Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/4

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

graphe & Ammian Marcellin écrivent Nacolia ; Suidas dit Nacoleum. Selon d’Herbelot, cette ville est située auprès d’un lac que les Turcs appellent, ainsi que la ville ou bourg, Ainchghiol. (D. J.)

NACRE, s. f. (Hist. nat.) On a donné ce nom à la substance de certains coquillages, qui est blanche & orientée comme les perles. La surface intérieure de la plûpart des coquillages est de cette qualité ; il y en a aussi qui étant dépouillés de leur écorce, ont à l’extérieur une très-belle nacre, comme le burgau. Voyez Coquille. (I)

Nacre, (Chimie & Mat. med.) nacre des perles ou mere des perles ; c’est un des terreux absorbans usités en Médecine. On prépare la nacre par la porphyrisation ; on en fait un sel avec l’esprit de vinaigre, & un magistere par la précipitation de ce sel. On réduit la nacre préparée en tablettes : toutes ces préparations, aussi-bien que ses vertus medicinales, lui sont communes avec tous les autres absorbans terreux. Voyez Remedes terreux, au mot Terre, Mat. med.

La nacre entre dans la poudre pectorale ou looch sec, dans la confection d’hyacinthe, & dans les tablettes absorbantes & roborantes de la pharmacopée de Paris. (b)

Nacre de perles, voyez Mere-perle.

Nacre de perle, (Conchyliolog.) voyez Pinne marine.

Nacre de perles, (Joaillerie.) On nomme nacre de perles les coquilles où se forment les perles ; elles sont en-dedans du poli & de la blancheur des perles, & ont le même éclat en dehors, quand avec un touret de lapidaire on en a enlevé les premieres feuilles, qui sont l’enveloppe de ce riche coquillage. Les nacres entrent dans les ouvrages de marqueterie & de vernis de la Chine : on en fait aussi divers bijoux, entr’autres de très-belles tabatieres. (D. J.)

Nacre, (Jouaillerie.) Ce mot chez les Lapidaires se dit d’un cercle qui se trouve quelquefois dans le fond des coquilles de nacre. Les Lapidaires ont souvent l’adresse de les scier & de les faire entrer dans divers ouvrages de Joaillerie, comme de véritables perles. On les nomme plus ordinairement des loupes.

Nadelle, Melette, Aphye-phalerique, s. f. (Ichthiol.) poisson de mer qui ne differe de la sardine qu’en ce qu’il est plus mince & plus large. Il a la queue fourchue, & les nageoires sont en même nombre, & situées comme dans la sardine. La nadelle a la chair molle & très-grasse. Si on garde dans un vase pendant quelque tems plusieurs de ces petits poissons entassés les uns sur les autres, on voit bientôt surnager de la graisse qui est bonne à brûler, & dont les pêcheurs se servent pour leurs lampes. Rondelet, histoire des poissons, premiere partie, liv. VII. chap jv. Voyez Sardine, poisson. (I)

NADER, s. m. (Hist. mod.) c’est le nom d’un des principaux officiers de la cour du grand-mogol, qui commande à tous les eunuques du palais. Il est chargé de maintenir l’ordre dans le maal ou serrail, ce qui suppose une très-grande sévérité. Il regle la dépense des sultanes & des princesses ; il est garde du trésor & des joyaux, & grand-maître de la garderobe du monarque ; enfin c’est lui qui fait toute la dépense de sa maison. Cette place éminente est toujours remplie par un eunuque, qui a communément un crédit sans bornes.

Nader, (Géogr.) ville des Indes orientales dans l’Indoustan, sur la route d’Agra à Surate, à 4 lieues de Gate. Elle est située sur la pente d’une montagne ; ses maisons sont couvertes de chaume & n’ont qu’un étage. Long. 92. 20. lat. 24. 30. (D. J.)

NADIR, s. m. se dit en Astronomie du point du ciel immédiatement opposé au zénith. Voyez Zénith.

