L’Encyclopédie/1re édition/PAL

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PAL, voyez Milandre.

Pal, s. m. (Charpent.) ou pieux ; c’est une piece de bois longue & taillée en pointe, que l’on fiche en terre pour servir de défense ou de barriere, & pour fermer ou servir de clôture. (D. J.)

Pal, s. m. (Terme de Blason.) piece honorable de l’écu ; c’est la représentation du pal ou pieu posé debout qui comprend toute la hauteur de l’écu, depuis le dessus du chef jusqu’à la pointe. Quand il est seul il doit contenir le tiers de la largeur de l’écu ; quand il est nombre impair, on le rétrécit de façon, que si l’on en met deux, ils comprennent deux cinquiemes de l’écu ; si l’on en met trois, ils comprennent les trois septiemes ; & alors on spécifie le nombre des pieces, aussi-bien que celles dont ils sont accotés & chargés.

Il y a aussi des pals comettés & flamboyans qui sont pointus & en ondes. Les comettés sont mouvans du chef, les flamboyans de la pointe. Les pals dans les armoiries sont des marques de jurisdiction. On appelle un écu palé, quand il est chargé également de pals, de métal & de couleur. Contrepalé se dit lorsque l’écu est coupé, & que les demi pals du chef, quoique d’émaux semblables à ceux de la pointe, sont néanmoins différens en leur rencontre ; ensorte que si le premier du chef est de métal, celui qui lui répond au-dessous, doit être de couleur. On l’appelle palissé, quand il y a des pals aiguisés, dont on fait les palissades pour la défense des places. Ducange croit que ce mot vient de pallea, qui signifioit un tapis, ou une piece d’étoffe de soie ; & que les anciens appelloient pales les tapisseries qui couvroient les murailles, & disoient paler, pour dire, tapisser. Ménetrier.