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pelage du latin, ad litus appellare ; mais il paroît plus naturel que pallage vient de palus, qui signifie un poteau, un pieu, parce que les bateaux qui abordent dans un port, sont attachés à de gros pieux. Voyez ci-après Pellage, & le gloss. de Lauriere, au mot pallage. (A)

PALLANTIDES, s. m. pl. (Myth.) les fils de Pallas, frere d’Egée, qui contraignirent Thesée d’abandonner Athènes.

PALLANTEUM, (Géog. anc.) ville du Latium, dont les habitans avoient appris d’Evandre leur fondateur à renfermer leur année dans trois mois, selon Macrobe, l. I. ch. xij. & Pline, l. VII. ch. xlix. & dans quatre mois, selon Plutarque, dans la vie de Numa. (D. J.)

PALLANTIUS, (Myth.) surnom que l’on donnoit à Jupiter dans la ville de Trapésunte en Arcadie.

PALLAS, s. f. (Mythol.) Pallas, Minerve, Athenée, sont trois noms d’une même divinité, à ce que prétendent plusieurs mythologistes, tandis que d’autres distinguent Pallas la guerriere, de Pallas déesse de la sagesse, des sciences & des arts. Quoi qu’il en soit, la fable de cette déesse est fort connue. Il y a sans doute un grand intervalle entre Jupiter & Pallas, mais il n’y a personne entre deux ; & de tous les enfans de ce dieu, elle est la premiere par la singularité de sa naissance, étant née de Jupiter seul, sans le secours d’une mere. Aussi Pallas n’étoit-elle autre chose que la vertu, la sagesse, le conseil de Jupiter.

L’antiquité la regardoit comme la divinité tutelaire des villes, où on plaçoit sa statue au haut des forteresses & des temples ; l’histoire compte cinq déesses de ce nom. (D. J.)

PALLE. Voyez Pal & Pallé, Blason.

Palle, s. f. (Litur.) Voyez Pale. C’étoit un tapis ou une toilette de soie dont on couvroit l’autel. Après que le prêtre avoit placé sur l’autel ce qu’il avoit à y mettre, il étendoit par-dessus la palle, qui étoit assez grande pour couvrir l’autel entier

Palle, Panche, (Hist. nat.) Voyez Palette.

PALLENE, (Géog. anc.) 1°. Peninsule de la Macédoine. Elle avance dans la mer Egée entre les golfes Thermaique & Toronique. Elle s’appelloit anciennement Phlegra. Ptolomée la nomme Patalena.

2°. Pallene étoit une ville de la Macédoine, dans la péninsule de ce nom.

3°. Pallene, montagne de la Macédoine, située dans la même péninsule.

4°. Pallene, étoit un municipe de la tribu d’Antioche, dans l’Attique.

5°. Pallence est dans Ovide. (Métam. l. XV. fab. 26.) le nom d’une contrée des pays septentrionaux. (D. J.)

PALLI ou BALLI, (Hist. mod.) c’est le nom que les Siamois donnent à une langue savante, dans laquelle sont écrits les livres de leur théologie, & qui n’est connue que des talapoins ou prêtres siamois. C’est Sommona-Kodom leur législateur, qui passe pour être l’auteur du principal de ces livres ; il est rempli des extravagances les plus grossieres, & des contes les plus ridicules.

PALLIANO, (Géog. mod.) petite ville d’Italie, dans la campagne de Rome, au nord occidental d’Anagni, & à 20 milles au levant de Rome.

PALLIATIFS, adj. (Médec.) ce sont les remedes qui assoupissent & calment les douleurs sans en ôter la cause. Tels sont les narcotiques. Ces palliatifs sont d’usage sur-tout dans les maladies incurables. Le lait est palliatif dans la plurésie pulmonaire.

PALLIATION, s. f. est l’action d’excuser, d’adoucir ou de déguiser une chose.

C’est pourquoi par palliation on entend en Médecine,

l’adoucissement & la modération de la douleur & des symptômes les plus violens ; à quoi on se borne quand on ne peut pas découvrir la cause radicale de la maladie. Voyez Palliatif.

PALLIATIVE, cure, (Chirurgie.) la cure palliative en terme de Médecine & de Chirurgie ne désigne point une véritable guérison, mais seulement un soulagement qu’on procure aux malades par des remedes convenables dans un état désesperé. Ces remedes temperent la douleur, moderent les symptômes, mais ne déracinent point la cause ; tel est le cas malheureux des cancers ulcérés.

On met en usage la cure palliative dans plusieurs occasions chirurgicales.

1°. Quand on ne court aucun danger pour la vie du malade, ni pour l’augmentation du mal, en retardant le traitement parfait d’une maladie ; on peut se servir des remedes palliatifs. Par exemple, on remplit le trou d’une dent cariée de feuilles de plomb, pour conserver la dent & empêcher la douleur ; dans une hydrocele par épanchement, on y fait la ponction de tems en tems, ce qui soulage le malade, mais ne le guérit pas : on peut différer d’emporter les skirrhes simples des mammelles, & des autres parties, pourvu qu’on soutienne la partie skirrheuse, qu’on la tienne chaudement, qu’on empêche le progrés du skirrhe, & qu’on purge de tems en tems le malade.

2°. Si la guérison d’une maladie pouvoit causer un mal plus grand, on doit se contenter des remedes palliatifs. Par exemple, les vieux ulcères, les hémorrhoïdes anciennes, & certaines évacuations périodiques, causeroient un très-grand désordre dans l’économie animale, & même la mort, si on guérissoit ces sortes de maladies. C’est pourquoi on se contente d’adoucir le mal par quelques topiques convenables d’empêcher qu’il ne fasse du progrés, & d’évacuer de tems en tems par la saignée & par les purgatifs une partie de l’humeur.

3°. S’il est possible d’emporter tout le vice local, ou de détruire la cause du mal, il faut employer les remedes palliatifs propres à calmer les accidens, ou à arrêter le progrès de la maladie.

Les fistules à l’anus, qu’on ne peut emporter totalement, celles de la poitrine, & d’autres endroits, où l’on ne peut opérer sans intéresser certaines parties essentielles, sont de cette espece. On se contente d’y faire quelques injections adoucissantes & détersives pour empêcher le séjour du pus, & d’y appliquer un emplâtre de Nuremberg, &c.

Les tumeurs & les ulcères cancéreux ou carcinomateux, dont le vice est dans le sang, ou qui sont adhérens à des parties qu’on doit respecter, ne demandent assurément qu’une cure palliative ; on met sur la tumeur un cataplasme anodin, qu’on fait avec les feuilles de morelle, joubarbe, &c. & on panse souvent les ulcères avec des linges trempés dans l’eau, ou le suc de ces plantes, &c.

On panse les scrophules invétérés, la gangrene qui vient d’une cause interne qu’on ne peut détruire, les unes avec l’emplâtre de la mere, celui de Nuremberg, de manus Dei, &c. & l’autre avec le styrax, les spiritueux.

Par tous ces différens moyens, on enleve toujours quelques portions de la cause, on calme les accidens urgens, on s’oppose au progrés du mal ; & comme il n’est pas possible de le guérir, on prolonge au moins les jours du malade. La Faye. (D. J.)

PALLIER, v. act. (Gram.) affoiblir, déguiser, excuser, couvrir. Il se dit, dans l’usage ordinaire, des fautes qu’on a commises. Il a pallié sa méprise avec beaucoup d’adresse. Il est dit en médecine d’une maladie dont on a fait cesser les symptômes apparents, sans détruire la cause. Voyez Palliative cure.