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razins, parce que leurs troupes auxiliaires étoient divisées en tribus.

PHYLE, ou PHYLA, ou PHYLON, (Géog. anc.) bourgade de l’Attique, voisine de Decelia ou Decelea. Cornelius Nepos in Thrasibulo, c. ij. l’appelle castellum munitissimum ; & Diodore de Sicile, l. IV. c. 33. qui en parle dans les mêmes termes, ajoute que ce lieu étoit à cent stades d’Athenes. Etienne le géographe place Phyle dans la tribu Œnéide. Cela dit, Cellarius, Géog. anc. liv. II. c. xiij. fait naître une difficulté. Il s’agit de savoir si Phyle étoit bien près de Décelia, dans la partie orientale de l’Attique ; car la tribu Œnéide s’étendoit plutôt du côté du couchant. Les habitans sont appellés Phylasii par Aristophane, Suidas, Xénophon.

PHYLLANTHUS, (Botan.) c’est le genre de plante nommé par Martin, nyuri ; ainsi que dans l’Hortus d’Amsterdam & de Malabar. Voici les caracteres de ce genre de plante ; les fleurs sont les unes mâles, & les autres femelles, produites sur la même plante : dans les fleurs mâles, le calice est composé d’une seule feuille en forme de cloche, & divisée en six segmens ovales & obtus ; ils sont colorés, & forment la fleur entiere. Les étamines sont trois filets plus courts que le calice, & attachés fermement à sa base ; les bossettes des étamines sont doubles dans la fleur femelle ; mais le calice est semblable à celui de la fleur mâle. Le nectarium environne le germe du pistil, & forme comme une bordure à douze angles. Le germe est arrondi, mais formant trois angles obtus ; les stiles au nombre de trois, sont fendus à leur extrémité ; les stigmates sont obtus ; le fruit est une capsule arrondie, marquée de trois sillons, & contenant trois loges, composées chacune de deux valvules. Les graines sont uniques, arrondies, & ne remplissent pas entiérement les loges de la capsule. Linnæi gen. plant. 447. Martin, Hort. malab. vol. X. p. 27. (D. J.)

PHYLLITES, (Hist. nat.) nom employé par les Naturalistes, pour désigner des pierres sur lesquelles on voit des feuilles empreintes, ou bien à des feuilles pétrifiées.

PHYLLOBOLIE, s. f. (Antiq. grecq.) φυλλοϐολια, mot qui désigne l’usage où étoient les anciens, de jetter des fleurs & des feuilles de plante sur le tombeau des morts. Les Romains en prenant cette coutume des grecs, joignoient aux fleurs quelques flocons de laine. La phyllobolie se pratiquoit aussi à l’occasion des victoires gagnées par un athlete dans quelqu’un des jeux publics ; on ne se contentoit pas de jetter des fleurs au victorieux, mais encore à tous ses parens qui se trouvoient dans sa compagnie.

PHYLLON, s. m. (Botan.) nom que les Bauhins, Pathinson & Ray, donnent à deux especes de mercuriale, dont l’une est appellée par Tournefort, mercurialis fruticosa, incana, testiculata ; & l’autre, mercurialis fruticosa, incana, spicata, parce que les fleurs de cette derniere naissent en épis. (D. J.)

PHYLLUS, Géog. anc.) ville de Thessalie. Strabon, liv. IX. p. 435. dit que c’est dans cette ville, qu’étoit le temple de Jupiter Phylléen. Ortelius croit que c’est la ville Phylleius d’Apollonius ; il croit aussi que c’est la même que Stace appelle Phyllos. Il s’embarrasse peu du témoignage de Placidus, qui lui est contraire. Placidus, dit-il, est un grammairien, & ces sortes de gens ne sont pas fort exacts en fait de géographie.

PHYLOBASILE, s. m. (Antiq. grecq.) les phylobasiles, φυλοϐασιλεις, étoient chez les Athéniens des magistrats qui avoient sur chaque tribu particuliere le même emploi, la même dignité, que le βασιλεὺς avoit par rapport à toute la république ; on choisissoit les phylobasiles d’entre la noblesse, ils avoient l’intendance des sacrifices publics, & de tout le culte

religieux qui concernoit chaque tribu particuliere ; ils tenoient leur cour ordinairement dans le grand portique appellé βασιλεῖον, & quelquefois dans celui qu’on nommoit βοκολεῖον. Potter, Archæol. grecq. tom. I. p. 78. (D. J.)

