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de Mercator, &c. & Navigation.

Navigation plane ; c’est l’art de calculer par le moyen d’une carte plane, ou bien de représenter sur une pareille carte les différens cas & les différentes circonstances du mouvement d’un vaisseau. Voyez Carte plane.

La navigation plane est fondée sur la supposition que la terre soit plate : quoique cette supposition soit manifestement fausse, néanmoins en plaçant sur une carte les lieux conformément à cette idée, si l’on divise un long voyage en un grand nombre de petits, on pourra, avec une pareille carte, naviguer assez juste. Voyez Navigation. Chambers. (E)

Nombre plan est celui qui peut résulter de la multiplication de deux nombres l’un par l’autre ; ainsi 20 est un nombre plan, produit par la multiplication de 5 par 4. Voyez Nombre.

Un lieu plan, en Géométrie, est un terme dont se servoient les anciens géometres pour exprimer un lieu géométrique, à la ligne droite ou au cercle par opposition à un lieu solide, qui étoit une parabole, une élipse ou une hyperbole. Voyez Lieu.

Probleme plan, en Mathématiques, c’est un problème qui ne peut être résolu géométriquement que par l’intersection d’une ligne droite & d’un cercle, ou par l’intersection des circonférences des deux cercles. Voyez Probleme, Equation & Construction. Chambers. (E)

Plan concave & Plan convexe, terme de Dioptrique, verre plan concave est celui dont une des surfaces est plane, & l’autre concave. Voyez Verre & Concave.

On suppose ici que la concavité soit sphérique, à moins que l’on ne dise expressément le contraire. Sur le foyer des verres plans concaves, Voyez Verre.

Plan convexe, verre plan convexe est celui dont une des surfaces est convexe, & l’autre plane. Voyez Convexe.

La convexité est supposée sphérique, à moins qu’on ne dise expressément le contraire. Sur le foyer de ces verres, voyez Verre, &c.

Le verre plan convexe ou plan concave, a sa surface plane tournée vers l’objet, & sa surface convexe ou concave vers l’œil ; & le verre convexe plan ou concave plan, a la surface plane tournée vers l’œil, & la surface convexe ou concave vers objet. (O)

Plan, (Archit. civile.) Un plan est la représentation de la position des corps solides, qui composent les parties d’un bâtiment pour en connoître la distribution.

On nomme plan géométral, celui dont les solides & les espaces sont représentés dans leur naturelle proportion.

Plan relevé, celui où l’élévation est élevée sur le géométral, en sorte que la distribution en est cachée.

Plan perspectif, celui qui est par dégradation selon les regles de la Perspective, pour rendre les plans intelligibles. On en marque les massifs d’un lavis noir, les sallies qui posent à terre se tracent par des lignes planes ; & celles qui sont supposées au-dessus, par des lignes ponctuées. On distingue les augmentations ou réparations à faire, d’une couleur différente de ce qui est construit ; & les plaintes ou lavis de chaque plan, se font plus clairs, à mesure que les étages s’élevent.

Plan régulier, est celui qui est compris par des figures parfaites, dont les angles & les côtés opposés sont égaux.

Plan irrégulier, celui qui est au contraire de biais ou de travers, en tout ou en partie par quelque sujétion.

Plan figuré, celui qui est hors des figures, & est composé de plusieurs retours avec enfoncemens quarrés ou circulaires, angles saillans, pans coupés, &

autres figures capricieuses qui peuvent tomber dans l’imagination des architectes, & qu’ils mettent en œuvre pour se distinguer par des productions extraordinaires.

Plan en grand, est celui qui est tracé aussi grand que l’ouvrage, ou sur le terrein avec des lignes ou cordeaux attachés à des piques, pour en marquer les encoignures, les retours & les centres ; & pour faire la couverture des fondemens, ou sur une aire pour servir de parc aux appareilleurs, & planter avec exactitude le bâtiment.

On trouve dans les ouvrages d’architecture de Scamozzi, Palladio, Vignole, Goldman & Daviler, des modeles de plans d’architecture civile. (D. J)

Plan, (Archit. milit.) représentation du dessein ou trait fondamental d’un ouvrage de guerre, selon la longueur de ses lignes, selon les angles qu’elles forment, & selon les distances qui sont entr’elles, & qui déterminent les largeurs des fossés, & les épaisseurs des remparts & des parapets ; de sorte que le plan représente un ouvrage tel qu’il paroîtroit à rez-de-chaussée, s’il étoit coupé de niveau sur ses fondemens : mais il ne marque pas les hauteurs & les profondeurs des parties de l’ouvrage, ce qui est le propre du profil, qui aussi n’en marque pas les longueurs, chacun d’eux ayant cela de commun qu’ils figurent les largeurs & les épaisseurs de ces parties.

Un plan, en terme d’architecture militaire, est donc le circuit intérieur d’une forteresse accompagnée de ses ouvrages extérieurs. On sépare dans les plans les parties élevées des autres, par des ombres grisâtres. On donne un peu de rouge aux murailles, & un peu de jaune au terre-plein ; le talus extérieur se peint en verd foncé ; les parapets sont un peu plus clairs ; le glacis fort clair ; le terre-plein & le chemin-couvert brun, & l’eau du fossé bleuâtre. Lorsque le fossé est sec, on le teint en brun, & on le ponctue.

Plan, (Jardinage.) c’est le dessein sur le papier qu’on se propose d’exécuter, soit d’un bâtiment, soit d’un jardin, d’un bois, d’un potager & autres.

Plan, en Peinture, signifie généralement tous les lieux sur lesquels posent les objets qui entrent dans la composition d’un tableau. On dit cette figure, cet arbre, cette colonne, ne sont pas sur le même plan. Il faut qu’on distingue les plans sur lesquels posent les objets.

Plan à veue d’oiseau, terme de Dessein, c’est un objet, un dessein représenté tel qu’on le verroit si l’on étoit élevé comme cet oiseau : on dit dessiner une ville à veue d’oiseau. (D. J.)

Plan de jardin, (Dessein de Perspect.) plan qui est ordinairement relevé sur le plan géométral, & dont les arbres, le treillage & la broderie sont colorés de verd, les eaux de bleu, & la terre de gris, ou d’une couleur rougeâtre.

PLANARIA, (Géog. anc.) 1°. île d’Italie dans la mer de Ligurie, à 60 milles de l’île de Corse, selon Pline, liv. III. ch. vj. Ce nom lui avoit été donné à cause de sa figure ; car elle est unie & basse. Elle conserve encore son nom, car on l’appelle aujourd’hui Planosa, & en francois Planouse, île située au nord-ouest de l’île d’Ilva, entre la Toscane & l’île de Corse. 2°. Pline, liv. VI. ch. xxxij. donne ce nom à une des îles Fortunées. Le P. Hardouin dit que c’est l’île d’Enfer, ou l’île Ténériffe. (D. J.)

PLANCHE, s. f. en Archit. voyez Ais.

Planche, (Commerce de bois.) ais ou piece de bois de sciage, large & peu épaisse. Les bois dont on fait le plus ordinairement les planches, sont le chêne, le hêtre, le sapin, le noyer, le poirier & le peuplier.

Planche à pain, en terme de Blanchisserie, une planche percée jusqu’à la moitié de son épaisseur seulement, de deux rangées de cinq trous du moule,