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séance de s’empresser pour en obtenir une autre. (H)

Audience, cour ecclésiastique d’Angleterre, qui se tient toutes les fois que l’archevêque veut connoître en personne d’une cause.

La cour d’audience connoît principalement des différends mûs au sujet des élections, des conservations, des réceptions, des clercs, & des mariages. (H)

Audience ou Audience royale, (Hist. mod.) nom que les Espagnols ont donné aux tribunaux de justice qu’ils ont établis dans l’Amérique. Ces tribunaux contiennent souvent plusieurs provinces dans leur ressort, qui pourtant est limité, & ils jugent sans appel comme nos parlemens. Les membres qui les composent sont à la nomination de la cour, qui y envoye souvent des Espagnols naturels, & tout s’y décide suivant les lois du royaume. Quelques Géographes modernes ont divisé la nouvelle Espagne en audiences suivant le nombre de ces tribunaux. (G)

AUDIENCIER, s. m. (Jurisprudence.) se dit d’un huissier qui est présent à l’audience pour appeller les causes, imposer silence, ouvrir ou fermer les portes, & autres offices.

Grand Audiencier, est le nom d’un officier de la grande chancellerie, qui rapporte à M. le chancelier les lettres qui sont à sceller, & qui y met la taxe. Il y en a quatre.

On appelle simplement audienciers, ceux qui font cette même fonction à la petite chancellerie. Il y en a quatre au parlement de Paris. (H)

AUDIENS ou AUDEENS ou VADIENS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) hérétiques du IV. siecle, ainsi appellés du nom d’Audius leur chef, qui vivoit en Syrie ou Mésopotamie vers l’an 342, & qui ayant déclamé contre les mœurs des ecclésiastiques, finit par dogmatiser & former un schisme.

Entr’autres erreurs il célébroit la pâque à la façon des Juifs, & enseignoit que Dieu avoit une figure humaine, à la ressemblance de laquelle l’homme avoit été créé. Selon Theodoret, il croyoit que les ténebres, le feu & l’eau n’avoient point de commencement. Ses sectateurs donnoient l’absolution sans imposer aucune satisfaction canonique, se contentant de faire passer les pénitens entre les livres sacrés & les apocryphes. Ils menoient une vie très-retirée, & ne se trouvoient point aux assemblées ecclésiastiques, parce qu’ils disoient que les impudiques & les adulteres y étoient reçûs. Cependant Theodoret assûre qu’il se commettoit beaucoup de crimes parmi eux. S. Augustin les appelle Vadiens par erreur, & dit que ceux qui étoient en Egypte communiquoient avec les catholiques. Quoiqu’ils se fussent donné des évêques, leur secte fut peu nombreuse ; leur hérésie ne subsistoit déjà plus, & à peine connoissoit-on leur nom du tems de Facundus, qui vivoit dans le cinquieme siecle.

Le P. Petau prétend que saint Augustin & Theodoret ont mal pris le sentiment des Audiens, & ce qu’en dit saint Epiphane, qui ne leur attribue, dit-il, d’autres sentimens que de croire que la ressemblance de l’homme avec Dieu consistoit dans le corps. En effet, le texte de saint Epiphane ne porte que cela, & ce pere dit expressément que les Audiens n’avoient rien changé dans la doctrine de l’Église, ce qui ne seroit pas véritable, s’ils eussent donné à Dieu une forme corporelle.

AUDITEUR, s. m. (Hist. mod.) en général celui qui écoute, & singulierement celui qui est présent à une harangue, un sermon ou autre discours prononcé en public. Mais Auditeur, en terme de Droit ou de Palais, se dit de plusieurs sortes d’officiers commis pour oüir des comptes. C’est dans ce sens qu’on appelle auditeurs des comptes, des officiers dont la fonction est d’examiner & arrêter les comptes des finances du roi, & rapporter à la chambre les difficultés

qui s’y trouvent pour les y faire juger. Originairement ils n’étoient point conseillers ; on ne les appelloit que clercs : mais en 1552 il leur fut permis d’opiner sur les difficultés qui se présenteroient dans les comptes dont ils seroient rapporteurs. V. Compte.

C’est dans le même sens qu’on appelle aussi en Angleterre auditeurs, plusieurs classes d’officiers de l’échiquier, chargés du recouvrement des deniers publics & des revenus casuels de la couronne, du payement des troupes de terre & de mer, & autres dépenses publiques ; qui reçoivent & examinent les comptes des collecteurs particuliers disperses dans les provinces, veillent à leur conduite & leur payent leurs gages ; tels sont les auditeurs des reçûs, les auditeurs des revenus, les auditeurs du prêt, &c.

Auditeurs conventuels ou collégiaux, étoient anciennement des officiers établis parmi les religieux, pour examiner & régler les comptes du monastere.

Quand c’est un particulier sans caractere qui reçoit un compte qui le concerne lui-même, on ne l’appelle pas auditeur, mais oyant. Voyez Oyant.

Auditeur se prend aussi pour juge de causes qui se décident à l’audience. C’est de cette sorte qu’est le juge auditeur du châtelet de Paris, qui juge sommairement à l’audience toutes les causes qui n’excedent pas cinquante livres ; tels sont à Rome les auditeurs de rote, & les auditeurs de la chambre apostolique. Voy. Rote & Apostolique (chambre.)

Auditeur s’est dit aussi des enquêteurs commis pour l’instruction des procès. On appelle même souvent les notaires, auditeurs, en Angleterre & dans quelques coûtumes de France. On a même donné ce nom aux témoins & assistans qui étoient présens à la passation ou à la lecture de quelque acte, ou qui le souscrivoient. (H)

AUDITIF, VE, adj. en Anatomie, se dit de quelques parties relatives à l’oreille. Voyez Oreille.

Le conduit auditif externe commence par le trou auditif externe ; il a environ cinq ou six lignes de profondeur ; il est creusé obliquement de derriere en-devant ; il se termine en-dedans par un bord circulaire, qui a dans sa circonférence une rainure située entre l’apophyse mastoïde & la fissure ou fêlure articulaire.

Ce conduit manque dans les enfans, & on trouve à sa place un petit cercle osseux, qui dans les adultes devient la base de ce conduit.

Trou auditif externe. Voyez Temporal.
Trou auditif interne.

L’artere auditive externe se distribue à l’oreille externe ; c’est un rameau de la carotide externe. Voy. Carotide.

L’auditive interne se distribue à l’oreille interne en passant par le trou auditif interne ; c’est un rameau de l’artere basilaire. Voyez Basilaire. (L)

AUDITION, s. f. terme de Palais, qui ne se dit que dans deux phrases ; l’audition d’un compte, & l’audition des témoins : dans la premiere, il signifie la réception & l’examen d’un compte ; dans l’autre il signifie la réception des dépositions, soit dans une enquête ou une information. V. Compte, Enquête & Information. (H)

AUDITOIRE, s. m. nom collectif des personnes assemblées, pour en écouter une qui parle en public. Voyez Assemblée, Discours, Oraison, &c.

Auditoire (Hist. mod.) siége, banc, tribunal à Rome ; les divers magistrats avoient des auditoires conformes à leur dignité ; ceux des officiers supérieurs s’appelloient tribunaux, & ceux des inférieurs subsellia. Voyez Tribunal.

Les juges pedanées, ainsi nommés parce qu’ils jugeoient debout, avoient leurs auditoires dans le portique du palais impérial ; ceux des Hébreux aux portes des villes. Les juges des anciens seigneurs avoient