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voit été formée ni introduite, & sans qu’on puisse dire ladite prescription avoir été interrompue.

L’ordonnance de 1629, art. 91. ordonne l’exécution de celle de Roussillon dans tout le royaume.

Cependant la péremption n’a pas lieu en Dauphiné, ni en Franche-Comté, si ce n’est au bout de 30 ans.

En Artois & au parlement de Bordeaux elle a lieu au bout d’un an de cessation de procédures.

Au parlement de Toulouse la péremption de 3 ans a lieu, mais on observe sur cela plusieurs distinctions qui sont expliquées par M. Bretonnier au mot péremption.

Le parlement de Paris a fait, en 1691, un arrêté sur les péremptions, portant

1°. Que les instances intentées, bien qu’elles ne soient contestées, ni les assignations suivies de constitution & de présentation de procureur par aucune des parties, seront déclarées péries, en cas que l’on ait cessé & discontinué les procédures pendant 3 ans, & n’auront aucun effet de perpétuer ni de proroger l’action, ni d’interrompre la prescription.

2°. Que les appellations tomberont en péremption, & emporteront de plein droit la confirmation des sentences, si ce n’est qu’en la cour les appellations soient conclues ou appointées au conseil.

3°. Que les raisons réelles & les instances de criées des terres, héritages, & autres immeubles, ne tomberont en péremption lorsqu’il y aura établissement de commissaire, & baux faits en conséquence.

4°. Que la péremption n’aura lieu dans les affaires qui y sont sujettes, si la partie qui a acquis la péremption reprend l’instance, si elle forme quelque demande, fournit des défenses, ou si elle fait quelqu’autre procédure, & s’il intervient quelqu’appointement ou arrêt interlocutoire ou définitif, pourvu que lesdites procédures soient connues de la partie & faites par son ordre.

La péremption n’est point acquise de plein droit, il faut qu’elle soit demandée & prononcée, & la moindre procédure faite avant la demande suffit pour couvrir la péremption.

Au conseil du roi il n’y a jamais de péremption.

Au parlement elle n’a pas lieu pour les appellations conclues ou appointées au conseil.

On juge aussi aux requêtes du palais que les instances appointées ne périssent point.

On tient pour maxime au palais, que le décés d’une des parties, ou de son procureur, empêche la péremption.

Il y a certaines matieres dans lesquelles la péremption n’a point lieu, telle que les causes du domaine, de régale, les appellations comme d’abus, & en général toutes les causes qui concernent le roi, le public, ou la police, l’état des personnes, & les procès criminels, à moins qu’ils ne soient civilisés.

Voyez le traité des péremptions de Menelet, les notes sur Duplessis, tr. des prescript. liv. II. ch. j. sect. 2. le recueil de quest. de Brétonnier, au mot Péremption, & ci-après les mots Péremptoire & Périmé.

PÉREMPTOIRE, adj. m. & f. (Jurispr.) se dit de ce qui tranche toute difficulté, comme une raison ou un moyen ou une exception péremptoire. L’ordonnance de 1667, tit. 5. art. 5. veut que dans les défenses soient employées les fins de non-recevoir, nullités des exploits, ou autres exceptions péremptoires, si aucunes y a, pour y être préalablement fait droit. Voyez Exception, Moyen, Nullité, Péremption.

PÉRÉNA, la, (Géog. mod.) c’est la même ville qu’on nomme aujourd’hui Coquimbo, & qui fut bâtie par Petro de Valdevia, en 1544. Les arbres y sont si chargés de fruits, que les habitans sont obligés au commencement de l’été d’en abattre une moitié,

pour que les arbres puissent supporter le reste. Voyez Coquimbo. (D. J.)

PÉREQUATEURS, s. m. pl. (Antiq. rom.) gens préposés à la répartition égale des impôts sur les campagnes. Ils furent institués sous Constantin appellé le Grand. Le but de leur fonction étoit louable ; mais comment s’en acquittoient-ils ?

PERESKIA, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le calice devient dans la suite un fruit rond, charnu, mol, & garni de petites feuilles, qui renferme ordinairement trois semences rondes & applaties. Plumier, nova plant. amer. gener. Voyez Plante.

Elle a été ainsi nommée par le pere Plumier, en l’honneur du célebre Péiresc, l’un des beaux génies françois, & des plus savans hommes du xvij. siecle.

La fleur de la pereskia est blanche, en forme de rose, & composée de plusieurs pétales disposées en rond. Son calice se change en un fruit mol, charnu, de couleur jaunâtre, de figure sphérique, & environné de feuilles. Il contient dans le milieu quantité de semences plates, arrondies, & enfermées dans un mucilage. Le pere Plumier n’établit qu’une espece de ce genre de plantes, savoir pereskia aculeata, flore albo, fructu flavescente, plant. nov. gener. Elle croît dans quelques provinces des Indes espagnoles ; d’où elle a été transportée dans les colonies angloises, où elle est appellée goosberry, & par les Hollandois blad apple. (D. J.)

PERESLAW REZANSKI, (Géog. mod.) ville de l’empire russien, capitale du duché de Rézan, au bord méridional de l’Occa, mais à quelque distance de cette riviere, sur une petite hauteur. Long. 59. 28. latit. 54. 36.

Pereslaw Soleskoi, (Géog. mod.) ville de l’empire russien, dans le duché de Rostow, entre Moscou & Arcangel, sur un lac. Long. 57. 34. lat. 56. 25. (D. J.)

PEREYRA, (Hist. nat. Botan.) arbre des Indes orientales, qui est de la même nature que celui qu’on appelle guayavier. Son fruit est verd & jaune à l’intérieur ; il a la forme d’une poire, blanchâtre à l’intérieur, & d’une substance molle comme celle d’une poire trop mûre ; on en fait de très-bonnes confitures.

PERFECTION, s. f. (Métaphysique.) c’est l’accord qui regne dans la variété de plusieurs choses différentes, qui concourent toutes au même but. Tout composé fait dans certaines vûes est plus ou moins parfait, à proportion que ces parties s’assortissent exactement à ces vues. L’œil, par exemple, est un organe de plusieurs pieces qui doivent toutes servir à tracer une image claire & distincte de l’objet visible au fond de la rétine. Si toutes ces pieces servent autant qu’elles en sont capables, à cet usage, l’œil est censé parfait. La vie de l’homme, entant qu’elle désigne l’assemblage de ses actions libres, est censée parfaite, si toutes ses actions tendent à une fin qui leur soit commune avec les actions naturelles. Car de-là résulte cet accord entre les actions naturelles & les actions libres, dans lequel consiste la perfection de la vie humaine. Au contraire l’imperfection, ou le mal métaphysique, consiste dans la contrariété de diverses choses qui s’écartent d’un même but.

Toute perfection a une raison générale, par laquelle on peut comprendre pourquoi le sujet en qui réside la perfection, est disposé de telle maniere, & non autrement. On peut l’appeller la raison déterminante de la perfection : il n’y a point d’ouvrage de la nature ou de l’art, qui n’ait sa destination ; c’est par elle, en y rapportant tout ce qu’on observe dans le sujet, qu’on estime sa perfection. C’est, par exemple, de la combinaison d’une lentille concave placée à l’oppo-