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bâtie sur la côte ; c’est aujourd’hui le golfe de Salerne.

PÆSTUM, (Géog. anc.) ville de Lucanie à l’embouchure du fleuve Silaris. Elle s’appelloit anciennement Posidonia, selon Strabon, liv. I. pag. 251. & elle changea de nom lorsque les Romains y envoyerent une colonie, l’an de Rome 380.

Pæstum étoit dans son origine une colonie des Grecs qu’ils consacrerent à Neptune ; & c’est pour cela que Paterculus l’appelle Neptunia. Elle étoit sur la côte du pays des Picentins.

La ville de Pæstum n’est plus aujourd’hui qu’un village appellé Pierti dans la Lucanie, c’est-à-dire dans la Calabre. Ce pays étoit autrefois célebre pour ses belles roses qui croissoient deux fois dans l’année. Biferique rosaria Pæsti.

PÆSUS, (Géog. anc.) 1. Ville de la Troade, entre Lampsaque & Parium. Strabon, liv. XIII. p. 589. dit que cette ville ayant été détruite, les habitans passerent dans celle de Lampsaque. Homere l’appelle Pæsum, Iliad. l. II. v. 828. & Apæsum, l. V. v. 612.

2. Pæsus, fleuve de la Troade, selon Strabon, l. XIII. p. 589.

PAETICA, (Géog. anc.) contrée de la Thrace, entre les fleuves Hebrul & Melana, selon Arrien, l. I. c. xj.

PAFFENHOFFEN, (Géogr. mod.) petite ville de France, dans la basse Alsace, sur la pente d’une montagne, près de la Metter. Elle est à 3 lieues O. d’Haguenau. Long. 26. 20. lat. 48. 46. (D. J.)

PAG, (Hist. nat.) animal quadrupede de Brésil, qui est à-peu-près de la grandeur d’un chien. Sa peau qui est tachetée de blanc, de gris & de noir, est fort belle ; sa chair a le même goût que celle d’un veau ; sa tête est d’une forme bizarre.

PAGA, ou PAGÆ, (Géog. anc.) ville de la Mégaride en Achaïe ; ce nom donne à entendre que c’étoit dans son enceinte qu’on trouvoit les sources des eaux qui arrosoient le pays. Le mot πήγη signifie source, eau qui sort de terre. On voyoit à Paga le tombeau du héros Egialée, fils d’Adraste, qui fut tué à la seconde guerre des Argiens contre Thèbes. Cette ville s’appelle aujourd’hui Livadosta, au bord du golfe de Corinthe, près l’isthme, à 20 milles de Mégra, ou l’ancienne Mégare.

PAGANA, ou PAGO, (Géog. anc.) lieu de la Morée. Ce n’est aujourd’hui qu’un bourg, dont la côte forme un cap. Les anciens le nommoient le promontoire de Diane Dyctimne ; & le bourg s’est formé du débris de l’ancienne ville de Las, célebre par les trophées qu’on y éleva pour la défaite des Macédoniens, & par les temples que Castor & Pollux y bâtirent à leur retour de la conquête de la toison.

PAGASE, (Géog anc.) Pagasa, ou Bagasæ ; ville maritime de la Magnésie, selon Apollonius. Strabon dit que c’étoit autrefois le port de la ville de Pheræ, qui en étoit éloignée de 90 stades. Il nous apprend que les habitans de Pagase furent transférés à Démétriade avec tout le commerce qui se faisoit auparavant dans la premiere de ces villes. On prétend que ce fut à Pagase que les Argonautes s’embarquerent pour aller à la conquête de la toison d’or. Properce le dit dans sa xx. élégie du liv. I. v. 17.

Namque ferunt olim Pagasæ navalibus Argo
Egressam longè Phasidos isse viam.

Diodore de Sicile appelle cette ville Pagas. Harpocration & Pline décrivent sa situation & ses dépendances. Pour moi je crois que Volo est l’ancien Pagasa. Voyez Volo, Géogr. (D. J.)