PHYME, s. m. (Médec.) φύμα, de φύομαι, je nais de moi-même ; ce mot désigne dans la signification générale toutes sortes de tubercules ou de tumeurs, qui s’élevent sur la superficie du corps, sans cause externe ; augmentent, s’enflamment, & suppurent en peu de tems. Conformément à cette description, Hippocrate appelle phymata, toutes erruptions ou tubercules qui viennent d’un sang vicié, & qui sont excitées sur la peau par la force de la circulation. 2°. Phymata dans Gallien, désigne des inflammations des glandes qui surviennent tout d’un coup & suppurent en peu de tems ; 3°. on trouve aussi le même mot employé pour désigner des tumeurs scrophuleuses auxquelles les enfans sont sujets ; 4°. Celse rend le mot phymata pulmonum, par tubercules. Seneque en fait de même, & rapporte qu’une personne ayant reçu un coup d’épée d’un tyran qui en vouloit à sa vie, ne fut que légerement blessé, & eut le bonheur d’être guéri par ce coup d’un abscès, tuber, qui l’incommodoit beaucoup. Pline qui raconte la même histoire lui donne le nom de vomique, vomica. 5°. Phyme chez les modernes, désigne une tumeur des glandes, ronde, plus petite & plus égale que le phygéthlon, moins rouge & moins douloureuse, qui s’éleve & suppure promptement. (D. J.)

PHYRAMMA, (Mat. méd. anc.) nom donné par quelques-uns des anciens auteurs, à la gomme ammoniac, particulierement à celle qui étoit douce & ductile entre les doigts ; mais il n’est pas trop certain que la gomme ammoniac de ces tems-là soit la même que la nôtre.

PHYSCE ou PHYSCA, (Géogr. anc.) ville de la Mœsie inférieure, selon Ptolomée, liv. III. c. x. qui la place entre les embouchures de l’Axiacus & du Tyras. Niger dit qu’on l’appelle présentement chosabet. (D. J.)

PHYSCUS, (Géog. anc.) il y a plusieurs lieux de ce nom ; savoir, 1°. Une ville de l’Asie mineure, dans la Doride, sur la côte, vis-à-vis de l’île de Rhodes, selon Diodore de Sicile, liv. XIV. Strabon, liv. XIV. p. 652. ce dernier dit qu’elle avoit un port ; elle est nommé Physcia par Etienne le géographe, & Physca par Ptolomée, liv. V. ch. ij. 2°. Une ville des Ozoles de la Locride, Plutarque en parle dans ses questions grecques ; 3°. une ville de la Carie, selon Etienne le géographe ; 4°. une ville de la Macédoine, selon le même auteur ; 5°. il donne aussi ce nom à un port de l’île de Rhodes ; 6°. un fleuve aux environs de l’Assyrie, suivant un passage de Xénophon, l. II. de Cyri exped. cité par Ortelius ; 7° une montagne d’Italie dans la grande Grece, près de Crotone, selon Théocrite. Idyl. 4. (D. J.)

PHYSICIEN, s. m. On donne ce nom à une personne versée dans la Physique ; autrefois on donnoit ce nom aux Médecins, & encore aujourd’hui en anglois un médecin s’appelle physicien. Voyez Physique & Médecine. (O)

Physico-Mathématiques, (Sciences.) On appelle ainsi les parties de la Physique, dans lesquelles on réunit l’observation & l’expérience au calcul mathématique, & où l’on applique ce calcul aux phénomenes de la nature. Nous avons déja vû au mot Application, les abus que l’on peut faire du calcul dans la Physique ; nous ajouterons ici les réfléxions suivantes.

Il est aisé de voir que les différens sujets de Physique ne sont pas également susceptibles de l’application de la Géométrie. Si les observations qui servent de base au calcul sont en petit nombre, si elles