Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ch. xvij. v. 30. cette divinité étoit apparemment le soleil ou le feu qu’adoroient les anciens Perses, du moins ce sentiment est conforme à l’étimologie du nom nergel, qui veut dire une fontaine de feu. Au reste les Samaritains furent appellés Cuthéens depuis que Salmanassar eut envoyé des Cuthéens & d’autres nations peupler les provinces des dix tribus.

NERGHS, (Géogr.) ville de Géorgie, à 77d. de long. & à 43d. de lat.

NÉRICIE, (Géogr.) province de Suede dans les terres à l’extrémité du lac Vater. Elle a des mines de fer, d’alun & de soufre. On ne compte qu’une ville dans la Néricie, savoir Orébro, ou Oréborg, ou Orébroa, comme on voudra la nommer.

NÉRINDE, (Toilerie de coton.) toile de coton blanche qui vient des Indes orientales ; c’est une sorte de taffetas étroits & assez grossier.

NÉRIS, (Géogr. anc.) nom commun à une ville de Messénie, selon Etienne le géographe, & à une ville de Grece dans l’Argie, selon Pausanias, qui la met aux confins de la Laconie.

Néris, (Géogr. anc.) ou Nerus, Nerea, Nerensis vicus ; ville d’une ancienneté gauloise, qui n’est aujourd’hui qu’un bourg aux confins du Bourbonnois & de l’Auvergne, sur un côteau, ou plûtôt sur des rochers. Il y a quelques restes d’antiquité, & des eaux minérales insipides, que les anciens ont connues, & qu’ils nommoient aquæ Neriæ.

NÉRITE, s. f. (Conchyliol.) genre de coquillage dont voici le caractere générique. Les nérites, autrement dites limaçons à bouche demi-ronde ou ceintrée, sont des coquilles univalves, dont le corps est ramassé, la bouche plate, garnie de dents, quelquefois sans dents du côté du fut. Il y en a dont le sommet est élevé, & d’autres dont le sommet est très-applati.

La famille de ce genre de coquillage a plusieurs caracteres spécifiques, qui forment sous chaque genre des especes considérables, qu’on distingue généralement en nérites & en limaçons.

Les nérites, outre le caractere générique d’avoir la bouche demi-ronde, ont les unes des gencives, & les autres sont ombiliquées.

Les limaçons à bouche demi-ronde ou ceintrée, different des nérites, en ce qu’ils n’ont jamais ni dents ni gencives, ni palais. Bonanni dérive nérite des néréides ; pour justifier son étimologie, il nomme cette coquille, la fleur, la reine de la mer, & en conséquence il l’a confondue avec les trompes & les porcelaines. Ce qu’il y a de sûr, c’est que les nérites naissent dans les cavernes & sur les rochers auxquels elles sont adhérentes. On n’en trouve point de terrestres vivantes.

Le caractere générique de la famille des limaçons, est d’avoir la bouche demi-ronde, peu de contours, & l’extrémité de la volute très-peu saillante.

Les especes de nérites sont les suivantes, rangées sous les deux divisions générales de nérites garnies de dents, & de limaçons ombiliqués.

1°. La nérite garnie de dents ; 2°. la nérite appellée la quenotte, ou à dent sanguine ; 3°. la nérite nommée le palais de beuf ; 4°. la nérite striée & pointillée ; cette espece, quand elle est dépouillée de sa coque externe, & qu’elle est bien polie, présente une coquille très-belle, & recherchée par les curieux : 5°. la nérite cannelée ; 6°. la nérite rayée de sillons marbrés ; 7°. la nérite appellée la grive, à cause de sa robe cannelée, semée de taches blanches & noires ; 8°. la nérite qu’on nomme la perdrix.

Parmi les nérites qui n’ont point de dents, on connoît les especes suivantes : 1°. la nérite jaspée avec un bec ; 2°. la nérite jaspée avec un couvercle ; 3°. la nérite nommée le poids de mer, citronnée ; 4°. le pois de mer jaune ; 5°. la nérite piquante ; 6°. la nérite

à reseau ; 7°. la nérite à taches noires ; 8°. la nérite à bandes rouges & jaunes ; 9°. la nérite à stries

légeres & verdâtres ; 10°. à ondes en zig-zag.

