec l’os des tempes, avec le coronal, le sphénoïde & l’os maxillaire. Voyez Sphénoïde, Coronal, &c.

Pommette, (Médec.) en grec μῆλον, en latin malum, maladie de l’œil, qui est une espece de staphylome, dans lequel, par un ulcere de la cornée, l’uvée est sortie en si grande quantité, qu’elle forme une tumeur un peu plus grande & un peu plus grosse que celle du staphylome, & représentant en quelque façon une petite pomme. Cette maladie est incurable, détruit entierement la vûe, &, pour comble de malheur, fait une triste difformité. (D. J.)

Pommette, terme d’Arquebusier, ce sont des plaques creuses & rondes qui ont des oreilles aussi assez longues, de fer, de cuivre ou d’argent, avec lesquelles les Arquebusiers garnissent le haut des crosses, tant des pistolets de poche que d’arçon, & les y attachent avec des visses.

Pommette, s. f. terme de Lingeres, elles appellent pommettes de fort petits pelotons de fil placés également sur les poignets des chemises, & de quelques autres ouvrages entre les arriere-points.

POMMETTER, ou PLYETER, terme de Pêche, usité dans le ressort de l’amirauté de la Rochelle ; cette pêche se pratique entre la pointe ou le grouin de la tour des Baleines jusque vers les portes où il se trouve des fonds de vase & de grève, où les Pêcheurs, hommes & femmes, viennent de basse-eau faire une pêche à pié sans autre instrument qu’un petit digon de fer, & quelquefois même sans instrument. Pour cet effet de basse marée ils marchent sur le terrein qui n’a que peu ou point d’eau, & par le mouvement qu’ils se donnent, ils amollissent les sables & les vases, & y sentent aisément le poisson qui s’y est enfoncé, qu’ils prennent à la main ; cette pêche est semblable à celle des flets ou autres poissons plats ; elle se fait de basse mer, tant de jour que de nuit, au feu comme celle de la foüane, fougne, ou houche. On nomme cette sorte de pêche, ou plutôt l’action de prendre le poisson de cette maniere, pommetter & plyeter.

POMMIER, malus, s. m. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le calice de cette fleur devient dans la suite un fruit charnu, presque rond, & qui a ordinairement à chaque bout un ombilic : ce fruit est divisé en loges, & renferme des semences colleuses & oblongues. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Pommier, malus, (Jardinage.) grand arbre qui se trouve plus ordinairement dans les climats tempérés de l’Europe que dans les autres parties du monde. Cet arbre s’étend beaucoup plus qu’il ne s’éleve ; sa tige est courte ; sa tête est garnie de quantité de rameaux épineux, qui en prenant une direction horisontale se courbent sous le poids des feuilles & des fruits, & retombent souvent jusqu’à terre. Son écorce se renouvelle & tombe par lambeaux ;