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d’Espagne de l’or & de l’argent en plaque.

Plaque, terme d’Eaux & Forêts, c’est la marque du marteau, qu’on met sur des arbres pour tirer des aligemens de l’un à l’autre. (D. J.)

Plaque, (Ferranderie.) morceau de fer ou de fonte figuré, épais d’environ un bon pouce, haut d’un pié & demi, quelquefois plus, & large d’autant ou environ, que l’on attache avec des morceaux de fer, que l’on appelle pattes, au contrecœur de la cheminée, afin que le feu ne le gâte pas. (D. J.)

Plaque. Les Fourbisseurs appellent ainsi la partie de la garde de l’épée qui couvre la main ; elle est ordinairement ouvragée & treillisée. Voyez Epée & Garde, & la Pl. du Cizeleur-Damasquin. & la Pl. du Doreur sur métaux.

Plaque, parmi les Horlogers signifie en général une piece de métal large & mince ; la plaque d’une pendule est celle sur laquelle on fixe le cadran d’un côté, & qui de l’autre s’attache au mouvement au moyen de quatre faux piliers, on l’appelle aussi fausse plaque.

Plaque du poussoir dans une montre à répétition se dit d’une piece d’acier, qui par le moyen de trois vis s’ajuste dans l’intérieur de la boëte contre le poussoir, voyez la fig. 59. Pl. XI. de l’Horlogerie. Cette plaque par sa partie en deux, partage le trou du canon de la boëte dans lequel entre le poussoir, par ce moyen elle l’empêche de tourner dans ce canon, & même d’en sortir. Voyez Poussoir.

Plaque, (Jardinage.) est la partie de la fleur qui soutient son calice.

Plaque, (Lutherie.) dans les orgues on appelle plaque, des morceaux de plomb de forme ronde que l’on soude sur certains tuyaux pour les boucher, & leur faire rendre ainsi un son plus grave d’une octave, que celui qu’ils rendroient s’ils étoient ouverts, voyez la fig. 32. B. Pl. d’Orgue, qui représente un tuyau des tailles du bourdon bouché à rase ; 3 est la plaque à souder sur le tuyau, 4 une autre plaque percée pour le tuyau à cheminée C : on commence par souder la cheminée 2 à la plaque, & l’on soude ensuite celle-ci au tuyau. Voyez l’article Orgue.

Plaques de plomb, (Marine.) pour divers usages, il y en a pour couvrir la lumiere des canons, & pour en boucher l’ame, pour étancher les voies d’eau qui se font dans un combat.

Plaque, piece d’argenterie ouvragée, au bas de laquelle il y a un chandelier ; on en fait aussi de glaces de miroir, de cuivre, & de fer-blanc. (D. J.)

Plaque, (Papeterie.) piece de fer dentelée, qui s’ajuste dans la cuve du moulin à papier à cylindre ; voyez-en la description & l’usage à l’article Moulin à papier à cylindres, & la fig. Pl. de Papeterie.

Plaque, terme de Perruquiers, qui se dit des perruques en bonnets, c’est la partie de la perruque qui couvre précisément l’occiput.

Plaque, en terme de Cornetier, est une piece de fer, plate & presque quarrée, qui aide à applatir les gabins dans la presse à vis, comme la presse à coins. Voyez Presse a vis & Presse a coins. Voyez Pl. du Cornetier.

Plaque, (Monnoie.) ancienne monnoie d’argent de Flandres, & qui avoit cours dans les Pays-Bas, d’où son usage passa en France. M. le Blanc dit, en parlant de Charles VII, que pour monnoie d’argent, on fit pendant son regne des gros d’argent fin, & des plaques à l’imitation de celles que le duc de Bourgogne faisoit faire dans les Pays-Bas : celles du roi se fabriquoient à Tournai ; elles étoient d’argent fin, & pesoient soixante-huit ou soixante-neuf grains ; il y en avoit aussi quelques-unes de billon, c’est-à-dire au-dessous de cinq deniers de loi. Il est parlé des plaques dans un édit d’Henri VI, roi d’Angleterre, en date du 26 Novembre 1426 ; ce mot s’écrivoit en

anglois plake, & selon Skinner, venoit de plaque, qui signifioit une petite lame de métal. (D. J.)