Entre les limaçons ou nérites ombiliquées, on distingue les especes suivantes : 1°. le limaçon à long ombilic ; 2°. le limaçon à sommet élevé ; 3°. le limaçon à sommet applati ; 4°. le limaçon testiculé ; 5°. le limaçon dit bernard l’hermite ; 6°. le limaçon mamelu ; 7°. le limaçon à petit mamelon ; 8°. le limaçon dit l’écorce d’orange. Il y a d’autres limaçons ou nérites en grand nombre, qu’il seroit inutile de détailler, parce qu’ils ne différent que par la couleur du fond, les bandelettes, les zônes ou le pointillage. Hist. natur. éclaircie. Voyez cette coquille, Fl. XXI. fig. 21. (D. J.)

NERIUM, (Botan.) Voyez Laurier-Rose.

NEVOLI, (Mat. méd.) c’est le nom que les Italiens donnent à l’huile essentielle des fleurs d’orange. Voyez au mot Orange.

NÉRONDES, (Géog.) petite ville de France dans le Forez, élection de Roanne, avec une chatellenie royale. Long. 22. 10. lat. 45. 20.

C’est la patrie du P. Coton (Pierre), jésuite, dont le P. Daniel parle trop dans son histoire, tandis qu’il parle trop peu d’Henri IV. Le P. Coton fut confesseur de ce prince, & mourut à Paris en 1626, à 63 ans. Les ouvrages qu’il a mis au jour n’ont pas passé jusqu’à nous. (D. J.)

NÉRONIENS, Jeux (Jeux romains.) jeux littéraires institués par Néron l’an 813 de Rome. Cet empereur qui aspiroit à la gloire frivole d’être tout ensemble poëte & orateur, crut signaler son regne par l’établissement d’un combat littéraire. Dans les jeux qui de son nom furent appellés néroniens, neronia certamina, & qui devoient avoir lieu tous les cinq ans, mais qu’il fit célébrer beaucoup plus fréquemment ; dans ces jeux, dis-je, il y avoit entr’autres, à la maniere des Grecs, un combat de musique, musicum certamen. Par ce mot de musique, musicum, on doit entendre un combat poétique ; ce qui prouve cette interprétation, c’est qu’on lit dans Suétone, ch. xij. que cet empereur par le suffrage des juges qu’il avoit établis pour présider à ce combat, y reçut la couronne du vainqueur en poésie & en éloquence, quoique cette couronne fût l’objet de l’émulation de tout ce qu’il y avoit alors de gens distingués par leurs talens en ces deux parties. (D. J.)

NERPRUN, rhamnus, s. m. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur monopétale, en forme d’entonnoir divisée en quatre parties. Il s’éleve du fond de cette fleur des étamines avec le pistil qui devient dans la suite une baie molle & pleine de suc ; elle renferme le plus souvent quatre semences calleuses, relevées en bosse d’un côté, & applaties de l’autre. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Nerprun, rhamnus, arbrisseau qui se trouve communément dans les haies des pays temperés de l’Europe. Il peut s’élever à dix-huit ou vingt piés, mais ordinairement on ne le voit que sous la figure d’un buisson, de dix ou douze piés de hauteur. Cet arbrisseau fait rarement de lui-même une tige un peu droite ; il se garnit de quantité de rameaux qui s’écartent, se croisent, & prennent une forme irréguliere. Ses branches sont garnies de quelques épines assez semblables à celles du poirier sauvage. Sa feuille est assez petite, unie, luisante, légerement dentelée & d’un verd brun. Sa fleur qui paroit au mois de Juin est petite, d’une couleur herbacée qui n’a nulle apparence. Le fruit qui la remplace est une baie molle, de la grosseur d’un pois, remplie d’un suc noir, verdâtre, qui contient en même tems plusieurs semences : elles sont en maturité au commencement de l’autonne. Cet arbrisseau est aggreste & très-robuste : il se plait dans une terre