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MESSIER, s. m. (Gram.) paysan commis à la garde des vignes.

MESSIEURS, s. m. plur. titre d’honneur ou de civilité dont on se sert en parlant ou en écrivant à plusieurs personnes ; c’est le plurier de monsieur.

Les plaidoyers, les harangues commencent toujours par le mot de messieurs, qu’on répete souvent dans la suite du discours. On le dit aussi en parlant de tierces personnes ; ainsi l’on dit messieurs du parlement, messieurs du conseil, messieurs des comptes, messieurs de ville.

Ce terme a pris droit de bourgeoisie depuis quelques années en Angleterre, où l’on s’en sert en plusieurs occasions.

MESSIN, le (Géog.) ou le pays Messin ; province de France dans les trois évêchés de Lorraine, entre le duché de Luxembourg, la Lorraine, & le duché de Bar. Il a pris son nom de Metz la capitale, qui l’a été des Médiomatrices ; ceux-ci, du temps de César, occupoient un fort grand pays sur le Rhin : mais peu après, ils en furent délogés par les peuples germains Pribocci, Vangiones, & Nemetes. Ils ont toujours fait partie de la Gaule Belgique, & lorsque la Gaule Belgique fut divisée en deux provinces, ils furent compris dans la premiere, & mis sous la métropole de Treves.

Le climat du pays Messin est d’une fertilité médiocre, plus froid que chaud du côté des Ardennes, & peuplé d’habitans assez semblables pour les mœurs aux Allemands. Ses principales rivieres sont la Moselle, & la Seille. (D. J.)

MESSINE, (Géog.) en latin Messana, mot auquel nous renvoyons le lecteur. Messine est une très ancienne ville de Sicile, dans la partie orientale du Val de Démona sur la côte du Fare de Messine, vis-à-vis du continent de l’Italie, au midi occidental du fort de Faro.

Elle a un archevêché, une citadelle qui la commande, un vaste & magnifique port, qui la rendroit commerçante, si l’on savoit profiter de sa position ; mais elle ne brille que par ses monasteres. On y comptoit 80 mille habitans avant les vêpres siciliennes, on n’en compteroit pas aujourd’nui la moitié. Elle dispute avec Palerme le titre de capitale, le procès n’est point jugé, & le vice-roi de Sicile demeure six mois dans l’une, & six mois dans l’autre.

Elle est située sur la mer, au pié, & sur la pente de plusieurs collines qui l’entourent, à 40 lieues E. de Palerme, 17 N. E. de Catane, 100 S. E. de Rome, 60 S. E. de Naples. Long. selon de la Hire & des Places, 33, 47′, 45″, lat. 38, 21.

Cette ville est la patrie de quelques gens de lettres, dont les noms obscurs ne doivent point entrer dans l’Encyclopédie ; mais l’Italie a connu la peinture à l’huile par un de ses citoyens. Van Eyk de Bruges, inventeur de cette peinture, en confia le secret à Antoine de Messine, de qui le Bellin sut l’arracher par stratageme, & alors ce ne fut plus un mystere pour tous les peintres. (D. J.)

Messine, Fare de (Géogr.) Voyez Fare de Messine. (D. J.)

MESTIVAGE ou MESTIVE, s. m. (Jurisprud.) redevance en blé, droit qui se leve sur les blés que l’on moissonne. Voyez le glossaire de Ducange, au mot mestivagium, & celui de Lauriere au mot mestive. (A)

MESTRES DE CAMP GÉNÉRAUX, sont les deux premiers officiers de la cavalerie & des dragons après le colonel général de chacun de ces deux corps.

Mestre de Camp, c’étoit autrefois le nom qui se donnoit au premier officier de chaque régiment d’infanterie & de cavalerie, lorsque chacun de ces deux corps avoit un colonel général ; mais à présent

qu’il n’y en a plus que dans la cavalerie & dans le dragons, il n’y a de mestre de camp que dans ce derniers corps. Ils y sont ce que les colonels d’infanterie sont dans leurs régimens. Voyez Colonel.