Plaque-sein, s. m. terme de Vitrier, espece de petite écuelle de plomb un peu en ovale, dans laquelle les Vitriers détrempent le blanc dont ils signent ou marquent les endroits des pieces de verre, qu’ils veulent couper au diamant. Savary. (D. J.)

Plaques antiques, (Antiq. Rom.) il nous est resté de l’antiquité plusieurs plaques de différens métaux, & même d’or, lesquelles étoient ornées de figures en relief, ou de desseins en creux ; elles servoient à différens usages dont la plûpart nous sont inconnus, & nous ne faisons que soupçonner une partie des autres. Quoi qu’il en soit, le travail de ces monumens mérite l’attention des curieux. Vous en trouverez plusieurs gravures dans le recueil des Antiq. égypt. étrusq. grecq. & rom. de M. de Caylus, tom. II.

PLAQUÉ, Cuir, (Corroyeur.) on appelle cuirs plaqués, les cuirs forts qui ont été plainés & tannes, & qu’on a fait sécher après avoir été tirés de la fosse au tan.

PLAQUER, v. act. (Architect.) Ce terme a deux significations dans l’art de bâtir ; on dit plaquer le plâtre, pour dire l’employer avec la main, comme pour gobeter & hourder, & plaquer le bois, qui est l’appliquer par feuilles minces sur un assemblage d’autre bois, comme le pratiquent les Ebénistes. (D. J.)

Plaquer, (terme d’Ebéniste.) On dit plaquer le bois, pour dire l’appliquer par feuilles déliées sur un assemblage d’autre bois.

Plaquer, (Jardinage.) c’est le vrai terme dont on doit se servir pour le gazon, & non pas dire poser. Voyez Gazon.

PLAQUIS, s. m. (Archit.) espece d’incrustation d’un morceau mince de pierre ou de marbre, mal fait & sans liaison, qui dans l’appareil est un plus grand défaut qu’un petit clausoir dans un trumeau ou un cours d’assises.

PLASENCIA, (Géog. mod.) ville d’Espagne dans l’Estramadure, au milieu des montagnes, sur la petite riviere de Xerte. Elle est dans un canton admirable nommé la Vera de Plasencia, à 30 lieues au midi de Salamanque, & à 34 au couchant de Tolede.

Cette ville fut bâtie l’an 1170 par Alfonse III. roi de Castille, à l’endroit où étoit autrefois un village nommé Ambracius. Ce prince y fonda un évêché qui est suffragant de Compostelle, & qui jouit de 40 mille ducats de revenu. Elle a titre de cité, est bien bâtie & défendue par un château. Longit. 12. 28′. latit. 39. 52′.

Le canton nommé la Vera de Plasencia, est un pays de montagnes & de vallées délicieux, le plus peuplé & le plus fertile de toute l’Espagne, après l’Andalousie. Il a 12 lieues de longueur sur 3 de largeur. Les campagnes y sont couvertes de jardins où croissent d’excellens melons, & des champs qui produisent du grain en abondance. Les vallons & les montagnes sont tapissés de forêts d’arbres fruitiers, chargés de pêches, d’abricots, de citrons, d’oranges, de grenades, de figues, &c. qui sont d’un goût exquis. On y fait d’excellent vin, & on y cultive le lin. Les fontaines y donnent de belle eau vive, & forment quantité de ruisseaux. En un mot, tout rit dans ce petit pays, & le soleil l’embellit de ses plus doux rayons. (D. J.)

Plasencia, (Géog. mod.) ville d’Espagne, dans le Guipuscoa ; elle est dans la vallée de Marquina, au bord de la riviere de Deva, à 3 lieues au-dessous de Mondragon, à 12 au sud-ouest de Bilbao, & à 25 nord ouest de Pampelune. Il y a beaucoup de mines de fer aux environs, & on y fabrique toutes sortes d’armes. Long. 15. 3. lat. 43. 15.

PLASMES, (Droguerie.) émeraudes brutes pro-