Ce mot est purement arabe ; nadir en arabe signifie la même chose qu’ici.

Le nadir est le point du ciel qui est directement sous nos piés, c’est-à-dire un point qui se trouve dans a ligne tirée de nos piés par le centre de la terre, & terminée à l’hémisphere opposé au nôtre.

Le zénith & le nadir sont les deux pôles de l’horison : ces deux points en sont chacun éloignés de 90°, & par conséquent sont tous deux dans le méridien. Le nadir est proprement le zénith de nos antipodes, dans la supposition que la terre soit exactement sphérique ; mais comme elle ne l’est pas, il n’y a proprement que les lieux situés sous l’équateur ou sous les poles dont le nadir soit le zénith de leurs antipodes. Voyez Zénith, Antipodes & Horison.

Nadir du soleil est le nom que quelques anciens astronomes ont donné à l’axe du cone formé par l’ombre de la terre ; ils l’appellent ainsi, parce que cet axe coupe l’écliptique en un point diamétralement opposé au soleil, mais cette dénomination n’est plus en usage. Chambers. (O)

NADOUBAH, (Géogr.) ville du pays que les Arabes appellent Kofarhaqui, c’est la Cafrerie. Cette ville est à environ trois journées de Mélinde, qui est dans le Zanguebar.

NADOUESSANS, s. f. (Géogr.) autrement dits Nadouessioux ; peuples sauvages dans l’Amérique septentrionale ; ils ont leur demeure avec plusieurs autres nations barbares, vers le lac des Issati, à 70 lieues à l’ouest du lac supérieur.

NADRAVIE, (Géog.) province du royaume de Prusse, dans le cercle de Tamland. Elle est arrosée d’un grand nombre de riviere. Lubiaw en est le lieu le plus considérable. (D. J.)

NÆNIA, s. f. (Mythol.) déesse qui présidoit aux pleurs, aux lamentations & aux funérailles ; je dis que c’est une déesse, parce que Festus en parle sur ce ton, & qu’il marque même l’endroit où on avoit pris soin de lui consacrer un temple ; c’étoit près de Rome, & ce temple n’étoit plus de son tems qu’une chapelle. Næniæ deæ sacellum ultrà portam viminalem, nunc tantùm habet ædiculum ; mais le mot Nænia dans les auteurs, signifie plus communément une chanson lugubre, qu’on chantoit aux funérailles ; il se prend aussi quelquefois pour un chant magique, pour un proverbe reçu parmi les enfans, & finalement pour une hymne. (D. J.)

NAEP, s. m. (Hist. mod.) terme de relation ; juge subalterne établi par les cadis dans les villages de Turquie, ou par les mulas des grandes villes, pour être comme leurs lieutenans. (D. J.)

NAERDEN, (Géog.) forte ville des Pays-bas dans la Hollande, à la tête des canaux de la province, & capitale du Goyland. Guillaume de Baviere en jetta les fondemens en 1350. Elle est sur le Zuiderzée, à 4 lieues d’Amsterdam, & environ à même distance N. E. d’Utrecht. Long. 22. 38. lat. 52. 20.

La ville de Naerden fut presque réduite en cendre en 1486 par un embrasement accidentel. En 1572, elle fut prise & saccagée avec une barbarie incroyable par les Espagnols. Il y en a dans la bibliotheque d’Utrecht une description en manuscrit qui fait dresser les cheveux. Les François prirent cette ville en 1672, & le P. d’Orange la reprit sur eux l’année suivante. (D. J.)

NÆVIA SYLVA, (Géog. anc.) forêt à quatre milles de Rome, ainsi nommée d’un certain Nævius, qui avoit sa maison de plaisance dans ce quartier. Varron fait mention de cette Nævia silva & de Nævia porta ; c’est aujourd’hui Porta majore.

NAFIA, ou NAPHIA, (Géog.) petit lac de la vallée de Noto en Sicile, auprès de Minéo en tirant