MESTRE, (Marine.) c’est le nom qu’on donne au grand mât d’une galere, voyez Galere, qu’on appelle arbre de mestre.

MESTRIANA, (Géog. anc.) ville de la Pannonie, selon l’Itinéraire d’Antonin. C’est aujourd’hui Mestri, bourgade de la basse-Hongrie, dans le comté de Vesprin, vers le lac de Balton. (D. J.)

MESUAGE, s. m. (Jurisprud.) signifie manoir, & s’entend ordinairement d’une maison assise aux champs. Mesuage capital, c’est le chef, manoir ou principal manoir. Voyez l’ancienne coutume de Normandie, ch. xxvj. & xxxiv. le glossaire de Ducange, au mot messuagium, celui de Cowel, à la fin de ses institutes du droit anglois, & le gloss. de Lauriere, au mot mesuage. (A)

MESUE LAPIS, (Hist. nat.) nom que l’on a donné au lapis lazuli. Voyez cet article.

MESVE, (Géog.) en latin Massava, connu dans l’histoire pour être nommée dans les tables Théodosiennes. Ce n’est point la Charité-sur-Loire, comme Samson l’a crû ; mais c’est un village qui n’en est pas éloigné, & qui porte le nom de Mesve, qu’on écrivoit autrefois Maisve. Ce village, dont la cure est très ancienne, est sur la Loire, à une lieue plus bas que la Charité, à l’endroit où le ruisseau de Mazou se décharge dans cette riviere. (D. J.)

MÉVENDRE, v. act. (Com.) vendre une marchandise à moindre prix qu’elle ne coûte.

Mévendu ou Mévendue, adj. une marchandise mévendue est celle qu’on vend beaucoup au-dessus de son juste prix.

MÉVENTE, s. f. vente à vil prix, sur laquelle il y a beaucoup à perdre. Il se trouve souvent de la mevente sur les marchandises sujettes à se gâter, ou qui ne sont plus de mode. Il est de la prudence d’un négociant de les vendre à tems. Dictionnaire de Commerce.

MESUIUM, (Géogr. anc.) ville de la Germanie, que Ptolomée place entre Lupia & Argelia. On croit que c’est à présent Meydemberg-sur-l’Elbe. (D. J.)

MESUMNIUM ou MESYMNIUM, (Litt.) nom que les anciens donnoient à une partie de leur tragédie, ou à certain vers qu’ils employoient dans leur tragédie. Voyez Tragédie.

Le mésymnium étoit un refrain tel qu’io poean ! o dithyrambe, hymen, ô hymenée, ou quelqu’autre semblable qu’on mettoit au milieu d’une strophe ; mais quand il se trouvoit à la fin, on le nommoit ephymnium. Voyez Strophe & Chœur.

MESURAGE, s. m. (Géom.) on appelle ainsi l’action de mesurer l’aire des surfaces, ou la solidité des corps. Voyez Mesurer & Mesure.

Mesurage, action par laquelle on mesure. On le dit aussi de l’examen qu’on fait si la mesure est bonne & juste. On dit en ce sens, je suis satisfait du mesurage de mon blé.

Mesurage, signifie aussi le droit que les seigneurs prennent sur chaque mesure, aussi bien que les salaires qu’on paie à celui qui mesure.

Les blés qui s’achetent dans les marchés doivent le droit de mesurage ; mais ceux qui s’achetent dans les greniers n’en doivent point, parce qu’on y fait soi-même le mesurage, & sans être obligé d’y appeller les officiers des seigneurs. Ce droit s’appelle aussi minage. Voyez Minage. Dict. de Com.

MESURE, s. f. en Géométrie, marque une certaine quantité qu’on prend pour unité, & dont on exprime les rapports avec d’autres quantités homogenes. Voyez Mesurer & Nombre.

Cette définition est plus générale que celle d’Eu-