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quidité ignée differe de la liquidité aqueuse. Voyez Liquidité, Chimie.

4°. La vitrification qui a lieu lorsque différentes matieres salines, pierreuses, terreuses & métalliques, ou deux d’entre elles seulement ayant été fluidifiées ensemble par un feu très violent, sont changées par le réfroidissement en un corps sensiblement homogene, fragile, fixe, résistant à un grand nombre de menstrues très efficaces ; en un mot, en ce corps généralement connu sous le nom de verre ; que la vitrification même d’une substance sensiblement unique, comme celle de la chaux d’antimoine sans addition, opere très-vraissemblablement une nouvelle mixtion.

5°. Enfin, la réduction qui est le rétablissement dans son ancienne forme, d’une chaux ou terre métallique, par l’addition, la combinaison du principe phlogistique.

Remarquez que dans toutes les opérations mixtives, l’aggrégation des sujets est nécessairement lâchée, ou même absolument vaincue : mais cet évenement est purement instrumental.

Opérations résolvantes. Ce sont celles qui attaquent la mixtion des sujets chimiques, qui les décomposent chimiquement, qui désunissent des principes chimiques. Celles-ci doivent se subdiviser en celles qui s’exécutent par la seule force du feu, & en celles qui s’exécutent par les menstrues qui supposent toujours la coopération du feu. Voyez Feu, Chimie, Menstrues, & l’article Chimie, page 417. colonne deux.

Du premier genre sont premierement l’abstraction qui s’exécute en appliquant un certain degré de feu à des sujets dont la base est un liquide capable d’être volatilisé par ce feu, & qui tient en dissolution une substance ou plusieurs substances plus fixes auxquelles il adhere, cependant si légerement, que l’action dissociante du feu employé, surmonte cette adhérence. La cuite des syrops aromatiques, &c. dans les vaisseaux fermés, la distillation de l’esprit-de-vin précedemment employé à l’extraction d’une résine, &c. sont des abstractions. Remarquez que l’objet principal devant déterminer la spécification de l’opération, ce n’est qu’en tant que l’artiste a en vue d’obtenir le liquide volatil séparé dans cette opération, qu’elle appartient à la classe des opérations résolvantes : ainsi il est essentiel à l’abstraction d’être exécutée dans les vaisseaux fermés. Si on l’exécutoit à l’air libre, ce ne seroit plus l’abstraction ; ce seroit la concentration, une opération aggrégative. Remarquez encore que l’abstraction n’est proprement & strictement résolvante, que lorsqu’elle sépare la portion du liquide volatil vraiment & chimiquement unie avec le principe fixe, par exemple, dans le dernier des exemples proposés, que lorsqu’elle sépare & enleve les dernieres portions d’esprit-de-vin tellement & si immédiatement uni à la résine, qu’après cette séparation, la résine reste absolument pure & nue. Voyez Etude, Chimie. Et comme il arriveroit encore dans le premier si on outroit la cuite du syrop, & qu’on la poussât jusqu’au candi. Car tant qu’elle ne sépare que la portion surabondante du menstrue (voyez Surabondant, Chimie) comme cela arrive dans la cuite exacte du syrop, ce n’est plus qu’une espece de disgrégation que cette opération procure. Voyez Liquidité, Chimie, Menstrues, & Mixtion. Remarquez 3°. que l’abstraction est une diacrise pure.

2°. L’édulcoration philosophique qui est une espece d’abstraction prise dans le sens le plus rigoureux, & qui rompt par la simple action dissociante du feu, l’union vraiment mixtive des acides & des substances métalliques, dans la distillation des sels métalliques exécutée sans intermede vrai. Voyez Intermede,

Chimie, & Distillation. Il est bien clair que cette opération produit aussi une séparation pure & simple.

3°. Enfin, toutes les especes d’incendie, les sublimations de fleurs métalliques, qui sont toujours des chaux, calcinations, inflammations, détonations, &c. dans lesquelles le phlogistique en contractant le mouvement d’ignition, s’échappe de ses anciens liens, se sépare de certains principes avec lesquels il étoit uni chimiquement.

Les opérations résolvantes exécutées par les menstrues, comprennent toutes les especes de précipitation qui est la plus étendue de toutes les opérations chimiques, & qui est déguisée sous un grand nombre de diverses formes, & de différens noms, qui comprend l’extraction, la distillation avec intermede vrai, la précipitation commune ou humide, la précipitation par fusion ou préparation des régules, la cémentation.

Tel est le tableau des opérations chimiques proprement dites, qu’on peut appeller simples, en ce qu’elles peuvent être dénommées par un but, un objet premier & essentiel bien distinct.

Opérations mixtes ou complexes Celles dans lesquelles on ne peut distinguer un objet unique & dominant, une fin simple, & que nous avons appellé pour cela mixtes ou complexes, sont,

1°. La distillation des sujets très-composés, soit naturels, soit artificiels ; car les divers produits de ces opérations sont dûs à une suite très-compliquée, & jusqu’à présent indéfinie d’unions & de dégagemens.

2°. Toutes les diverses especes de fermentations des produits desquelles on peut assûrer exactement la même chose.

Opérations préparatoires & mécaniques. Celles ci sont toutes disgrégatives, & ne séparent les sujets chimiques qu’en molécules grossieres, comme nous l’avons déja exposé ; il en existe même un certain ordre qui ne sépare que des matieres simplement confuses.

Celles de la premiere espece, les disgrégatives sont la limation, la raspation, la trituration, & ses especes, savoir, la porphyrisation, le broyement par des moulins, par la machine de Langelot, la pulvérisation vulgaire, la pulvérisation à l’eau par le pilon, par les moussoirs de la garaye, &c. la granulation, la lamination, le hacher, couper par tranches, &c. Celles-ci sont si connues aussi bien que les suivantes, qu’on a jugé inutile de les définir.

Celles de la seconde espece, les opérations qui séparent des matieres, qui ne sont que confuses, sont la filtration, la despumation, la cribellation, ou passage au tamis, le lavage, & la dessication.

On trouvera dans ce Dictionnaire des articles particuliers, non-seulement pour chacune des opérations mentionnées dans cet article général, mais encore pour tous leurs instrumens propres. Voyez ces articles. (b)

OPERCULE, s. m. (Conchyl.) en latin operculum, nom donné par les conchyliologistes au couvercle dont le poisson se sert pour défendre l’entrée de la bouche de la coquille.

OPÉRER, v. act. & neut. (Gram.) c’est exécuter une opération. On dit, ce chirurgien a la main légere, il opere à merveille. Laissez opérer la nature. La grace opere. Ma sollicitation a opéré. Il a opéré de grandes choses en bien peu de tems, & avec de bien petits moyens.

OPERTANCÉ, adj. (Gram.) nom que l’on donnoit chez les Romains à quelques dieux. Pline fait mention des sacrifices adressés aux Opertancés. Capelle parle de ces dieux ; mais il n’en nomme aucun.