PAGAYE, s. f. il faut faire sentir le second a après le g ; c’est une espece de rame dont se servent les sauvages caraïbes pour conduire leurs canots & leurs

pirogues. Cette rame, qui n’a guere que cinq piés de long en tout, est faite en forme de grande pelle, étroite & échancrée par le bas, ayant un manche long de trois piés, terminé par une petite traverse servant de poignée, à-peu-près comme on en voit aux cannes en bequilles. Les pagayes caraïbes sont construites de bois dur, très-proprement travaillé & bien poli. Celles dont les negres canotiers & les pêcheurs font usage, n’ont ni la légereté ni l’élégance des précédentes, mais elles servent également, soit pour ramer, soit pour gouverner les petits canots. On donne encore le nom de pagayes à de grands couteaux de bois, especes de spatules de trois piés de longueur, servant au travail du sucre. Voyez Sucrerie. (M. le Romain.)

PAGALLE, s. f. (Marine.) autre espece d’armure d’usage aux îles ; c’est une espece de pelle longue de cinq à six pés. C’est peut-être la même chose que la poignée.

Pagalle, s. f. (Sucrerie.) grande spatule de bois semblable à la pagalle ou pagaye des canots, excepté qu’elle est plus petite. On s’en sert pour remuer le sucre quand il rafraîchit afin d’en former le grain.

PAGANALES, s. f. (Hist. anc.) anciennes fêtes rurales, ainsi appellées parce qu’on les célébroit dans les villages in pagis. Voyez Fête.

Dans les paganales, les paysans alloient solemnellement en procession au-tour de leur village, faisant des lustrations pour les purifier. Ils faisoient aussi des sacrifices dans lesquels ils offroient des gâteaux sur les autels de leurs dieux. Voyez Païen.

Denis d’Halicarnasse & S. Jerôme attribuent l’institution des paganales à Servius Tullius, & la rapportent à un principe de politique de ce prince : car, selon ces auteurs, tous les habitans de chaque village étoient tenus d’assister à ces fêtes, & d’y porter chacun une petite piece de monnoie de différente espece, les hommes d’une façon, les femmes d’une autre, & les enfans d’une autre encore ; en sorte qu’en mettant à part chaque espece différente de monnoie, & en les comptant, celui qui présidoit à ces sacrifices, connoissoit le nombre, l’âge & le sexe des habitans d’un canton, & en faisoit son rapport au prince. Cette maniere de compter prouveroit que l’usage de l’écriture n’étoit pas encore introduit chez les Romains. On célébroit les paganales dans le mois de Janvier, & l’argent que les habitans de la campagne y apportoient, étoit une espece de tribut ou de redevance annuelle envers l’état, à laquelle Servius les avoit assujettis.

PAGANISME, s. m. (Hist. anc.) religion & discipline des payens, ou adoration des idoles & des faux dieux. Voyez Payen & Idolatrie.

Les dieux du Paganisme étoient, ou des hommes, comme Jupiter, Hercules, Bacchus, &c. ou des êtres fictifs & personnifiés, comme la Victoire, la Faim, la Fievre, &c. ou des animaux, comme en Egypte, les crocodiles, les chats ; ou des choses inanimées, comme les oignons, le feu, l’eau, &c. Voyez Dieu & Economie politique.

PAGARQUE, s. m. (Hist. anc.) nom donné dans l’antiquité aux magistrats de village, ou à ceux qui avoient quelque autorité dans le plat pays ; tels que peuvent être les baillis, & les procureurs fiscaux des jurisdictions seigneuriales à la campagne. Il en est quelquefois fait mention dans les nouvelles, & leur nom vient de παγος, village, & d’αρχη, puissance, commandement.

PAGE, s. m. (Hist. mod.) c’est un enfant d’honneur qu’on met auprès du prince & des grands seigneurs, pour les servir, avec leurs livrées, & en même tems y recevoir une honnête éducation, & y apprendre leurs exercices.

On voit par les Mémoires de Philippes de Comines, que les pages qui servoient les princes & les