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La proportion d’une livre averdapois, à la livre troy, est celle de 17 à 14. Voyez Livre & Once.

Toutes les marchandises pesantes se vendent à l’averdupois, comme épiceries, fromage, laine, plomb, houblon, &c. les boulangers, qui ne sont point établis en des villes, sont tenus de vendre leur pain à l’averdupois, & les autres à la livre troy. Les Apothicaires achetent leurs drogues à l’averdupois, mais ils vendent leurs médicamens à la livre troy. (G)

* AVON, (Géog.) il y a trois rivieres de ce nom en Angleterre ; l’une passe à Bath, & à Bristol ; l’autre à Salisbury, & la troisieme à Warvick.

AVORTEMENT, s’employe en Medecine pour l’accouchement avant terme, d’un fœtus humain imparfait, soit vivant ou mort. Voyez Accouchement & Grossesse.

Dans ce sens, avortement est la même chose que ce que nous appellons communément fausse-couche, les Latins abortus, & quelquefois abactus.

L’avortement peut arriver dans tous les tems de la grossesse : mais s’il arrive avant le second mois après la conception, on l’appelle proprement fausse conception, ou faux germe. Voyez Conception.

Il y a des exemples d’avortemens par la bouche, l’anus, le nombril, &c. Voyez Fœtus, Embryon, &c.

Les causes ordinaires de l’avortement, sont des évacuations immodérées, des mouvemens violens, des passions soudaines, des frayeurs, &c. les autres causes sont la grosseur & la pesanteur du fœtus, l’irritation de la matrice, le relâchement des ligamens du placenta, la foiblesse & le défaut de nourriture du fœtus ; trop manger, de longs jeûnes ou de longues veilles, l’usage des corps baleinés, les mauvaises odeurs, les violens purgatifs ; & en général tout ce qui tend à provoquer les regles.

Les symptomes qui précedent d’ordinaire l’avortement, sont une fievre continue ou intermittente, une douleur dans les lombes & à la tête, une pesanteur des yeux, un affaissement & un resserrement du ventre ; un écoulement de sang pur ou aqueux ; une diminution des mammelles, un lait séreux, &c. lorsque le moment de la fausse couche est venu, les douleurs sont à peu-près les mêmes que celles de l’accouchement.

L’avortement est dangereux quand la grossesse est fort avancée, & qu’ainsi le fœtus est d’une grosseur considérable ; quand la cause est très-violente, que la malade a de fortes convulsions, que l’accouchement est précédé ou suivi d’une grande hémorrhagie, que le fœtus est pourri, &c. Dans d’autres cas, il est rarement mortel.

Le traitement doit être conforme aux symptomes particuliers & aux circonstances. Si la malade est pléthorique, il faut saigner dès que les premiers symptomes paroissent. En cas d’hémorrhagie, il faut avoir recours aux astringens appropriés ; & s’ils ne réussissent pas, aux fomentations, aux injections, aux fumigations. S’il y a un ténesme, il faut employer la rhubarbe ; & s’il y a un relâchement habituel des vaisseaux de la matrice, on se servira du gayac. Voyez Grossesse. (N)

AVORTON, s. m. se dit en général de tout ce qui vient avant le tems légitime, celui de sa maturité ou de sa perfection, arbres, fruits, plantes, animaux. Voyez Avortement.

Nous avons un traité fait exprès sur le baptême des avortons. Le dessein de l’auteur est de montrer qu’un avorton peut & doit être baptisé en quelque tems & à quelque terme qu’il vienne au monde ; par la raison qu’on ne connoît pas le tems précis où le fœtus commence d’être animé. Cet ouvrage contient plusieurs choses curieuses & rares. Il est

intitulé Homo dubius, sive de baptismo abortivorum. Lugd. 1674. in-4o. (N)

* AVOT, s. m. est en Flandre une mesure de solides. Quatre avots font la rasiere, & la rasiere contient environ 100 livres de Colzat poids de marc, la graine étant bien seche.

* AVOTH-JAIR, ou villes de Jaïr. (Géog. & Hist. sainte.) elles étoient au nombre de trente. Jaïr juge des Israélites, en étoit maître ; il avoit trente fils, dont elles furent le partage.

AVOUTRE, s. m. (Jurisprud.) ou Avouestre, termes qui se rencontrent dans quelques-unes de nos anciennes coûtumes, & sont synonymes à adulterin. « Li avoutres, dit Beaumanoir, chap. xviij. sont chil qui sont engendres en femmes mariées, d’autrui que de leurs seigneurs ou hommes mariés ». (H)

* AURA ou GALLINASSA, (Hist. nat.) oiseau d’Amérique, qu’on appelle cosquauth dans la nouvelle Espagne ; il a le fond de la couleur noir, quelques teintes de rouge au cou, à la poitrine & aux aîles, les angles & le bec recourbés, les paupieres rouges & du poil au front. On prétend qu’il vole presque toûjours, & qu’il se nourrit de serpens. Si on compare cette description avec celle d’avocete, qui précede, ou celle d’autruche qui va suivre, on s’appercevra aisément combien elle est défectueuse.

* AURACH, (Géog.) ville d’Allemagne dans la partie méridionale de la Souabe, au duché de Wirtemberg, sur le ruisseau d’Ermst. Lon. 25. 4. lat. 48. 25.

* AURAIN, petite ville de France dans la géneralité & l’élection de Paris.

AURAIS, (Géog. anc. & mod.) anciennement Audus, montagne de Barbarie en Afrique, au royaume de Tunis, proche la côte.

* AURAY, ville & port de France dans la basse Bretagne & le golfe Morbian. Long. 47. 44. latit. 14. 40. 8.

* AVRANCHES, (Géog.) ville de France en basse Normandie, dans la contrée appellée de son non l’Avranchise, proche la riviere de Sée. Lon. 16. 17. 22. lat. 48. 41. 8.

* AURAZ-ER-ZEB, partie du mont Atlas qui s’étend beaucoup sur les confins de la Constantine & de Zeb.

* AURE, (Géog.) il y a en France trois petites rivieres de ce nom ; l’une dans le Perche, qui a sa source à la forêt de Perche, passe à Verneuil, Tilliers & Nonancourt, & se jette dans l’Eure proche Anet ; l’autre dans l’élection de Bayeux, baigne les murs de cette ville à l’orient, se joint ensuite à la Drome, & se perd avec elle ; la troisieme dans le Berry, passe à Bourges, & reçoit l’Aurone & l’Aurelle.

AUREA-ALEXANDRINA, en Pharmacie, espece d’opiate ou d’antidote renommé par les livres des anciens, & composé de quantité d’ingrédiens.

On le nomme aurea, de l’or qui entre dans sa composition ; & alexandrina, d’Alexandre medecin, qui en fut l’inventeur. On dit que c’est un bon préservatif contre la colique & l’apoplexie : mais on lui attribue une infinité de vertus dans l’épilepsie, les maladies des yeux, les affections de la poitrine & du bas-ventre On en peut voir la recette dans Myrepsus ; la dose est de la grosseur d’une noisette. Il faut remarquer que toutes les drogues qui y entrent, au nombre de soixante-douze, en font un électuaire des plus composés, & dont la plûpart des ingrédiens perdent leur vertu par le mêlange, & deviennent inutiles. D’ailleurs ce remede n’étant composé que de plantes aromatiques, & de drogues extremement chaudes, ne peut convenir que dans les cas où il faut employer des remedes fortifians, restaurans & toniques ; dans ces cas la thériaque vaut mieux à tous